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Aubépine monogyne

Crataegus monogyna
Aubépine monogyne - Habitus.
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Rosidae
Ordre Rosales
Famille Rosaceae
Sous-famille Maloideae
Genre Crataegus

Espèce

Crataegus monogyna
Jacq., 1775

Classification phylogénétique

Ordre Rosales
Famille Rosaceae

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

L'Aubépine monogyne (Crataegus monogyna), aussi appelée Aubépine à un style, est une plante du genre Crataegus et de la famille des Rosaceae.


Étymologie


L'épithète monogyna provient du grec μόνος - monos, "seul, unique", et γυνή, génitif γυναικός - gunê, gunaikos, "femme", ici « à un seul ovaire » ou « à un seul style »)[1].

Les différents dialectes occitans la nomment couramment Aubespin ou Albespin, avec néanmoins des divergences d'une région à une autre[réf. souhaitée].

En breton l'Aubépine monogyne se nomme spern gwen épine blanche »), du fait de son bois clair, pour la différencier du spern du épine noire »), le prunellier ou Prunus spinosa, dont le bois est noir[réf. souhaitée].


Description



Appareil végétatif


L'Aubépine monogyne est un arbrisseau pouvant mesurer de 2 à 10 mètres de haut[1],[2],[3] et pouvant vivre jusqu'à 500 ans[1]. Des records à 662 ans (France)[4] et à 1 700 ans (Mayenne)[1] ont été rapportés. L'écorce jeune est lisse, d'un brun grisâtre, et l'écorce âgée est écailleuse, gris-brun, brun rosâtre ou noirâtre[1],[2]. Les bourgeons sont ovoïdes, brun rougeâtres et mesurent jusqu'à 3 mm de long[2].

Plusieurs types de rameaux peuvent être distingués : des rameaux feuillés longs ; des rameaux feuillés courts (brachyblastes) ; des rameaux courts non feuillés modifiés, formant des épines ; et des rameaux feuillés de longueur intermédiaire (une dizaine de centimètres) se terminant en épine[2].

Le feuillage est décidu. Les feuilles sont alternes, un peu coriaces, presque glabres à l'exception de petites touffes de poils à l'aisselle des nervures secondaires à la face inférieure[2]. Le limbe est ovale ou obovale, à base atténuée ou cunéiforme, et mesure de 1,0 à 5,7 cm de long et de 0,8 à 6,0 cm de large[2]. Les feuilles sont pourvues de 3 à 7 lobes dentés, à sinus atteignant ou dépassant la moitié de la largeur du limbe[2],[1]. Le pétiole mesure jusqu'à 3 cm de long[2]. La morphologie des feuilles est très variable sur une même plante (hétérophyllie) : elle varie entre les différents types de rameaux, et même en fonction de leur position (basale ou apicale) sur les rameaux courts[2].

Les stipules des rameaux florifères courts sont décidues, entières ou denticulées et mesurent de 3 à 16 mm de long. Celles des rameaux longs sont plus larges[2]. Comme pour les feuilles, la morphologie des stipules varie en fonction du type de rameau[2].


Appareil reproducteur


L'arbuste fleurit d'avril à juin[3]. L'inflorescence est un corymbe lâche, odorant, porté par les rameaux feuillés courts[2]. Elle mesure de 1,5 à 5,0 cm et comporte de 10 à 18 fleurs[2].

Les fleurs sont bisexuées, régulières et mesurent de 10 à 15 mm de diamètre[2]. Le périanthe est composé de 5 sépales triangulaires et de 5 pétales généralement blancs (mais rarement roses ou rouges) mesurant de 3 à 7 mm de long et de 4 à 7 mm de large[2]. L'androcée est composée de 20 étamines à filet blanchâtre et à anthères roses (mais brun jaunâtre après l'anthèse)[2]. Le gynécée est composé d'un carpelle à un stigmate capité, un style et un ovaire infère uniloculaire contenant deux ovules, dont l'un seulement peut se développer en graine[2].

Les fruits, appelés cenelles, arrivent à maturité entre septembre et octobre[5],[2]. Ce sont en réalité des faux-fruits, constitués du réceptacle floral charnu et contenant le vrai fruit issu du développement de l'ovaire infère. Ils sont largement ovoïdes ou ellipsoïdes, d'un rouge brillant et mesurent de 6 à 11 mm de long et de 5 à 10 mm de diamètre[2]. Ils sont couronnés par les restes persistants des sépales à leur apex[2]. La chair des cenelles est jaunâtre et farineuse et contient généralement un seul noyau à une graine, mesurant de 6,5 à 7,5 mm de long et de 4 à 5 mm de large[2].


