En français, elles sont pour certaines appelées tégénaires (nom féminin)[2]. Cependant des espèces parfois appelées tégénaires appartiennent aux genres Aterigena, Eratigena ou Malthonica[3].
Distribution
Les espèces de ce genre cosmopolite se rencontrent en zone paléarctique sauf Tegenaria chiricahuae aux États-Unis, tandis que Tegenaria domestica, Tegenaria pagana et Tegenaria parietina sont pratiquement cosmopolites[1]. Les espèces indomalaises sont d'affinités génériques incertaines pour Bolzern, Burckhardt et Hänggi en 2013[4].
Sur les 130 espèces de tégénaires connues au monde (Tegenaria, Aterigena, Eratigena et Malthonica), environ 70 peuvent être trouvées en Europe[5]. Avec un total de 83 espèces décrites, Tegeneria est le genre le plus diversifié en Europe, bassin dont elle est probablement originaire[6].
Habitat
Ces araignées occupent des habitats variés: pelouses, milieux ouverts, micro-habitats rudéraux. Certaines sont devenues synanthropes (araignées domestiques)[7].
Description
Ce mâle Tegenaria porte des bulbes copulateurs au bout de ses pédipalpes.
Article détaillé: anatomie des araignées.
Généralités
Ces araignées, de couleur brun foncé à noire, mesurent de 20 à 25 mm pour les plus grandes espèces; avec les pattes, elles mesurent environ 5 cm, et jusqu'à 10 cm.
Le mâle adulte se reconnaît à la présence d'organes d'accouplement, appelés bulbes copulateurs, situés au bout des pédipalpes.
Malgré leur taille, elles sont inoffensives pour les êtres humains. Bien que leurs chélicères soient imposantes, les crochets à l'extrémité de ces tiges sont rarement assez puissants pour pénétrer l'épiderme humain et elles préféreront généralement s'enfuir ou faire le mort. Même menacées ou acculées, elles ne sont pas agressives. Leurs très rares morsures ne sont pas douloureuses[8],[9]. Dans l'imaginaire collectif, la morsure de la Tégénaire des champs provoquerait des nécroses tissulaires[10].
Cette jeune Tegenaria sp. a perdu une patte (phénomène d'autotomie), qui pourra repousser partiellement avec les prochaines mues.
Détermination
Tegenaria domestica.Tegenaria ferruginea.Les toiles des tégénaires sont très repérables en forme de nappe plus épaisse reliée à un entonnoir qui sert de retraite attenante.Une tégénaire domestique mâle, observée dans une boite en matière plastique. L'absence de scopule ne lui permet pas d'adhérer à des surfaces lisses et de remonter.Tegenaria silvestris.
Outre les tailles, formes et couleur du corps et des organes (filière, bulbe copulateur), un des critères diagnostiques est le motif de la face sternale du céphalothorax (équivalent du sternum chez l'araignée)[11] ainsi que le motif des dessins abdominaux fins (tache cardiaque, folium, rangs de taches reliés par des chevrons) qui varient selon les espèces et sous-espèces[12]. Comme les Agelena, elles tissent des toiles (constituées d'une nappe de soie irrégulière et très dense, et d'un entonnoir qui mène à la retraite) parallèlement au sol, souvent dans les buissons ou sur les rebords de fenêtres, mais se distinguent de ces dernières par leur tête, équipée de huit yeux disposés sur deux rangées horizontales nettement procurvées (concaves). Elles se distinguent aussi des Lycosidae équipées de trois rangées d'yeux, une pour les quatre petits yeux antérieurs, une autre pour les deux gros yeux postérieurs et une dernière, au milieu des deux autres, pour deux autres yeux, les quatre yeux postérieurs formant une ligne récurvée[13]. Affectionnant les recoins chauds, ces arachnides sont pratiquement aveugles mais perçoivent les vibrations les plus minimes. Certaines espèces synanthropes font partie des araignées domestiques que l'on rencontre le plus souvent dans les baignoires ou les éviers des maisons car elles n'arrivent pas à escalader des parois aussi lisses.
Cependant, les critères différentiels ne sont pas assez constants pour distinguer à l'œil nu plusieurs tégénaires, et nécessitent l'observation au microscope des organes génitaux (bulbe copulateur ♂ ou épigyne ♀)[7].
Venin
Bien que les tégénaires soient inoffensives, l'imaginaire collectif, nourri par l'arachnophobie et relayé par la presse qui verse dans le sensationnalisme, rapporte des cas de tégénarisme, envenimation nécrosante due à la Tégénaire des champs[14],[15].
Liste des espèces
Selon World Spider Catalog(version 23.5, 02/11/2022)[16]:
Selon World Spider Catalog (version 20.5, 2020)[17]:
† Tegenaria fragmentum Wunderlich, 2004
† Tegenaria lacazei Gourret, 1887
† Tegenaria obtusa Wunderlich, 2004
† Tegenaria virilis Menge, 1854
Systématique et taxinomie
Ce genre a été décrit par le naturaliste français Pierre-André Latreille en 1804[18]. Son espèce type est Tegenaria domestica (Clerck, 1757).
