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Opuntia ficus-indica

Opuntia ficus-indica
Figuier de Barbarie
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Caryophyllidae
Ordre Caryophyllales
Famille Cactaceae
Genre Opuntia

Espèce

Opuntia ficus-indica
(L.) Mill., 1768

Classification phylogénétique

Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Noyau des Dicotylédones vraies
Ordre Caryophyllales
Famille Cactaceae

Statut de conservation UICN

DD  : Données insuffisantes

Statut CITES

Annexe II , Rév. du 23/06/2010

Le Figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica) est une espèce de plante de la famille des Cactaceae, originaire du Mexique, qui s'est naturalisée dans d'autres continents, notamment le bassin méditerranéen et en Afrique du Sud et Afrique du Nord. Il s'agit d'une des deux espèces produisant le fruit comestible appelé figue de Barbarie[1].

Le figuier de Barbarie fait partie des 100 pires espèces envahissantes selon UICN. Mais ce n'est pas l'espèce Opuntia ficus-indica, cultivée, qui se répand sans controle, mais d'autres espèces comme l'opuntia stricta.

Cette espèce appartient à la sous-famille des Opuntioideae, tribu des Opuntieae.

Noms vernaculaires : figuier d'Inde, nopal.


Étymologie


Le nom figuier de Barbarie trouve son origine dans le nom donné depuis le Moyen Âge aux côtes du Maghreb, où le figuier s'est particulièrement bien implanté. Il est aussi connu sous son nom nahuatl de nopal[2]. En Afrique du Nord, le fruit porte le nom de karmouss nssara, qui signifie « la figue des Chrétiens », ou simplement karmous ou akaṛmus[3]. En Tunisie il porte le nom de Hindi tel que le nommèrent les autochtones pensant que cette plante venait des Indes, car elle fut introduite par les Conquistadores sous Charles Quint lors de la conquête de Tunis.


Description


C'est une plante arborescente qui peut atteindre de 3 à 5 mètres de haut. Son organisation en cladodes, couramment appelés « raquettes », est particulière. Les cladodes sont des tiges modifiées de forme aplatie, de 30 à 40 cm de long sur 15 à 25 cm de large et de 1,5 à 3 cm d'épaisseur. Unis les uns aux autres, ils tendent à former des branches. Ceux de la base se lignifient pour former au-delà de la quatrième année de croissance un véritable tronc.

Ces cladodes assurent la fonction chlorophyllienne à la place des feuilles, et sont recouvertes d'une cuticule céreuse (la cutine), qui limite la transpiration et les protège contre les prédateurs.

Raquette (Cladode).
Raquette (Cladode).

Les feuilles ont une forme conique et ont seulement quelques millimètres de long. Elles apparaissent sur les cladodes jeunes et sont éphémères.

Fleur d'Opuntia ficus-Indica.
Fleur d'Opuntia ficus-Indica.

À la base des feuilles se trouvent les aréoles (environ 150 par cladode) qui sont des bourgeons axillaires modifiés, typiques des Cactacées. Leur méristème, selon les cas, produit des épines et des glochides, ou bien émet des racines adventives, de nouveaux cladodes ou des fleurs. À noter que même l'ovaire et donc le fruit est couvert d'aréoles susceptibles d'émettre à nouveau des fleurs ou des racines.

Les épines proprement dites, blanchâtres, sclérifiées, solidement implantées, sont longues de 1 à 2 cm. Il existe des variétés inermes, sans épines.

Fruit, ou figue de Barbarie.
Fruit, ou figue de Barbarie.

Les glochides, fines épines de quelques millimètres, de couleur brunâtre, se décrochent facilement, mais munis de minuscules écailles en forme d'hameçons s'implantent solidement dans la peau et sont très difficiles à retirer. Ils se cassent facilement quand on cherche à les enlever. Ils sont toujours présents y compris dans les variétés inermes.

L'appareil racinaire est superficiel, se concentrant dans les 30 premiers centimètres du sol, mais en revanche très étendu.

Les fleurs sont à ovaire infère, uniloculaire. Le pistil est surmonté d'un stigmate multiple. Les étamines sont très nombreuses. Les sépales peu apparents et les pétales bien visibles de couleur jaune orange.

