bio.wikisort.org - Animal

Search / Calendar

Vipera ursinii

Vipera ursinii
Vipera ursinii macrops
Classification selon ReptileDB
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Reptilia
Sous-classe Lepidosauria
Ordre Squamata
Sous-ordre Serpentes
Infra-ordre Alethinophidia
Famille Viperidae
Sous-famille Viperinae
Genre Vipera

Espèce

Vipera ursinii
(Bonaparte, 1835)

Synonymes

Statut de conservation UICN


VU B2ab(iii) : Vulnérable

Statut CITES

Annexe I , Rév. du 22/10/1987

La Vipère d'Orsini, Vipera ursinii, est une espèce de serpents de la famille des Viperidae. D'une taille n'excédant généralement pas 50 cm à l'âge adulte, il s'agit de la plus petite vipère d'Europe.

On la rencontre en Europe, au Moyen-Orient ainsi qu'en Asie centrale, jusqu'à la Chine. Son aire de répartition est néanmoins très fragmentée. Elle peut fréquenter différents milieux allant des prairies sèches de montagne aux zones humides de plaine. Elle se nourrit principalement d'insectes, mais également de petits vertébrés.

L'espèce compte cinq à six sous-espèces selon les auteurs. Elle appartient à un complexe taxonomique vieux d'environ 10 millions d'années. La systématique de l'espèce est néanmoins encore sujet à débat, trop peu d'études génétiques ayant été réalisées à ce jour.

Bien que venimeuse, cette espèce n'est pas dangereuse pour l'Homme, son venin étant essentiellement insectotoxique. En raison de la disparition progressive de son habitat en Europe, l'espèce est en nette régression et est considérée comme vulnérable par l'Union internationale pour la conservation de la nature. Elle est protégée par des conventions internationales et les législations locales de plusieurs pays de son aire de répartition.


Description



Morphologie et couleurs


Vipera ursinii rakosiensis.
Vipera ursinii rakosiensis.

La taille totale de la Vipère d'Orsini ne dépasse généralement pas 50 cm[1], même si certaines sources rapportent que des spécimens pourraient atteindre 60 cm[2], les adultes mesurant généralement 40 à 45 cm[3]. C'est donc la plus petite vipère d'Europe. Le corps est trapu et la tête étroite, ovale et peu distincte du corps.

La Vipère d’Orsini a une couleur générale grisâtre à marron, voire jaunâtre, beige[4] ou olivâtre[5]. Un motif en zigzag noir orne la face dorsale, ce motif étant généralement continu mais pouvant être scindé en taches. Les flancs sont également sombres. La couleur de la face ventrale peut aller du blanchâtre au noir, en passant par le grisâtre et le rosé. Des cas de mélanisme ont été observés chez cette espèce.

Les écailles sont très apparentes et carénées. Il y a dix-neuf rangées d'écailles dorsales au milieu du corps, et généralement moins de cent-trente plaques ventrales.


Dimorphisme sexuel


Les femelles sont généralement plus grandes que les mâles[2],[1]. Il n'y a pas de différence notable de coloration entre les deux sexes[6] même si la face ventrale peut sembler plus sombre chez les mâles que chez les femelles.


Éthologie et biologie



Généralités


Vipera ursinii macrops peu avant une mue (remarquez la teinte bleutée de son œil).
Vipera ursinii macrops peu avant une mue (remarquez la teinte bleutée de son œil).

Elle vit le jour (diurne), elle est calme et peu agressive mais elle se défend lorsqu'elle est inquiétée ou lorsqu'on la touche. La toxicité de son venin varie selon les régions, mais est trois à quatre fois moins élevée que celle de la vipère aspic. Ses morsures répertoriées n'ont jamais nécessité une hospitalisation.

Les juvéniles sont actifs de juillet à septembre, parfois octobre. Les femelles sont actives de mai, parfois avril, à septembre/octobre. Les mâles sont actifs sur la même période, mais parfois à partir de mars.


Alimentation


Elle se nourrit quasi exclusivement de sauterelles et de grillons (Gryllidae), régime alimentaire qu'elle complète parfois de lézards et de rongeurs. Cette particularité l'empêche de jeûner comme les autres serpents.


Reproduction


Un individu juvénile de vipère d'Orsini.
Un individu juvénile de vipère d'Orsini.

Cette vipère est ovovivipare (elle ne pond pas d'œufs). Après un accouplement en mai, elle accouche de 3 à 4 vipéreaux entre la fin du mois d'août et le début du mois de septembre.


Prédateurs


Le circaète Jean-le-Blanc se nourrit principalement de serpents, et notamment de vipères d'Orsini.
Le circaète Jean-le-Blanc se nourrit principalement de serpents, et notamment de vipères d'Orsini.

Ses principaux prédateurs sont :


Distribution géographique



Répartition


Aire de répartition de Vipera ursinii.
Aire de répartition de Vipera ursinii.

Elle se rencontre en Europe de l'Ouest, en centrale, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Plus précisément en France, en Italie, en Slovénie, en Croatie, en Bosnie-Herzégovine, en Hongrie, en Serbie, au Monténégro, en Albanie, en Macédoine, en Grèce, en Roumanie, en Bulgarie[7] ainsi qu'en Ukraine, au sud de la Russie[2], en Turquie, en Iran, au Kazakhstan, au Kirghizstan et en Chine.

