Le genre Salicornia, les salicornesÉcouter, regroupe une trentaine d'espèces de plantes halophytes[1] appartenant à la famille des Amaranthaceae, selon la classification phylogénétique APG III (2009)[2]. Dans la classification classique, elle faisait partie de celle des Chenopodiaceae.
Étymologie: des mots latins sal, le sel et cornu la corne.
Ce genre comprend de nombreuses espèces de détermination difficile[1]: sur les côtes françaises, on peut citer notamment la Salicorne d'Europe (Salicornia europaea), Salicornia emerici, Salicornia ramosissima, Salicornia disarticulata,etc. En Amérique du Nord, la Salicorne de Virginie (Salicornia depressa).
Il s'agit de plantes annuelles, basses, charnues, qui croissent sur des sols riches en sel marin (chlorure de sodium). Elles sont constituées de rameaux cylindriques qui semblent articulés et sont terminés par un épi fertile. Les feuilles sont réduites à des gaines opposées deux à deux.
L'une d'elles, Salicornia europaea L. est présente dans les zones tempérées de tous les continents. Haute d'environ 20 cm, elle est répandue en France sur toutes les côtes maritimes et en Lorraine dans les marais salés (pays du Saulnois où elle est protégée)[1].
Ses pousses tendres sont comestibles[3]. Confites dans du vinaigre, elles sont consommées comme hors-d'œuvre[1], ou bien en omelette ou dans les salades. On peut aussi les préparer comme des haricots verts[1].
On s'en sert encore aujourd'hui pour produire de la soude végétale, qui était autrefois utilisée pour la fabrication du savon et qui entre encore aujourd'hui dans la composition du savon d'Alep.
La soude provenant de la combustion de la salicorne servait aussi à produire du verre (d'où le nom anglais de la salicorne, glasswort). Aussi, au XIVesiècle, on raconte que les verriers déplaçaient leurs ateliers en fonction des zones de pousse de cette plante herbacée si étroitement liée à leur métier[réf.nécessaire].
Autres noms communs: salicot, passe-pierre, perce-pierre, haricot de mer, cornichon de mer. Ces plantes n'ont pas de réelle importance économique.
En France, la majorité de la salicorne produite est ramassée en bords de mer et plus particulièrement dans les zones de marais salés. La baie de Somme, la Bretagne, la Vendée et la Charente-Maritime sont les zones principales de ramassage de la salicorne sauvage[7].
Dans les années 1990, l'INRA, le CREAA et l'université de Rennes ont mené des études de culture de la Salicorne permettant de s'affranchir des aléas climatiques[8]. Depuis 2003, une dizaine d'ostréiculteurs et de sauniers de Charente Maritime se sont lancés dans la culture de salicornes et ont créé un cahier des charges "Signé Poitou-Charentes". En 2012, les premières cultures de salicornes ont obtenu la certification Agriculture Biologique[9]. Depuis 2013, certains maraîchers français cultivent et commercialisent de la salicorne.
Les Salicornes, riches en huiles, sont aussi envisagées comme source de biocarburant: leur capacité à pousser sur des terres arides et à être alimentées en eau de mer leur évitant théoriquement d'être en concurrence avec la production alimentaire. L'université Khalifa d'Abou Dabi et Safran mènent une petite production expérimentale de carburant aéronautique, et ont alimenté un Boeing 787 pour un vol long-courrier expérimental en [10]
Remarques
L'espèce Salicornia fruticosa ou «corail de mer», qui peut aussi se consommer de la même manière, est désormais classée dans le genre voisin Sarcocornia. Elle se nomme donc maintenant Sarcocornia fruticosa.
Une autre plante voisine est la salicorne vivace(Sarcocornia perennis) qui faisait autrefois partie du genre Salicornia.
Calendrier
Le 12ejour du mois de thermidor du calendrier républicain / révolutionnaire français est dénommé jour de la salicorne[11], généralement chaque 30 juillet du calendrier grégorien.
Notes et références
Éric Birlouez, Petite et grande histoire des légumes, Quæ, coll.«Carnets de sciences», , 175p. (ISBN978-2-7592-3196-6, présentation en ligne), Légumes d'ailleurs et d'antan, «Légumes-feuilles de jadis», p.155-159.
(en) Angiosperm Phylogeny Group, «An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG III», Botanical Journal of the Linnean Society, Wiley-Blackwell, Linnean Society of London et OUP, vol.161, no2, , p.105–121 (ISSN0024-4074 et 1095-8339, DOI10.1111/J.1095-8339.2009.00996.X)
Jean Lavallée, Maîtrise de la production de salicornes: La culture de la salicorne dans les marais de l'Ouest, vol.1, Poitiers, Éd. de l'Aube, , 149p. (ISBN2-87678-396-7, lire en ligne), p.65-67
Le Goff, F. et Chevallier, C., Maîtrise de la production de salicornes: Compte-rendu final du programme communautaire "objectif 5b"Poitou-Charentes 1994-1999., INRA, Domaine expérimental Saint-Laurent-de-la-Pré, Département SAD, (lire en ligne)
Auguste Chevalier, «Les Salicornes et leur emploi dans l'alimentation: étude historique, botanique, économique [Etude Historique, Botanique, Économique].» In: Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale, 2e année, bulletin no16, . pp.697–785. DOI: 10.3406/jatba.1922.1484 [lire en ligne]
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