Les fleurs se différencient en général sur des cladodes âgés d'un an, le plus souvent sur les aréoles situées au sommet du cladode ou sur la face la plus exposée au soleil. En principe, une seule fleur apparaît dans chaque aréole. Les jeunes fleurs portent des feuilles éphémères caractéristiques de l'espèce. Un cladode fertile peut porter jusqu'à une trentaine de fleurs, mais ce nombre varie énormément selon la position du cladode sur la plante, son exposition, et aussi selon des facteurs physiologiques (nutrition).

Le fruit, ou figue de Barbarie, est une baie charnue, uniloculaire, à nombreuses graines (polyspermique) dont le poids peut varier de 150 à 400 g[4]. Il dérive de l'ovaire infère adhérent au réceptacle floral. Certains auteurs le considèrent comme une fausse arille. Sa couleur est variable selon les variétés : jaune, rouge, blanc... La forme est également très variable, non seulement selon les variétés mais aussi selon l'époque de formation : les premiers sont arrondis, les plus tardifs ont davantage une forme allongée de pédoncule. Le nombre de graines est très élevé ; de l'ordre de 300 pour un fruit de 160 g.


Distribution


Blason Mexicain
Blason Mexicain

L'espèce est originaire du Mexique, où elle est appelée nopal et figure dans les armoiries du drapeau mexicain. Le figuier de Barbarie était inconnu en Europe avant les voyages de Christophe Colomb. Il fut décrit de façon précise pour la première fois en 1535 par l'Espagnol Gonzalo Fernández de Oviedo y Valdés dans son Histoire des Indes occidentales. Sa morphologie insolite frappa les premiers conquistadors. Outre les fruits, c'est l'élevage de la cochenille qui attira surtout leur attention, mais l'élevage de cette dernière aux îles Canaries ne fut réussi qu'au XIXe siècle. La plante se répandit d'abord dans les jardins botaniques comme curiosité. Naturellement, le figuier de Barbarie se reproduit par multiplication végétative (versus reproduction sexuée).

Le figuier de Barbarie aurait été introduit en 1535 dans la région de Monaco et de Menton par le Père Baptiste de Savone, franciscain à Carnolès et chapelain d'Honoré ler qui avait suivi le jeune prince faisant ses premières armes sous les yeux de Charles Quint, a l'assaut de Tunis avec ses galères monégasques ; il aurait rapporté de ce pays selon la tradition six feuilles de Ficus indica. La plante se naturalise rapidement mais l'histoire reste muette sur l'accueil fait à cet étrange organisme dont les formes et la silhouette auraient fasciné le Jean-Baptiste de Lamarck lors de son séjour à Monaco en 1763[5].

Le figuier de Barbarie s'est diffusé rapidement dans le bassin de la Méditerranée et s'y est naturalisé au point de devenir un élément caractéristique du paysage, notamment en région PACA et en Corse. Sa diffusion est due autant à l'homme (qui embarquait des cladodes comme aliment anti-scorbutique) qu'aux oiseaux qui en mangeant les fruits assurent la dispersion des graines. Il s'est répandu également dans l'hémisphère sud, notamment en Afrique du Sud, à Madagascar, à La Réunion et à l'île Maurice, en Inde et au Sri Lanka, ainsi qu'en Australie et en Nouvelle-Calédonie.

Dans la plupart de ces pays, ce fut véritablement un fléau, l'espèce devenant volontiers invasive. Seule la lutte biologique, par l'introduction d'insectes parasites comme le papillon Cactoblastis cactorum et la cochenille Dactylopius opuntiae, put en venir à bout dans les années 1920-1925. Elle est encore invasive dans certains pays africains, notamment en Namibie, où on a utilisé un composé d'arsenic (le méthanearséniate monosodique, désherbant et fongicide sur les cultures de coton et les terrains de golf), qui semblait plus efficace que le glyphosate[6]. Elle figure dans la liste d'espèces invasives classées parmi les plus nuisibles au XXIe siècle en Europe[7].

