Sauroctonus (du grec ancien σαῦρος / saûros « lézard » et κτόνος / ctonos « tueur», pour donner littéralement « tueur de lézard ») est un genre éteint de thérapsides gorgonopsiens ayant vécu durant la fin du Permien moyen dans ce qui est aujourd'hui la Russie européenne.
Ne doit pas être confondu avec Sauroctones.
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Synapsida |
Ordre | Therapsida |
Sous-ordre | † Gorgonopsia |
Famille | † Gorgonopsidae |
Genre
Espèces de rang inférieur
Les premiers fossiles, ayant été découverts au Tatarstan, ont été considérés comme appartenant à une nouvelle espèce du genre africain Arctognathus, nommée A. progressus, en 1938. Le taxon sera désigné ainsi jusqu'en 1940, ou il sera attribué au genre Inostrancevia par Ivan Efremov, avant d'être classé dans le genre distinct Sauroctonus, érigé par Alexeï Bystrov en 1955. Des restes assez complet répertoriés en Tanzanie ont été attribué à une deuxième espèce, Sauroctonus parringtoni, ce qui en ferait de ce genre le seul gorgonopsien connu à avoir vécu en à la fois en Afrique et en Russie. Cependant, certains auteurs ont prouvés que cette assimilation est erroné, car étant principalement basée sur des ressemblances superficielles, laissant ce dernier en attente d'une étude plus approfondi afin de déterminer les relations avec d'autres représentants du groupe.
Les études publiées depuis prouvent que S. progressus appartiennent à un regroupement de gorgonopsiens russes, placés aux côtés des genres Suchogorgon, Pravoslavlevia et Inostrancevia, en raison de certaines caractéristiques crâniennes partagés.
En 1938, la paléontologue soviétique Aleksandra Paulinovna Hartmann-Weinberg publie un article qui décrit des reste fossiles de gorgonopsiens ayant été découverts au Tatarstan, en actuelle Russie. Elle considère l'un des fossiles comme appartenant à une nouvelle espèce du genre Arctognathus, le désignant sous le nom d'Arctognathus progressus. L'épithète spécifique progressus est nommé ainsi en raison de la proximité morphologique de l'espèce avec les cynodontes, qui ont un grand nombre de caractéristiques progressives et plus proches des mammifères que les autres gorgonopsiens[1]. Par la suite, plusieurs fossiles attribuées seront découverts, incluant notamment certains restes postcrâniens incomplets. Deux ans après la publication de l'article par Hartmann-Weinberg, en 1940, Ivan Efremov reclasse le taxon comme une nouvelle espèce du genre Inostrancevia, le renommant pour le coup Inostrancevia progressus[2]. C'est en 1955 qu'Alexeï Bystrov propose un genre distinct pour l'espèce, qu'il nomme Sauroctonus[3], une proposition qui sera très vite reconnu ultérieurement[4],[5],[6],[7],[8],[9].
Le nom générique Sauroctonus vient du grec ancien σαῦρος / saûros « lézard » et κτόνος / ctonos « tueur», pour donner littéralement « tueur de lézard »[3].
Tout les restes confirmés de Sauroctonus ne sont actuellement connus que dans le territoire russe et appartiennent à l'espèce S. progressus[8]. En 1950, un squelette relativement complet, ayant été découvert dans la formation d'Usili en Tanzanie, catalogué GPIT/RE/7113, est décrit par le paléontologue allemand Friedrich von Huene comme un représentant de l'espèce Scymnognathus parringtoni, étant nommé en l'honneur de Francis Rex Parrington (en) (aujourd'hui considéré comme un synonyme de Gorgonops)[10]. En 1970, le squelette est réidentifié par la paléontologue française Denise Sigogneau-Russell comme un spécimen d'Aelurognathus, étant renommé Aelurognathus parringtoni[4]. C'est à partir de 2007 que la paléontologue Eva V. I. Gebauer la reclasse comme un représentant africain du genre Sauroctonus[6], une affirmation qu'elle confirmera à nouveau en 2014[7]. Cependant, cette affiliation est formellement rejeté à partir de 2018, car les nouvelles classifications basée sur les traits anatomiques crâniennes montrent que les gorgonopsiens dérivés sont séparées en deux clade d'origine russe et africains, laissant GPIT/RE/7113 comme un incertae sedis[8].
La position taxonomique de Sauroctonus a changé durant mainte reprise au fil des décennies. En 1974, le paléontologue russe Leonid Petrovitch Tatarinov classe Sauroctonus au sein de la famille des Gorgonopsidae, et dans la sous-famille des Cynariopinae, aux côtés de divers genres africains tels que Cynariops, Scylacognathus ou Scylacops[5]. Dans un livre publié en 1989, Sigogneau-Russell laisse Sauroctonus comme un gorgonopsien indeterminée[11]. Mikhaïl Feodosievitch Ivakhnenko classe toujours Sauroctonus au sein des Gorgonopsidae en 2003, sans pour autant l'attribuer à une quelconque sous-taxon[12]. Dans sa thèse de 2007, Gebauer considère Sauroctonus comme un Gorgonopsidae basal[6]. Ces changements répétitifs de classification ont laissé Sauroctonus dans une position incertaine parmi les gorgonopsiens, certains le voyant comme proche des genres africains, tandis que d'autres le considèrent comme appartenant à une lignée à par entière[8].
C'est à partir de 2018 que les paléontologues Christian Kammerer et Vladimir Masyutin reclasse de manière définitif Sauroctonus dans un regroupement de gorgonopsiens russes, au cotés des genres Inostrancevia, Pravoslavlevia et Suchogorgon, notamment pour certaines caractéristiques crâniennes partagées, plus précisément pour le contact étroit entre les ptérygoïde et le vomer[8]. Cette classification sera immédiatement suivi par les prochaines études[9],[13].
Ci-dessous, le cladogramme du taxon Gorgonopsia selon Kammerer & Rubidge (2022)[13], qui suit en grande partie les cladogrammes précédemment établis depuis 2018[8],[9].
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S. progressus est connu de la localité de Sjomin Ravine, situé dans la république du Tatarstan, au nord-est de la Russie européenne. Ce site fossilifère, ayant été découvert en 1938 et datant de la fin du Permien moyen (Capitanien), est principalement représentée par des argiles et limons avec des couches séparées de grès polymictique fin, qui contient des fossiles de tétrapodes, représentés par des os isolés et des squelettes fragmentaires, ainsi que par des restes de flore rares[14].
En dehors de S. progressus, les principaux tétrapodes identifiés dans la zone incluent le thérapside dicynodonte Idelesaurus (en), le reptiliomorphe Chroniosuchus, le temnospondyle Dvinosaurus et même des sauropsides, incluant le paréiasaure Scutosaurus et l'archosauriforme Eorasaurus (en)[14].
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