Le pin cembro ou pin des Alpes (Pinus cembra) est une espèce d'arbres de la famille des Pinaceae. C'est un arbre caractéristique de la haute montagne, car il se développe entre 1 700 et 2 400 mètres d'altitude, là où les hivers sont très longs et les températures rigoureuses. Il est parfois appelé arol, arole, arolle, arve, auvier, pin arolle ou tinier.
Règne | Plantae |
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Division | Pinophyta |
Classe | Pinopsida |
Ordre | Pinales |
Famille | Pinaceae |
Genre | Pinus |
Espèce
Répartition géographique
Classification phylogénétique
Ordre | Pinales |
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Famille | Pinaceae |
Statut de conservation UICN
LC : Préoccupation mineure
C'est un arbre résineux atteignant 25 mètres de haut[1], jusqu'à 40 en Asie[réf. nécessaire]. Le tronc est droit, la cime est obtuse souvent multiple en vieillissant. Les branches sont très redressées. Son rhytidome est gris foncé, d'abord lisse puis écailleux. Il présente des cellules résinifères. Les rameaux sont vert bleuté et pubescents roux. Les bourgeons sont cylindriques et pointus, à écailles plus ou moins libres, d'un brun roux avec une marge blanchâtre. Ses aiguilles de 4 à 8 centimètres[1], fines, de section triangulaire, sont groupées par cinq, persistantes de 3 à 5 ans ; elles sont parsemées de stomates blancs sur toutes les faces, ce qui leur donne une couleur vert bleuté.
Les cônes mâles sont généralement d'un rouge carminé, les jeunes cônes femelles sont d'un violet rosé. Ces derniers sont ovoïdes, d’abord violets puis brun-gris, trapus (5-8cm de long[1] et 4-5cm de largeur à maturité), à grosses écailles peu lignifiées aplaties, dressés, à ombilic terminal muni d'un très court mucron, maculées de résine, subsessile, striées longitudinalement sur le dos. Ils tombent sans s'ouvrir, la première année. La graine appelée « pignon » est non ailée et mesure 10 à 12 millimètres de long et 7 à 8 millimètres de large, elle est à coque épaisse et dure, comestible.
On distingue trois sous-espèces :
Dans la réserve naturelle du Plan de Tueda, à Méribel en Savoie, pousse l'une des plus vastes forêts de Pin Cembro des Alpes du Nord, avec 100 ha de cembraie pure et 150 ha d'un peuplement mixte associant pin cembro et épicéa[réf. nécessaire].
Son cône ovoïde abrite de petites graines au goût agréable dont les rongeurs se régalent. Ils empêchent ainsi la dissémination de cet arbre qui, en outre, a été longtemps victime de l'exploitation des alpages.
En Sibérie et dans les Alpes, la reproduction des arolles est assurée en partie par un oiseau, le casse-noix moucheté (Nucifraga caryocatacte). Celui-ci extrait les graines des cônes, qu'il casse avec son bec, et les enfouit sous terre dans plusieurs centaines de caches disséminées sur son territoire de reproduction pour constituer des réserves. Cependant, malgré une extraordinaire mémoire, l'oiseau finit par oublier les 3/4 de ses cachettes ce qui permettra, quelques mois plus tard, la germination de nombreuses graines. Il arrive que certaines années les arolles ne fructifient pas ; les casse-noix migrent alors vers d’autres régions pour tenter de trouver de quoi se nourrir.
Le pin cembro s’associe dans les alpes à l’épicéa commun (Picea excelsa), au pin à crochets (Pinus uncinata), mais surtout au mélèze d'Europe (Larix decidua) et en Sibérie à l’épicéa Picea obovata et au sapin Abies sibirica.
La croissance du pin cembro est très lente, surtout les premières années, et il est très longévif : certains spécimens peuvent atteindre 600 ans[réf. nécessaire].
Dans les Alpes, l'arolle est utilisé pour l’ébénisterie[2], la sculpture, car son bois est tendre et facile à travailler ; de couleur miel, il dégage une odeur particulière qui aurait des propriétés insectifuges.
Ses pignons (appelés « auves » dans les Alpes françaises[3]) sont également comestibles.
Les différents noms du pin cembro se retrouvent parfois dans la toponymie des Alpes. Par exemple Arolla en Valais, dominé par une forêt d'arolles.
En Suisse où l'arolle formait avec le mélèze la dernière « ceinture forestière » d'altitude, juste au-dessous de la limite supérieure des arbres, à l’initiative du chirurgien saint-gallois Theo Gerber, environ 80 000 arbres ont été plantés de 1974 à 2006 pour reconstituer l’arolière disparue de la haute vallée du Rhin postérieur, dans le cadre d’un projet associant particuliers et administration forestière cantonale[4].
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