Daucus est un genre de plantes à fleurs herbacées de la famille des Apiacées (Ombellifères). Ce genre est représenté sur l'ensemble des continents à l’exception des zones les plus froides du globe. L'espèce la plus connue est Daucus carota dont provient la carotte cultivée.
Morphologiquement, ce genre se caractérise par des involucres à nombreuses folioles pennatiséquées et des involucelles à folioles simples ou tripennées. Ses fruits présentent neuf arrêtes, les cinq primaires étant filiformes, les quatre secondaires portant une seule rangée d'ailes munies d'aiguillons. À maturité des graines, la plante se recroqueville souvent sur elle-même.
Taxonomie
Le genre est décrit et nommé par le naturaliste Carl von Linné en 1753, dans son ouvrage Species Plantarum[1].
Étymologie
Le nom générique Daucus désignait en latin et en grec (daukos, daukon, deukos, «doux, jus sucré»)[2] différentes Ombellifères (notamment la carotte et le panais) dont les auteurs antiques ne faisaient pas bien la différence[3].
Synonymes
Selon Plants of the World online (POWO)(12 janvier 2021)[4], les genres suivants sont inclus dans le genre Daucus
et sont donc synonymes:
Ce sont des plantes herbacées annuelles ou bisannuelles[4]. La tige est solitaire, dressée, ramifiée, hispide et gantée en arrière. Les feuilles basales sont pétiolées et bi à tripennées, devenant sessiles sur la tige[5].
Les inflorescences sont des ombelles terminales et axillaires, peu composées; les bractées sont nombreuses et généralement pennées; les ombellules sont fortement fleuries et parfois aux pétales externes rayonnants. Les pédicelles sont inégaux; les sépales sont petits ou absents; les pétales sont blancs ou jaunes, les centraux parfois violacés. Le fruit, ellipsoïde à ovoïde, est comprimé dorsalement; les nervures principales sont filiformes et poilues; les nervures secondaires ailées, les ailes possédant des aiguillons. La graine est superficiellement concave à presque plate[5],[6].
Le genre est représenté dans le monde entier, excepté la Sibérie, l'Alaska, le nord du Canada, le Groenland, l'Antarctique (les régions les plus froides), les forêts tropicales et les déserts d'Afrique et d'Asie[4],[7].
En France métropolitaine, une seule espèce est particulièrement courante: Daucus carota (dont de nombreuses sous-espèces), une autre est rare D. bicolor alors que D. aureus, D. crinitus, D. glochidiatus, D. gracilis, D. guttatus, D. littoralis, D. montevidensis, D. muricatus et D. sahariensis sont plus occasionnelles. Il semble que D. aureus et D. muricatus, deux espèces proches de D. bicolor, aient été relativement courantes dans le pourtour méditerranéen des XVIIIeetXIXesiècles[8],[Note 1].
Deux autres espèces sont également présentes sur le territoire, Daucus minusculus et Daucus pumilus, mais considérées comme appartenant au genre Pseudorlaya par la littérature française, sous les noms respectifs Pseudorlaya minuscula et Pseudorlaya pumila. Elles sont présentes sur les côtes méditéranéenes, y compris la Corse[9].
Menaces et conservation
Sur les 45 espèces connues[4], seules 14 espèces ont été évaluées par l’Union internationale pour la conservation de la nature et inscrites sur la liste rouge de l'UICN: douze en préoccupation mineure, une espèce à données insuffisantes et une seule espèce vulnérable: Daucus mirabilis[10].
Le genre Daucus figure à l'annexe I du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture, qui vise à garantir une agriculture durable et la sécurité alimentaire, par la conservation et l'utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture, ainsi qu'à assurer le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation[11].
Les graines de la plante appelée Daucus de Crète étaient un des multiples constituants de la thériaque de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIesiècle[12].
Notes et références
Notes
Flora Gallica, l'INPN, Tela Botanica considèrent Daucus bicolor Sm. comme nom correct, Daucus broteri Ten. en étant un synonyme. Le jardin botanique de Kew reconnaît les deux taxons comme corrects et Catalogue of Life considère que Daucus bicolor Sibth. & Sm. est un synonyme incorrect de Daucus guttatus subsp. guttatus Sibth. & Sm. et Daucus broteri bicolor (Sm.) Boiss. un synonyme incorrect de Daucus broteri Ten.
(en) Umberto Quattrocchi, CRC World Dictionary of Medicinal and Poisonous Plants. Common Names, Scientific Names, Eponyms, Synonyms, and Etymology, CRC Press, (lire en ligne), p.1339.
François Couplan, Les plantes et leurs noms. Histoires insolites, éditions Quae, (lire en ligne), p.131.
GUETTAF ASMA et SAOULI FAHIMA, Biologie et métabolisme secondaire du genre Daucus (lire en ligne[PDF])
(en) Tutin, Thomas G. et Halliday, Geoffrey., Flora Europaea: volume 2 Rosaceae to Umbelliferae., Cambridge Univ. Press, , 497p. (ISBN0-521-06662-X et 978-0-521-06662-4)
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(en) David M. Spooner, «Daucus: Taxonomy, Phylogeny, Distribution», dans The Carrot Genome, Springer International Publishing, coll.«Compendium of Plant Genomes», (ISBN978-3-030-03389-7, DOI10.1007/978-3-030-03389-7_2, lire en ligne), p.9–26
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(en) Carlos I. Arbizu, Philipp W. Simon, Fernando Martínez-Flores et Holly Ruess, «Integrated Molecular and Morphological Studies of the Daucus guttatus Complex (Apiaceae)», Systematic Botany, vol.41, no2, , p.479–492 (ISSN0363-6445 et 1548-2324, DOI10.1600/036364416X691948, lire en ligne [PDF], consulté le )
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