La famille des moschidés (Moschidae), des chevrotains porte-musc (ou cerfs porte-musc), est constituée de ruminantsartiodactyles (à un nombre pair de doigts), de petite taille, avec des canines supérieures allongées chez le mâle et sans glande faciale. Cette famille ne comporte que le genre Moschus à ne pas être éteint. Ils vivent actuellement en Asie centrale et du Nord-Est[1].
Les Moschidés sont similaires par bien des points aux Cervidés et ont été autrefois classés parmi eux. En 2003, une étude moléculaire de Hassanin et Douzery a mis en cause cette hypothèse[2]. En analysant des séquences d’ADN, ils ont montré que les Antilocapridae et Giraffidae émergent en premier, et que les trois familles des Bovidae, Moschidae et Cervidae sont fortement liées entre elles.
Bien que ressemblant à de petits cervidés, ils en diffèrent cependant par plusieurs caractéristiques: ils ne portent pas de bois, les mâles ont une paires de canines supérieures allongées, projetées vers le bas comme des défenses (comme les cervidés du genre Hydropotes, par convergence évolutive), les canaux lacrymaux ont un seul orifice alors que les cervidés en ont deux; ils ont une vésicule biliaire alors que les cervidés en sont dépourvus; enfin les mâles possèdent une glande prépuciale qui secrète du musc à l’époque du rut; les femelles n’ont qu’une paire de mamelles alors que les cervidés en ont deux paires[1].
Phylogénie des familles des Cétartiodactyles actuels (Cétacés non développés), d'après Price et al., 2005[3] et Spaulding et al., 2009[4]:
La famille des Moschidés, identifiée par John Edward Gray (1800-1865) en 1821, est apparue il y a environ 30 millions d’années[5] et a évolué en parallèle avec les Cervidés et les Bovidés. Le groupe était abondant en Eurasie et en Amérique du Nord au cours du Miocène, mais a ensuite décliné vers le genre Moschus existant au début du Pléistocène, il y a 2,6 Ma.
Des études récentes ont montré une relation entre les artiodactyles et les cétacés, en les combinant dans l'ordre Certiodactyla[6].
Taxonomie
Selon Prothero[7] (2007) et BioLib(5 mars 2018)[8], la famille des Moschidae comprend les genres et espèces suivants:
Les taxons éteints sont marqués du symbole †.
sous-famille BlastomerycinaeFrick, 1937 †
genre Blastomeryx Cope, 1877 †
Blastomeryx gemmifer †
genre Longirostromeryx Frick, 1937 †
Longirostromeryx clarendonensis †
Longirostromeryx wellsi †
genre Machaeromeryx Matthew, 1926 †
Machaeromeryx tragulus †
genre Parablastomeryx Frick, 1937 †
Parablastomeryx floridanus †
Parablastomeryx gregorii †
genre Problastomeryx Frick, 1937 †
Problastomeryx primus †
genre Pseudoblastomeryx Frick, 1937 †
Pseudoblastomeryx advena †
sous-famille Hispanomerycinae Moyà-Solà, 1986 †
genre Hispanomeryx Morales, Moyà-Solà & Soria, 1981 †
Hassanin A., Douzery E. P., «Molecular and Morphological Phylogenies of Ruminantia and the Alternative Position of the Moschidae», Syst. Biol., vol.52, no2, (lire en ligne)
(en) Price SA, Bininda-Emonds OR, Gittleman JL, «A complete phylogeny of the whales, dolphins and even-toed hoofed mammals (Cetartiodactyla)», Biol Rev Camb Philos Soc., vol.80, no3, , p.445-473 (DOI10.1017/S1464793105006743, lire en ligne)
(en) M Spaulding, MA O'Leary et J Gatesy, «Relationships of Cetacea (Artiodactyla) Among Mammals: Increased Taxon Sampling Alters Interpretations of Key Fossils and Character Evolution», PLoS ONE, vol.4, no9, , e7062 (PMID19774069, PMCID2740860, DOI10.1371/journal.pone.0007062, Bibcode2009PLoSO...4.7062S)
Zhixiao Liu, Colin Groves, «Dispersing or Contracting: A Perspective on the Evolutionary History and Population Conservation of Musk Deer», American Journal of Life Sciences, vol.4, no2, , p.20-30 (lire en ligne)
Yang, C.; Xiang, C.; Zhang, X.; Yue, B., «The Complete Mitochondrial Genome of the Alpine Musk Deer (Moschus chrysogaster)», Mitochondrial DNA, vol.24, no5, , p.501-503
Prothero, D.R., «Family Moschidae», dans Prothero D.R., Foss S.E., The evolution of artiodactyls, Baltimore, The Johns Hopkins University Press,
Aiglstorfer Manuela, Semprebon Gina M., «Hungry for fruit? – A case study on the ecology of middle Miocene Moschidae (Mammalia, Ruminantia)», Geodiversitas, vol.41, no10, (lire en ligne)
Manuela Aiglstorfer, Loïc Costeur, Bastien Mennecart et Elmar P. J. Heizmann, «Micromeryx? eiseleiA new moschid species from Steinheim am Albuch, Germany, and the first comprehensive description of moschid cranial material from the Miocene of Central Europe», PLOS ONE, vol.12, no10, , e0185679 (PMID29036194, PMCID5642927, DOI10.1371/journal.pone.0185679, lire en ligne)
Guha S, Goyal SP, Kashyap VK (2007), Molecular phylogeny of musk deer: a genomic view with mitochondrial 16S rRNA and cytochrome b gene; Mol Phylogenet Evol. 2007 Mar;42(3):585-97. Epub 2006 Jul 14.
Hassanin A, Douzery EJ (2003), Molecular and morphological phylogenies of ruminantia and the alternative position of the moschidae; Syst Biol. 2003 Apr;52(2):206-28.
Jang KH, Hwang UW., Mitochondrial genome of the Korean musk deer Moschus moschiferus (Artiodactyla, Ruminantia, Moschidae); Mitochondrial DNA. 2010 Jun;21(3-4):65-7.
Qisen Yang, Xiuxiang Meng, Lin Xia et Zuojian Feng (2003). Conservation status and causes of decline of musk deer (Moschus spp.) in China, 'Biological Conservation'; 109: 333-342. (ISSN0006-3207)
Richard Ellis (2005), Tiger Bone & Rhino Horn: The Destruction of Wildlife for Traditional Chinese Medicine, Island Press (Washington D.C.): xiii + 294 p.
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