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Passiflora foetida, la passiflore fétide, est une liane herbacée de la famille des Passifloraceae, originaire des zones tropicales et subtropicales d'Amérique. Elle s'est répandue maintenant partout sous les tropiques où elle peut devenir une adventice des cultures.

Passiflora foetida
Passiflore fétide
Classification
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Violales
Famille Passifloraceae
Genre Passiflora

Espèce

Passiflora foetida
L., 1753

Classification phylogénétique

Ordre Malpighiales
Famille Passifloraceae
Feuilles et fruit entouré des bractées

Synonymes

Passiflora foetida - Muséum de Toulouse
Passiflora foetida - Muséum de Toulouse

Connue aux Antilles sous les noms de marigouya (Marie-goujat), Maribouya, bonbon koulèv (bonbon couleuvre), Pòm lyann kolan, Tok mol, Kopou, Kokiann[2] alors qu'à La Réunion, on la dénomme poc-poc, passiflore poc-poc, marie-goujat, grenadille-caméléon, pomme liane collant, Running pop (en anglais) ou Bejuco canastilla (en Colombie)[3].


Taxons infra-spécifiques


Passiflora foetida recouvre un vaste complexe spécifique très polymorphe et a été divisée en 37 variétés par Killip en plus de P. foetida[4]. Citons notamment :


Description


Passiflora foetida[9] est une plante herbacée annuelle, parfois pérenne, rampante ou grimpante par ses vrilles. Elle est entièrement couverte de poils verts puis bruns, terminés par une glande visqueuse responsable de son odeur désagréable.

Les feuilles alternes, portent des stipules profondément fendus en divisions filiformes ou même pinnatisequées, les divisions terminées par des poils glandulaires, la base formant un demi-cercle sur la tige. Le pétiole mesurant jusqu'à 6 cm de long, porte des poils glanduleux. Le limbe, de forme très variable (mais uniforme sur une même plante), mesure 1,5–15 × 1,3–12 cm, (subentré à) 3 ou 5 lobés, à base généralement cordée[8]. La face inférieure pubescente porte des nectaires dans la partie distale et quelques poils glanduleux. La marge est ciliée.

La fleur solitaire de 2–6 cm de diamètre, blanche, bleue, violacée ou rose, opposée à une vrille, comporte :

Les fleurs s’épanouissent le matin et se ferme le soir, puis se fanent rapidement.

Le fruit est une baie jaune, orange à rouge orangé, globuleuse à ovoïde, de 1,5-4 cm de diamètre, à péricarpe fin, souvent cassant, contenant de nombreuses graines. Elle renferme une pulpe translucide de saveur parfumée, non acidulée, comestible[8],[10].


Écologie


Les passiflores sont toutes originaires d'Amérique. Le domaine de celle-ci s'étend du sud des États-Unis, à travers les Caraïbes et l'Amérique centrale jusqu'au Pérou et à l'Argentine.

Elle s'est maintenant naturalisée dans les zones tropicales d'Afrique, du Pakistan, de l'Inde, Shri Lanka, d'Asie du Sud-Est, de Chine et des îles du Pacifique.

C'est une adventice des cultures tropicales. Elle est plantée entre les pieds de patates douces en Nouvelle Guinée pour concurrencer la graminée Imperata cylindrica.

Cette rudérale pousse dans les haies, autour des décombres, sur le bord des routes, les rives des rivières. Elle apprécie particulièrement les végétations ouvertes, herbeuses et prolifère dans les zones perturbées, du niveau de la mer jusqu'à 2000 m d'altitude[8],[11]. Elle préfère les sols humides mais tolère des conditions arides.

Fruit entouré des bractées
Fruit entouré des bractées

Passiflora foetida est capable de prendre au piège dans les filets collants de ses bractées des insectes[12] (homoptera, hymenoptera, diptera). Les bractées sont couvertes de petites glandes produisant une sécrétion collante ayant une activité peptidase et phosphatase acide, deux enzymes que l'on trouve dans les pièges des plantes carnivores. Il n'est cependant pas établi clairement si la plante tire de la nourriture de ses proies[13]. On la considère donc plutôt comme une protocarnivore.


Composition


Les phytoconstituents majeurs contiennent des alcaloïdes, phénols, des hétérosides de flavonoïdes et des composés cyanogènes.

Pachypodol, 7,4'-dimethoxyapigénine, ermanine, chrysoeriol, apigénine, vitexine, isovitexine, luteolin-7-glucoside, kaempférol

Tétraphylline A et B, sulfate de tétraphylline B, déidacline, volkenine

Le catabolisme normal des hétérosides cyanogènes conduit à la libération d'acide cyanhydrique qui est aussitôt converti en asparagine [15].

acide linoléique et acide linolénique


Utilisations


Les fruits comestibles présentent une odeur et un goût musqués, mais sont néanmoins appréciés des enfants[8].

Au Brésil, la passiflore fétide est utilisée sous forme de lotion et d'emplâtre pour traiter l'érysipèle et les dermatoses inflammatoires.

Les feuilles ont été utilisées en infusion pour traiter l'hystérie et l'insomnie au Nigéria[14]. En Inde où la plante est largement cultivée, les feuilles sont appliquées sur la tête pour les vertiges et les maux de tête. La décoction est prescrite pour l'asthme. A La Réunion, les feuilles sont considérées comme emménagogues et prescrites dans l'hystérie.

Dans les petites Antilles, elle est utilisée pour traiter l'anxiété et les troubles du sommeil, les douleurs ales, les maux d'estomac et diarrhées, la toux et les maux de gorge et enfin les affections cutanées (plaies, démangeaisons)[2].


Références


  1. (en-US) « Name - Passiflora foetida L. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  2. Michel Galtier et André Exbrayat, FLORAMÉDICA : Plantes médicinales de Martinique, Guadeloupe et des Petites Antilles, Fort-de-France, Exbrayat, , 408 p. (ISBN 978-2-35844-354-8)
  3. Fabrice et Valérie Le Bellec, Le verger tropical : Cultiver les arbres fruitiers, Saint-Denis (Réunion), Orphie, , 266 p. (ISBN 978-2-87763-384-0)
  4. (en) Ellsworth Paine Killip, « The American species of Passifloraceae », Publications of the Field Museum of Natural History, Botanical Series, vol. 19(II), , p. 474-512 (lire en ligne)
  5. C. Geslain-Lanéelle et C. Barret, « Arrêté du 9 avril 2001 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Guyane », JORF, no 154, , p. 10739 (lire en ligne)
  6. Michel Hoff, Jean-Jacques de Granville, Sylvia Lochon, Bruno Bordenave et Vanessa Hequet, « Elaboration d'une liste de plantes a proteger pour Ia Guyane française », Acta Bot. Gallica, vol. 149(3), , p. 339-354 (lire en ligne)
  7. Bruno Bordenave, Plantes protégées de Guyane., DIREN Guyane, , 20 p. (lire en ligne)
  8. (en) Paul E. Berry et Kay Yatskievych, Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 7 MYRTACEAE–PEDALIACEAE, Box 299, St. Louis, MO 63166-0299, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 765 p. (ISBN 978-0-930723-13-2)
  9. (en) Référence EFloras : Passiflora foetida
  10. Georges Cremers et Michel Hoff, Guide de la flore des bords de mer de Guyane française, vol. 59, IRD, coll. « Patrimoines naturels / Publications scientifiques du Museum », , 212 p. (ISBN 978-2-7099-1533-5)
  11. Michel Hoff et Georges Cremers, « Le Jardin Guyanais - Inventaire des plantes cultivées et des adventices des jardins de Guyane française », J. Bot. Soc. Bot. France, no 29, , p. 3-40 (lire en ligne)
  12. (en) T.R. Radhamani, L. Sudarshana, Rani Krishnan, « Defense and carnivory: dual role of bracts in Passiflora foetida », J. Biosci., vol. 20, no 5, [http://www.ias.ac.in/jarch/jbiosci/20/657-664.pdf
  13. (en) « Carnivorous Plants / Insectivorous Plants », Botanical Society of America (consulté le )
  14. (en) K. Dhawan, S. Dhawan, A. Sharma, « Passiflora : a review update », Journal of Ethnopharmacologye, vol. 94, , p. 1-23
  15. Bruneton, J., Pharmacognosie - Phytochimie, plantes médicinales, 4e éd., revue et augmentée, Paris, Tec & Doc - Éditions médicales internationales, , 1288 p. (ISBN 978-2-7430-1188-8)

Liens externes


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Voir aussi



На других языках


[en] Passiflora foetida

Passiflora foetida (common names: stinking passionflower, wild maracuja, bush passion fruit, wild water lemon,[1] stoneflower,[1] love-in-a-mist, or running pop[1]) is a species of passion flower that is native to the southwestern United States (southern Texas and Arizona), Mexico, the Caribbean, Central America, and much of South America. It has been introduced to tropical regions around the world,[1] such as Southeast Asia, South Asia, Hawaii, Africa, and The Maldives.[2] It is a creeping vine like other members of the genus, and yields an edible fruit.[3] The specific epithet, foetida, means "stinking" in Latin and refers to the strong aroma emitted by damaged foliage.[4]

[es] Passiflora foetida

Passiflora foetida, también conocida como mburucuyá fétido, maracuyá silvestre o parcha silvestre, es una especie de trepadora de fruto comestible. Es nativa de la parte norte de América del Sur y las Antillas. En Cuba se llama pasionaria vejigosa.[1]
- [fr] Passiflora foetida

[ru] Страстоцвет вонючий

Страстоцве́т воню́чий, или Страстоцве́т изме́нчивый, или Пассифло́ра воню́чая, или Пассифло́ра изме́нчивая[2] (лат. Passiflora foetida), — вид двудольных цветковых растений рода Страстоцвет (Passiflora) семейства Страстоцветные (Passifloraceae). Таксономическое название впервые было опубликовано шведским систематиком Карлом Линнеем в 1753 году[3][4].



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