Les Haramiyida (haramiyidiens en français) sont un clade éteint de Mammaliaformes ayant vécu longuement du Trias supérieur jusqu'à la fin du Crétacé, il y a 66 Ma (millions d'années), sur une période d'environ 150 Ma.
Haramiyida
Vue d'artiste d'un haramiyidien, Shenshou lui, par Nobu Tamura.
Les haramiyidiens ont longtemps été considérés comme appartenant au groupe-couronne des mammifères[1],[2]. Ils sont aujourd'hui plutôt rattachés aux Mammaliaformes au sein desquels ils occupent une position assez basale en amont de ce groupe-couronne des mammifères[3],[4],[5].
En 2018, une étude internationale, montre que les haramiyidiens forment un groupe monophylétique de Mammaliaformes non-mammifères avec, notamment, les gondwanathériens[6].
Distribution géographique et stratigraphique
Les Haramiyida ont d'abord été connus en Europe, souvent sous forme de dents isolés (la partie du squelette qui est le plus souvent préservée lors de la fossilisation). D'autres genres ont ensuite été identifiés en Afrique et au Groenland. Depuis 2015, un grand nombre de nouveaux genres ont été décrits dans le Jurassique de Chine et de Mongolie, non plus à partir de dents isolées mais de squelettes souvent complets et très bien conservés, comme c'est le cas par exemple dans la formation de Tiaojishan dans le nord-est de la Chine.
Article détaillé: Formation_de_Tiaojishan.
L'haramiyidien le plus récent date du Maastrichtien (fin du Crétacé). Il s'agit d'un fossile indien nommé Avashishta bacharamensis[7]. D'autres haramiyidiens du Crétacé inférieur ont été découverts au Maroc, laissant supposer que ces animaux ont pu survivre sur le Gondwana à l'état de reliques à cette époque. Cependant en 2018, un haramiyidien nord-américain du même âge a été décrit, Cifelliodon, qui montre l'existence de communications entre les deux continents[6]. Avec une durée d'existence de l'ordre de 150 Ma (millions d'années), les haramiyidiens ont la lignée la plus durable dans le temps parmi les Mammaliaformes.
Paléobiologie
Les Haramiyida sont des animaux à pelage, de petite taille, arboricoles ou terrestres, avec des régimes alimentaires herbivores ou omnivores, très variés (fruits, graines, insectes…). Certains d'entre eux possèdent des membranes de peau tendues entre les membres et différentes parties du corps, des patagiums, comme Arboroharamiya, Vilevolodon et Maiopatagium, qui en font des animaux « volants » en vol plané à la manière des écureuils volants actuels[5],[8].
Phylogénie
Cladogramme des Mammaliaformes selon Brusatte et Luo en 2016 montrant la position phylogénétique des Haramiyida[9]:
(en) X. Zheng, S. Bi, X. Wang et J. Meng, «A new arboreal haramiyid shows the diversity of crown mammals in the Jurassic period», Nature, vol.500, no7461, , p.199–202 (PMID23925244, DOI10.1038/nature12353, Bibcode2013Natur.500..199Z)
(en) Shundong Bi, Yuanqing Wang, Jian Guan, Xia Sheng et Jin Meng, «Three new Jurassic euharamiyidan species reinforce early divergence of mammals», Nature, Nature Publishing Group, vol.514, no7524, , p.579–584 (PMID25209669, DOI10.1038/nature13718)
(en) Kenneth Chang, «Jawbone in Rock May Clear Up a Mammal Family Mystery», New York Times, (lire en ligne, consulté le )
(en) Zhe-Xi Luo, Stephen M. Gates, Farish A. Jenkins Jr., William W. Amaral et Neil H. Shubin, «Mandibular and dental characteristics of Late Triassic mammaliaform Haramiyavia and their ramifications for basal mammal evolution», PNAS, vol.112, no51, , E7101–E7109 (PMID26630008, PMCID4697399, DOI10.1073/pnas.1519387112, lire en ligne, consulté le )
(en) Meng QJ, Grossnickle DM, Liu D, Zhang YG, Neander AI, Ji Q, Luo ZX, «New gliding mammaliaforms from the Jurassic», Nature, vol.548, no7667, , p.291–296 (PMID28792929, DOI10.1038/nature23476)
(en) Huttenlocker, Adam K.; Grossnickle, David M.; Kirkland, Jam,es I.; Schultz, Julia A.; Luo, Zhe-Xi (23 May 2018). "Late-surviving stem mammal links the lowermost Cretaceous of North America and Gondwana". Nature. doi:10.1038/s41586-018-0126-y. Retrieved 23 May 2018
(en) S. Anantharaman, G. P. Wilson, D. C. Das Sarma et W. A. Clemens, «A possible Late Cretaceous "haramiyidan" from India», Journal of Vertebrate Paleontology, vol.26, no2, , p.488–490 (DOI10.1671/0272-4634(2006)26[488:aplchf]2.0.co;2)
(en) Luo ZX, Meng QJ, Grossnickle DM, Liu D, Neander AI, Zhang YG, Ji Q, «New evidence for mammaliaform ear evolution and feeding adaptation in a Jurassic ecosystem», Nature, vol.548, no7667, , p.326–329 (PMID28792934, DOI10.1038/nature23483)
(en) Fangyuan Mao et Jin Meng, «A new haramiyidan mammal from the Jurassic Yanliao Biota and comparisons with other haramiyidans», Zoological Journal of the Linnean Society, (DOI10.1093/zoolinnean/zly088, lire en ligne)
(en) Maxime Debuysschere, «A reappraisal of Theroteinus (Haramiyida, Mammaliaformes) from the Upper Triassic of Saint-Nicolas-de-Port (France)», PeerJ, vol.4, , e2592 (PMID27781174, PMCID5075691, DOI10.7717/peerj.2592)
(en) Nicholas Chimento, Frederico Agnolin, Agustin Martinelli, Mesozoic Mammals from South America: Implications for understanding early mammalian faunas from Gondwana, May 2016
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