La définition et la composition des genres Aterigena, Eratigena, Malthonica et Tegenaria a été revue par Bolzern, Burckhardt et Hänggi en 2013[4]. Les nombreuses espèces qui avaient été placées dans le genre Malthonica par Guseinov, Marusik et Koponen en 2005[19] ont été déplacées vers Tegenaria.
La plupart des espèces néarctiques ont été transférées dans le genre Eratigena par Bolzern et Hänggi en 2016[20].
Drassina[21] a été placé en synonymie par Wesołowska en 1988[22].
Trichopus[23] a été placé en synonymie par Murphy et Merrett en 2000[24].
Mevianops[25] et Philoicides[26] ont été placés en synonymie par Ramírez, Grismado et Blick en 2004[27].
Médecine magique et traditionnelle
L'automédication basée sur des pratiques magiques tient une place de choix dans les modes thérapeutiques de la médecine antique. Au IVesiècleav. J.-C., Aristote préconise d'avaler des araignées séchées pour guérir de la fièvre et de maladies. Cette cure avec des araignées séchées ou vivantes est recommandée en Europe jusqu'au XIXesiècle, avec en premier chef les tégénaires réputées guérir de nombreux maux (verrues, maux d'oreille, maladies de la peau, paludisme, asthme, maladies gynécologiques, hystérie, toux, affections rhumatismales…) et avoir des vertus aphrodisiaques[28]. Leur utilisation en médecine traditionnelle se poursuit à ce jour[28].
Étymologie
Tegenaria est issu du latin tegetarius («fabricant de couverture», de tegere «couvrir» , qui appartient à une racine indo-européenne °steg à laquelle se rattachent toge, tuile, et les composés protéger, détecter), en référence à la toile d'araignée en nappe que construit la Tégénaire domestique, le représentant emblématique de cette famille[2].
Publication originale
Latreille, 1804: «Tableau méthodique des Insectes.» Nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle, Paris, vol.24, p.129-295.
Liens externes
(en) Référence Animal Diversity Web: Tegenaria(consulté le )
Petit Larousse illustré en couleurs, Larousse, , p.994.
Bolzern, Hänggi & Burckhardt, 2008: «Funnel web spiders from Sardinia: Taxonomical notes on some Tegenaria and Malthonica spp. (Araneae: Agelenidae).» Revue Suisse de Zoologie, vol.115, no4, p.759–778 (texte intégral).
Bolzern, Burckhardt & Hänggi, 2013: «Phylogeny and taxonomy of European funnel-web spiders of the Tegenaria-Malthonica complex (Araneae: Agelenidae) based upon morphological and molecular data.» Zoological Journal of the Linnean Society, vol.168, p.723-848.
Alain Canard, Christine Rollard, À la découverte des Araignées. Un guide de terrain pour comprendre la nature, Dunod, (lire en ligne), p.67 et 118
(en) Geoffrey K. Isbister, «Necrotic arachnidism: the mythology of a modern plague», The Lancet, vol.364, no9433, , p.549–553 (DOI10.1016/S0140-6736(04)16816-5).
Marcel Cruveillier, «Des Araignées en Limousin», Annales Scientifiques du Limousin, t.25, (DOI10.25965/asl.880, lire en ligne).
Latreille, 1804: «Tableau méthodique des Insectes.» Nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle, Paris, vol.24, p.129-295.
Guseinov, Marusik & Koponen, 2005: «Spiders (Arachnida: Aranei) of Azerbaijan 5. Faunistic review of the funnel-web spiders (Agelenidae) with the description of a new genus and species.» Arthropoda Selecta, vol.14, no2, p.153-177 (texte intégral).
Bolzern & Hänggi, 2016: «Revision of the Nearctic Eratigena and Tegenaria species (Araneae: Agelenidae).» Journal of Arachnology, vol.44, no2, p.105-141.
Grube, 1861: «Beschreibung neuer, von den Herren L. v. Schrenck, Maack, C. v. Ditmar u. a. im Amurlande und in Ostsibirien gesammelter Araneiden.» Bulletin de l'Académie impériale des sciences de St.-Pétersbourg, vol.4, p.161-180.
Wesołowska, 1988: «Redescriptions of the A. Grube's East Siberian species of spiders (Aranei) in the collection of the Natural History Museum at Wroclaw.» Annales Zoologici, vol.41, p.403-413.
Templeton, 1834: «An illustration of the structure of some of the organs of a spider deemed to be the type of a new genus, and proposed to be called Trichopus libratus.» Magazine of Natural History, vol.7, p.10-13.
Murphy & Merrett, 2000: «On Trichopus libratus C. M., 1834.» Newsletter of the British Arachnological Society, vol.89, p.7.
Mello-Leitão, 1941: «Notas sobre a sistematica das aranhas com descrição de algumas novas especies Sul Ameicanas.» Anais da Academia Brasileira de Ciências, vol.13, p.103-127.
Mello-Leitão, 1944: «Arañas de la provincia de Buenos Aires.» Revista del Museo de La Plata (N.S., Zool.), vol.3, p.311-393.
Ramírez, Grismado & Blick, 2004: «Notes on the spider family Agelenidae in southern South America (Arachnida: Araneae).» Revista Ibérica de Aracnología, no9, p.179-182.
(en) Stoy A. Hedges et Mark S. Lacey, Field Guide for the Management of Urban Spiders, Franzak & Foster, , p.41
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