De nos jours la plante est cultivée dans de nombreux pays, notamment au Maroc, au Mexique, en Algérie, en Tunisie, aux États-Unis, au Chili, en Afrique du Sud, en Grèce, en Israël, en Turquie, en Italie (Sicile, Sardaigne, Pouilles), au Portugal... Dans nombre de ces pays, elle est appelée "figue du diable" ou plus souvent "figue d'Inde" (karmous l'hendi ou l'hendia, en arabe).


Culture


Le figuier de Barbarie est cultivé principalement pour la production de fruits. On le cultive aussi pour la production de nopalitos (jeunes cladodes consommés comme légumes au Mexique) ou marginalement pour l'élevage de la cochenille Dactylopius coccus, pour la production d'un colorant rouge, aux îles Canaries[8].

Il nécessite un climat chaud et une exposition bien ensoleillée. Il préfère un sol filtrant et bien drainé, de pH neutre.

La multiplication peut se faire soit par semis, soit par bouture, en partant de cladodes âgés de un à deux ans.

La taille, à exécuter au printemps ou en fin d'été, sert à empêcher le contact entre les cladodes, ainsi qu'à éliminer ceux qui sont malformés ou endommagés.

Pour améliorer le rendement, il est opportun d'apporter une fertilisation phospho-potassique, de préférence organique.

En culture irriguée, on peut obtenir un rendement de 250 à 300 quintaux de fruits à l'hectare.


Variétés


La gamme des variétés en culture se limite en substance à trois cultivars qui diffèrent par la coloration du fruit : jaune (Sulfarina), blanche (Muscaredda) et rouge (Sanguigna, cultivar le plus épineux aussi utilisé en barrière défensive).

Le cultivar Sulfarina est le plus répandu en Italie pour sa plus grande capacité productive aux méthodes de culture intensive et pour son caractère presque inerme. La tendance en général est d'intégrer la culture des trois cultivars, de manière à fournir au marché un produit caractérisé par sa diversité chromatique.

Sa rusticité peut être qualifiée de moyenne (idéalement Zone USDA 9) ; bien exposé et en sol drainant, il peut être cultivé au nord de la Loire en France. Certains cultivars pourraient supporter des températures allant jusqu'à -10° C mais mieux vaut éviter de trop longues périodes sous les -5° C surtout en zone humide et/ou sur de jeunes plants.

On veillera à le planter de manière isolée (comme plante d'ornement), voire inaccessible, notamment en présence d'enfants car les épines sont de véritables harpons et les blessures peuvent être très douloureuses.


Utilisation


Le figuier de Barbarie est une plante très utile pour les régions arides[1]. Ses utilisations sont multiples :


Alimentation humaine



Alimentation animale


Salade de raquettes du figuier de barbarie.
Salade de raquettes du figuier de barbarie.
Commerce des raquettes.
Commerce des raquettes.