Risques de confusion


Il est possible de confondre Crataegus monogyna avec Crataegus laevigata (Aubépine épineuse) ou bien encore avec l'Azérolier (Épine d'Espagne) Crataegus azarolus.

Crataegus monogyna (Aubépine à un style), quant à elle, a des feuilles nettement et profondément lobées (3, 5 ou 7 lobes dentés) non nettement en coin à la base. Sa fleur contient un style, son fruit un seul noyau.

Ces deux dernières espèces s'hybrident très facilement pour donner des individus aux caractères intermédiaires que l'on nomme alors Crataegus ×media.


Biologie



Biochimie


Les feuilles, les fleurs et les fruits de l'Aubépine monogyne contiennent une diversité de flavonoïdes et des acides triterpéniques[2]. Comme les autres espèces du genre Crataegus, elle ne synthétise pas les hétérosides cyanogènes amygdaline et prunasine, qui sont pourtant habituels chez les Rosacées[2]. Comme chez d'autres membres de cette famille, les feuilles synthétisent du sorbitol, qui participe au transport des photosynthétats en plus du glucose, du fructose et du saccharose[2].

Les fruits sont riches en pectines, en carotène, en vitamine C et en vitamine B1[2]. Les graines ne contiennent pas d'amidon mais stockent leur énergie sous forme de protéines et d'acides gras (principalement les acides oléique et linoléique)[2].


Distribution géographique



Aire de répartition naturelle


L'Aubépine monogyne est répandue dans presque toute l'Europe jusqu'à une latitude d'environ 60°N, sur le littoral du Moyen-Orient et dans le nord du Maghreb[2].

En France métropolitaine, l'Aubépine monogyne est très commune sur presque tout le territoire jusqu'à 1 600 m, de l'étage méditerranéen à l'étage montagnard[1].

Elle est également présente dans toute la Suisse, sauf dans les Alpes en haute altitude[6].


Aire d’introduction


En dehors de son aire d'indigénat, elle a été introduite en Amérique du Nord, en Argentine, en Afrique du Sud[2]. Elle a également été introduite en Australie, où elle s'est naturalisée, ainsi qu'en Nouvelle-Zélande[2].


Écologie



Habitat


L'Aubépine monogyne est présente en climat tempéré froid à méditerranéen, humide à subhumide[2]. C'est une espèce à large amplitude écologique : elle croit sur presque tous types de substrats géologiques, sur des sols à textures variées[2], assez secs à frais et dont le pH peut être aussi bien basique qu'acide (ou neutre), au soleil ou à mi-ombre[1].

Ses biotopes privilégiés incluent les haies, les lisières forestières, les forêts caducifoliées et les fruticées[2].


Reproduction et dissémination


L'Aubépine monogyne se multiplie principalement par reproduction sexuée[2]. Elle est pollinisée par les insectes (pollinisation entomogame), puis ses graines sont disséminées principalement par diverses espèces d'oiseaux[1], mais aussi dans une moindre mesure par des mammifères comme le Lapin variable, le Renard roux et la Chèvre domestique[2]. Les fruits sont ingérés, puis la graine est rejetée intacte dans les selles (endozoochorie).


Herbivores, maladies et parasites


Grâce à ses épines, l'Aubépine monogyne est peu attractive pour les grands herbivores qui lui préfèrent d'autres espèces[2]. Elle peut néanmoins être affectée par l'herbivorie dans une certaine mesure. Elle est notamment consommée par le Cerf élaphe, et les plantules peuvent être consommées par le Lapin de garenne[2].

L'Aubépine monogyne peut être parasitée par le Gui, qui prélève ses nutriments et une partie de sa matière organique sur la plante hôte[2].

L'espèce est sensible au feu bactérien, maladie causée par la bactérie Erwinia amylovora[2].

Plusieurs espèces de chenilles se nourrissent de ses feuilles ou fleurs, dont[7]:


Bénéfices pour la faune


En tant qu'élément important des haies, l'Aubépine monogyne rend de nombreux services à la faune sauvage : elle fournit un abri pour la nidification des oiseaux ; elle constitue une source de nourriture importante pour plus d'une centaine d'espèces d'insectes ; et elle procure, par ses fruits, une source de nourriture persistant pendant l'hiver pour plusieurs espèces d'oiseaux[2].


