Thrinaxodon (« aux dents tridentées») est un genre éteint de cynodontes, de la taille d'un renard[1], qui vivait durant le Trias inférieur, de -252 à -247 Ma. Ses restes fossiles sont connus en Afrique du Sud et en Antarctique.
On a longtemps nommé les thérapsides « reptiles mammaliens » car dans l'ancienne classification du vivant, ils étaient considérés comme des formes transitionnelles entre les «reptiles» et les mammifères. On les classe aujourd'hui parmi les cynodontes, un clade de Thérapsides «groupe frère» des mammifères parmi les synapsides, l'une des lignées d'amniotes.
Répartition géographique
Thrinaxodon liorhinus Seeley, moulage du spécimen AMNH 9516 constitué d'une portion de colonne vertébrale, découverte dans la formation de Fremouw, au col Thrinaxodon (Mount Kenyon(en) mont Kenyon), en Antarctique.
Ses restes ont été retrouvés en Afrique du Sud et en Antarctique, ces deux continents étant alors soudés entre eux au sein de la Pangée, continent unique de cette période.
Description
Thrinaxodon mesurait environ 50 centimètres de long et on estime qu'il pesait environ 3 kg. Faute de téguments fossilisés, on ignore quelles formes pouvait prendre la kératine de sa peau, mais la présence de micro-cavités dans le crâne permet l'hypothèse qu'il avait des vibrisses et que donc son corps pouvait être couvert de poils[2]. On ignore aussi s'il était poïkilotherme ou homéotherme, ovipare, ovovivipare ou vivipare. Son squelette présente des traits reptiliens, mais aussi un palais osseux complet montrant que Thrinaxodon pouvait simultanément manger et respirer, ce que les reptiles ne peuvent faire.
Paléobiologie
Terrier
Image en tomodensitométrie d'un spécimen de Thrinaxodon liorhinus dans un terrier. (A) vue dorsale et (B) vue ventrale.Vidéo 3D obtenue par tomodensitométrie au synchrotron du squelette de Thrinaxodon liorhinus découvert dans le même terrier qu'un amphibien blessé de l'espèce Broomistega putterilli[3].
La découverte par Ross Diamani et al. en 2003 de terriers fossiles avec des squelettes de Thrinaxodon liorhinus en Afrique du Sud à la limite entre le Permien et le Trias, a démontré que ce cynodonte était adapté à une vie en partie souterraine, résultant peut-être d'une adaptation aux conditions environnementales exceptionnelles ayant prévalu lors de l'extinction massive à la limite Permien-Trias[1].
Cet habitat en terrier de Thrinaxodon a été confirmé en 2013 par des images en tomodensitométrie obtenue au synchrotron qui montre le squelette de Thrinaxodon liorhinus, mort à l'intérieur de son terrier[3]. La découverte surprenante d'un amphibien de l'espèce Broomistega putterilli à côté du squelette de Thrinaxodon liorhinus, n'est pas clairement expliquée. En effet, le comblement du terrier par des sédiments s'est effectué en plusieurs étapes et les études n'ont pas pu conclure si l'amphibien avait habité dans le terrier de Thrinaxodon avant (durant l'estivation du cynodonte) ou après la mort de ce dernier[3].
Classification
Le cladogramme établit par Ruta, Botha-Brink, Mitchell et Benton en 2013 présente une hypothèse sur la phylogénie des cynodontes et sur la position de Thrinaxodon (placé ici dans la famille des Thrinaxodontidae -et non parmi les Galesauridae comme souvent- avec le genre Nanictosaurus en groupe frère)[4]:
(en) R. Damiani, S. Modesto, A. Yates et J. Neveling, «Earliest evidence of cynodont burrowing», Proceedings of the Royal Society of London B, , p.1747–1751 (lire en ligne)
Selon Michael Benton, «Dans la région du museau, de petits canaux indiquent la présence de vaisseaux sanguins et de nerfs qui traversaient peut-être l'os pour soutenir des moustaches tactiles - comme chez les chiens et les chats d'aujourd'hui. Les moustaches sont bien sûr des poils modifiés, et leur présence indiquerait que Thrinaxodon était totalement recouvert de poils», Le règne des reptiles, p. 68, 1990, Edimages S. A. pour l'édition en langue française, (ISBN2-88399-006-9)
(en) V. Fernandez, F. Abdala, K. J. Carlson, D. C. Cook, B. S. Rubidge, A. Yates et P. Tafforeau, «Synchrotron Reveals Early Triassic Odd Couple: Injured Amphibian and Aestivating Therapsid Share Burrow», PLoS ONE, vol.8, no6, , e64978 (PMID23805181, PMCID3689844, DOI10.1371/journal.pone.0064978)
(en) M. Ruta, J. Botha-Brink, S. A. Mitchell et M. J. Benton, «The radiation of cynodonts and the ground plan of mammalian morphological diversity», Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, vol.280, no1769, , p.20131865 (PMID23986112, PMCID3768321, DOI10.1098/rspb.2013.1865)
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