Utilisation agricole



Biocarburant



Environnement



Usages thérapeutiques et cosmétiques



Usage ornemental



Usage industriel



Synonyme



Divers



Notes et références


  1. (en) Souhir Bouazizi, Giuseppe Montevecchi, Andrea Antonelli et Moktar Hamdi, « Effects of prickly pear (Opuntia ficus-indica L.) peel flour as an innovative ingredient in biscuits formulation », LWT, vol. 124, , p. 109155 (ISSN 0023-6438, DOI 10.1016/j.lwt.2020.109155, lire en ligne, consulté le )
  2. Petit Larousse illustré, édition de 1936, p. 702
  3. « La figue de Barbarie : histoire, mythologie, symboles et anecdotes - Interfel - Les fruits et légumes frais », sur www.lesfruitsetlegumesfrais.com (consulté le )
  4. Juliette Heuzebroc, « Les cactus au secours de la planète », sur National Geographic, (consulté le ).
  5. Yves Monnier, « L'empreinte des Amériques dans le paysage : de l'insolite au familier », Les Cahiers d'Outre-Mer, vol. 45, no 179, , p. 442 (DOI 10.3406/caoum.1992.3457, lire en ligne, consulté le )
  6. Kavirindi I. U., Du Preez P. J. and Brown L. R. Distribution and potential invasion of Opuntia spp. on selected Namibian sites, Second Ruforum Biennial Meeting 20 - 24 September 2010, Entebbe, Uganda (Résumé)
  7. « DAISIE - 100 of the Worst », sur www.europe-aliens.org (consulté le )
  8. afp, « Aux Canaries, la cochenille donne des couleurs aux aliments et aux habits », 20minutes.fr, (lire en ligne)
  9. Observations personnelles en Andalousie et au Maroc.
  10. [AFP, L'huile de figue de barbarie, un trésor pour le Maroc, 2011
  11. [I.B., Kapitalis, 10 Sep 2017, Cosmétiques : L’huile de figue de barbarie fait son show à Tunisia
  12. [PDF] BS Maataoui, A Hmyene et S Hilali (2006) Activités anti-radicalaires d’extraits de jus de fruit du figuier de barbarie (Opunta ficus indica). Lebanese Science Journal, Vol. 7, No. 1
  13. Lefrançois P, Ruby F et Dionne JY, « Nopal », PasseportSanté, (consulté le )
  14. (en) Piattelli M, Minale L. Pigments of centrospermae I. betacyanins from Phyllocactus hybridus hort. and Opuntia ficus-indica Mill. Phytochemistry 1964;3:307-11.
  15. (en) Piattelli M, Minale L, Prota G. Isolation structure and absolute configuration of indicaxanthin. Tetrahedron 1964;20:2325-9.
  16. (en) Forni E, Polesello A, Montefiori D, Maestrelli A. High-performance liquid chromatographic analysis of the pigments of blood-red prickly pear (Opuntia ficus indica). J Chromatogr 1992;593:177-83.
  17. (en) Stintzing FC, Schieber A, Carle R. Identification of betalains from yellow beet (Beta vulgaris L.) and cactus pear [Opuntia ficus-indica (L.) Mill.] by high-performance liquid chromatography-electrospray ionization mass spectrometry. J Agric Food Chem 2002;50:2302-7. PMID 11929288
  18. I. Yousfi, H. Ben Salem et A. Laamouri, « Morphological and nutritional characteristics of the cladodes of sixteen cultivars and clones of spineless cactus growing in Tunisia », Acta Horticulturae, , p. 331–336 (DOI 10.17660/actahortic.2013.995.42, lire en ligne, consulté le )
  19. I. Yousfi et H. Ben Salem, « Morphological and nutritional characteristics of the cladodes of five species and cultivars of spiny cactus growing in Tunisia », ResearchGate, (DOI 10.13140/rg.2.1.1123.4169, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) A.L. Buttice et N.A. Alcantar, « Sediment Removal with the Opuntia ficus-indica Cactus: A Water Purification Method for Communities in Latin America », dans Satinder Ahuja, Comprehensive Water Quality and Purification, Elsevier Science & Technology Books, , p. 98–103
  21. Expertise mademoiselle bio
  22. Figuier de barbarie
  23. Desserto : "cuir" de cactus

Voir aussi



Articles connexes



Références taxonomiques


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Liens externes



На других языках


[en] Opuntia ficus-indica

Opuntia ficus-indica, the Indian fig opuntia, fig opuntia, or prickly pear, is a species of cactus that has long been a domesticated crop plant grown in agricultural economies throughout arid and semiarid parts of the world.[3] O. ficus-indica is the most widespread and most commercially important cactus.[2][3] It is grown primarily as a fruit crop, and also for the vegetable nopales and other uses. Cacti are good crops for dry areas because they convert water into biomass efficiently. O. ficus-indica, as the most widespread of the long-domesticated cactuses, is as economically important as maize and blue agave in Mexico. Opuntia species hybridize easily, but the wild origin of O. ficus-indica is likely to have been in central Mexico where its closest genetic relatives are found.[4]

[es] Opuntia ficus-indica

Opuntia ficus-indica, comúnmente conocida, entre otros nombres, como nopal, higuera (de pala), palera, penca, tuna,[2] chumbera, es una especie arbustiva del género Opuntia de la familia de las cactáceas.
- [fr] Figuier de Barbarie

[ru] Опунция индийская

Опунция индийская[3][4], также Опунция инжирная (лат. Opuntia ficus-indica) — вид растений семейства Кактусовые, часто культивируемое ради съедобных плодов.



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