Usages et propriétés


L'Aubépine monogyne est utilisée pour la constitution de haies vives[8],[2].

L'espèce est utilisée comme porte-greffe traditionnel des Pommiers, des Néfliers, des Poiriers et des Cognassiers[1],[2]. Cependant, en raison de sa sensibilité au Feu bactérien c'est interdit[9].

Des cultivars de C. monogyna, 'Inermis' et 'Stricta', sont proposés comme plantes ornementales[9].


Bois


Le bois de l'aubépine monogyne est dur et dense, blanc, parfois teinté de brun rougeâtre. Il ressemble beaucoup à celui de l'Alisier blanc et présente des taches médullaires[1]. Il était autrefois utilisé pour les pièces mécaniques (bois très résistant aux frottements), en petite menuiserie et en tournerie (robinets de tonneaux). C'est un bon combustible[8].


Comestibilité


Les cenelles sont réputées comestibles, bien que fades, farineuses et astringentes[5]. Elles contiennent principalement des glucides et des fibres, mais également des saponines qui leur confèrent une faible toxicité en trop fortes quantités[2].


Usages médicinaux


Voir Aubépine (volet médicinal)


Galerie



Notes et références


  1. Gérard Dumé, Christian Gauberville, Dominique Mansion et Jean-Claude Rameau, Flore forestière française : guide écologique illustré. Tome 1, Plaines et collines, dl 2018 (ISBN 978-2-916525-47-1 et 2-916525-47-5, OCLC 1083783603, lire en ligne)
  2. (en) André Fichtner et Volker Wissemann, « Biological Flora of the British Isles: Crataegus monogyna », Journal of Ecology, vol. 109, no 1, , p. 541–571 (ISSN 0022-0477 et 1365-2745, DOI 10.1111/1365-2745.13554, lire en ligne, consulté le )
  3. Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Flora Gallica : flore de France, Biotope Editions, (ISBN 978-2-36662-012-2 et 2-36662-012-8, OCLC 892601040, lire en ligne)
  4. « The thickest, tallest, and oldest Common Hawthorns (Crataegus monogyna) », sur www.monumentaltrees.com (consulté le )
  5. Michel Botineau, Guide des plantes à fruits charnus comestibles et toxiques, Lavoisier, dl 2015, cop. 2015 (ISBN 978-2-7430-2046-0 et 2-7430-2046-6, OCLC 907964177, lire en ligne)
  6. Konrad Lauber, Ernest Gfeller et Andreas Gygax, Flora Helvetica : flore illustrée de Suisse, P. Haupt, (ISBN 978-3-258-07206-7 et 3-258-07206-X, OCLC 717930974, lire en ligne)
  7. David J. Carter, Guide des chenilles d'Europe, Delachaux & Niestlé, (ISBN 2-603-00639-8 et 978-2-603-00639-9, OCLC 20701874, lire en ligne)
  8. Pierre Lieutaghi, Le livre des arbres, arbustes & arbrisseaux, Actes Sud, (ISBN 2-7427-4778-8 et 978-2-7427-4778-8, OCLC 470419220, lire en ligne)
  9. Gerd Krussmann, Elise Hoyng et Michel Picard, La pépinière : multiplication des arbres, arbustes, conifères et arbres fruitiers, Flammarion, (ISBN 2-7066-0112-4 et 978-2-7066-0112-5, OCLC 757236170, lire en ligne)

Voir aussi


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Bibliographie



Articles connexes



Liens externes



На других языках


[en] Crataegus monogyna

Crataegus monogyna, known as common hawthorn, one-seed hawthorn, or single-seeded hawthorn, is a species of flowering plant in the rose family Rosaceae. It is native to Europe, northwestern Africa, and West Asia, but has been introduced in many other parts of the world.

[es] Crataegus monogyna

El majuelo,[3] arto (en Aragón),[4] espino albar o espino blanco (binomio científico: Crataegus monogyna) es una planta fanerógama perteneciente a la familia de las rosáceas.
- [fr] Crataegus monogyna

[ru] Боярышник однопестичный

Боя́рышник однопе́стичный (лат. Crataégus monógyna) — кустарник или небольшое дерево, вид рода Боярышник (Crataegus) семейства Розовые (Rosaceae).



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