Néanmoins, bien que l'espèce soit présente dans un nombre important de pays, son aire de répartition est très restreinte (moins de 2 000 km2[8]) et tend à diminuer. Ainsi, des populations autrefois abondamment présentes au sud de l'Autriche ont disparu ; c'est peut-être également le cas des populations bulgares et moldaves[8]. Dans les pays où elle reste présente, Vipera ursinii a une aire de répartition fragmentée. Ainsi, par exemple, elle est présente sur seulement douze à quinze sites en France, deux en Roumanie, quatre en Hongrie, etc.[5]


Habitat


La Vipère d'Orsini peut évoluer dans des milieux très différents selon les sous-espèces. Ainsi, l'habitat est constitué de landes et prairies dans les zones de montagnes, à des altitudes allant entre 1000 et 2 700 m[2]. Plus précisément, vit dans des pelouses calcaires d'altitude peuplées de genévrier nain, de lavande et de genêts cendrés[1]. Elle s'abrite dans les anfractuosités du calcaire. À l'inverse, vivent en plaine, dans des steppes sèches ou même des zones humides.


Taxinomie et sous-espèces



Étymologie


L'espèce a été décrite la première fois dans Iconografia della fauna italica (1835) par Charles-Lucien Bonaparte (neveu de Napoléon Ier) à partir d'un spécimen que lui avait donné le naturaliste Antonio Orsini[9].


Sous-espèces


Selon Reptarium Reptile Database (9 décembre 2013)[10], l'espèce accepte cinq sous-espèces :

Sous-espèce Particularités Distribution Image
Vipera ursinii graeca Nilson & Andrén, 1988Les trois ou quatre premières écailles supralabiales sont plus grandes et le motif sombre dorsal peut se limiter à une simple ligne étroite[2]. Grèce[1]
Vipera ursinii macrops Méhely, 1911 Ouest des Balkans[1]
Vipera ursinii moldavica Nilson, Andrén & Joger, 1993 Moldavie et Roumanie[1], et Bulgarie[7]
Vipera ursinii rakosiensis Méhely, 1893 Hongrie, Roumanie[1], est de l'Autriche, Slovénie, Serbie, Croatie et Bulgarie[7]
Vipera ursinii ursinii (Bonaparte, 1835) France et Italie[1]

La sous-espèce Vipera ursinii anatolica est considérée comme une espèce à part entière : Vipera anatolica[2],[1],[a 1]. Par ailleurs, les anciennes sous-espèces, Vipera ursinii eriwanensis, Vipera ursinii lotievi et Vipera ursinii renardi sont passées au rang d'espèces : Vipera eriwanensis, Vipera lotievi et Vipera renardi et la sous-espèce Vipera ursinii ebneri est devenue une sous-espèce de Vipera eriwanensis


La Vipère d'Orsini et l'Homme



Menaces


Depuis un siècle environ, son habitat originel constitué de landes et pelouses alpines a été fortement reboisé et le pastoralisme a fortement reculé dans ces régions. Ce reboisement a réduit fortement son habitat. Les brûlis sur de grandes surfaces réduisent son habitat (couvert) et la population d'insectes qu'elle est susceptible de capturer.

En tout état de cause, sa discrétion et la faiblesse des populations ne permettent pas encore de protéger efficacement son habitat et l'espèce.

En raison des menaces pesant sur l'espèce, elle a été classée comme étant « vulnérable » par l'Union internationale pour la conservation de la nature[8], les sous-espèces V. u. rakosiensis et V. u.moldavica étant même jugées respectivement « en danger »[11] et « en danger critique d'extinction »[12].


Protection


La vipère d'Orsini est classée comme espèce en danger (liste rouge UICN ; annexe I de la Convention de Washington ; en Europe, annexes II et IV de la directive Habitats ; annexe II de la convention de Berne ; en France, classée vulnérable dans l'inventaire de la faune menacée en 1994, et totalement protégée par l'arrêté du ). Elle a fait l'objet d'un programme de conservation européen LIFE Nature (2006-2011), visant à mieux la connaître, évaluer ses capacités de recolonisation en expérimentant un développement de son habitat.


Dans la culture


Plusieurs pays ont fait figurer la vipère d'Orsini sur des timbres postaux, notamment la Hongrie, la Bosnie-Herzégovine[13], la Croatie[14], la Roumanie[15], l'Ouzbékistan[16] et la Moldavie.


Notes et références


  1. p. 10

Voir aussi



Bibliographie



Ouvrages récents


Publications originales


Liens externes


Sur les autres projets Wikimedia :


На других языках


[es] Vipera ursinii

La víbora de Orsini (Vipera ursinii) es una víbora de Europa poco agresiva, de la familia de Viperidae, descrita por primera vez en la Iconografia della fauna italica (1832) por Charles Lucien Bonaparte a partir de una especie que le había dado el naturalista Antonio Orsini. La especie está amenazada de extinción.
- [fr] Vipère d'Orsini

[ru] Западная степная гадюка

Западная степная гадюка[2] (лат. Vipera ursinii) — вид ядовитых змей из рода настоящих гадюк семейства гадюковых. Обитает в Южной Европе, редкий уязвимый вид[3][4].



Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2024
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии