Psidium guajava
Règne | Plantae |
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Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Rosidae |
Ordre | Myrtales |
Famille | Myrtaceae |
Genre | Psidium |
Espèce
Classification phylogénétique
Clade | Angiospermes |
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Clade | Dicotylédones vraies |
Clade | Rosidées |
Ordre | Myrtales |
Famille | Myrtaceae |
Ne pas confondre avec le fruit du goyavier de Chine, appelé goyavier à la Réunion.
Pour l'oiseau, voir Bulbul goiavier.
Le goyavier (Psidium guajava) est une espèce d'arbre fruitier de la famille des Myrtaceae, originaire des régions tropicales d'Amérique. C’est un petit arbre souvent tortueux, à écorce se desquamant par plaques et feuilles opposées. Les fleurs blanches donnent des fruits charnus, comestibles, nommés goyaves. L’arbre est une rudérale ubiquiste, cultivé pour son fruit[1]. Il peut être invasif.
À La Réunion on l'appelle goyave et aux Antilles françaises, on appelle bien gwayav (créole gwayav) le fruit du pied de goyave (créole pyé gwayav), c'est-à-dire de l'arbre dont traite cet article, mais le terme goyavier y désigne le fruit du pied de goyavier c'est-à-dire de Psidium cattleianum ou P. littorale, connu ailleurs sous le nom de goyavier de Chine (bien qu'il soit originaire du Brésil) ou de goyavier fraise.
À l’arrivée des Européens dans le Nouveau Monde, le goyavier était présent dans toute l’Amérique tropicale. Les botanistes considèrent généralement que la distribution d’origine était plus limitée (sans pouvoir préciser) et que l'espèce s’est diffusée dans toute la zone tropicale.
Le frère Ramón Pané était le compagnon de Christophe Colomb lors de son deuxième voyage aux Indes. Il séjourna sur l’île d’Hispaniola (Saint Domingue) de 1494 à 1499 et y recueillit les mythes des Indiens taïnos. Ce fut le premier Européen a mentionner la goyave. Il indique que « si les morts restent enfermés le jour, on prétend qu’ils se promènent la nuit et mangent un certain fruit nommé guabazza. »[2]. Les goyaves étaient très appréciées par les indigènes américains et l’infusion de l’écorce externe (le rhytidome) de l’arbre servait à combattre les diarrhées.
Ce sont les Portugais qui introduisirent probablement cet arbre en Afrique et en Asie où il s’est rapidement répandu grâce à sa robustesse et aux qualités gustatives de son fruit[2]. Au Cap-Vert et en Angola, les premières références ne remontent qu’au XVIIe siècle mais on sait que des goyaves furent servies en 1590 à la table de l’empereur moghol Akbar. Le fruit pénétra ensuite au Bengale, d’abord sous les noms de peyara, piara et peara, en raison de sa ressemblance avec la poire (pera en portugais)[2].
De nos jours, Psidium guajava s’est naturalisé dans de nombreux habitats perturbés de beaucoup de régions tropicales du monde[3].
Le terme français de goyave a été introduit par des traductions de l’espagnol, sous une forme empruntée à l’arawak (langues amérindienne des Caraïbes) guayaba (1555)[4].
Carl Linné en donna la description en 1753 sous le nom de Psidium guajava dans Species plantarum.
Le nom de genre Psidium en latin vient du grec ψιδιον (psidion) généralement considéré comme une erreur pour ψέλιον (psedion) « brassard, bracelet de cheville ».
C'est un arbre de taille moyenne qui peut atteindre 8 à 13 m de hauteur. Souvent ramifié très bas, il est assez tortueux et à bois très dur. L’écorce lisse, mince, verte ou rougeâtre, se desquame en plaques. Le feuillage est persistant.
Les feuilles opposées, de forme oblongue à elliptique, sont couvertes d'un fin duvet sur la face inférieure. Elles peuvent atteindre 15 cm de long et 6 cm de large. Le pétiole est court (3–5 mm)[3],[1].
Les fleurs axillaires[n 1] sont solitaires ou bien en cyme par 2 ou 3. Les pétales de 10–20 mm, au nombre de 4, sont blancs. Les nombreuses étamines (150-175), très visibles, font de 6 à 9 mm.
La fleur est pollinisée par les insectes. Aux Antilles, la floraison a surtout lieu en avril-juillet.
Le fruit est une baie ovoïde ou pyriforme, de 3–7 cm, avec à l’apex son calice persistant. La chair est blanche ou jaunâtre ou rose. Elle contient de nombreuses graines[3]. Aux Antilles, la fructification a surtout lieu en septembre-octobre[1].
Numération chromosomique (2n=2x=22).
La distribution d’origine de l’espèce est incertaine. Beaucoup de botanistes considèrent que l’espèce est originaire d’Amérique tropicale, du Sud Mexique à l’Amérique du Sud, mais que sa distribution a été largement étendue via sa culture. Elle s’est répandue par la dispersion de ses graines par les oiseaux et les mammifères[5].
Psidium guajava croit rapidement et peut former des fourrés denses. Il s’adapte aussi bien au climat humide que sec.
Cet arbre fruitier se rencontre dans l'ensemble de l'Amérique tropicale, et il a été introduit avec succès dans les régions d'altitude en Afrique centrale et en Asie tropicale où l'on peut trouver les mêmes conditions climatiques tropicales que dans sa région d'origine.
En Europe, il n'est pas très rustique et ne résiste pas à des températures négatives prolongées ni aux longues périodes de sécheresse hivernale.
Dans de nombreuses régions tropicales ou subtropicales où le goyavier est cultivé, il est souvent invasif.
En Nouvelle-Calédonie, cette espèce est considérée invasives. Pour cette raison, le Code de l'environnement de la Province Sud interdit son introduction dans la nature ainsi que sa production, son transport, son utilisation, son colportage, sa cession, sa mise en vente, sa vente ou son achat[6].
La culture de Psidium guajava a produit de nombreux cultivars. Chair rouge
Chair rose
Chair blanche
autres
Des hybrides existe avec P. guineense pour introduire une moindre vigueur à l'arbre
Le goyavier est un arbre fruitier d'une grande importance économique. Il existe des variétés de goyaves jaunes (goyave poire) ou vertes (goyave pomme). Elles sont consommées fraîches et peuvent être transformées en confitures, en gelées et en jus de fruits.
La production mondiale de goyaves est estimée à 2,3 millions de tonnes par an, entre 2015 et 2017. L’Inde est le principal producteur, suivi par la Chine, le Mexique, l’Égypte et le Brésil[7].
Les feuilles, préalablement lavées, peuvent être mâchées ou servir à préparer une décoction — thé de feuilles de goyavier — à boire en cas de diarrhée, en particulier en cas de turista.
Aux Antilles françaises, l’infusion des bourgeons est utilisée contre la diarrhée[1]. La goyave verte est astringente tandis que la goyave mûre est laxative.
Le bois dur du goyavier est utilisé en menuiserie[8].