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Phylloscopus collybita

Phylloscopus collybita
Pouillot véloce en train de chanter.
Classification (COI)
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Passeriformes
Famille Phylloscopidae
Genre Phylloscopus

Espèce

Phylloscopus collybita
(Vieillot, 1817)

Synonymes

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

Le Pouillot véloce (Phylloscopus collybita) est une espèce d'oiseaux de la famille des Phylloscopidae très répandue dans l'Ancien Monde. Brun verdâtre dessus et blanc cassé dessous, il possède un chant caractéristique à deux tons dont les francophones retiennent le rythme et le son métallique ressemblant à ceux de pièces de monnaie que l'on égrène, d'où le surnom de « compteur d'écus », et que les anglophones traduisent par un chiff-chaff qui lui a valu son nom vulgaire anglais de Common Chiffchaff. L'espèce est divisée en un certain nombre de sous-espèces, dont certaines sont désormais considérées comme des espèces à part entière. La femelle construit un nid en forme de dôme sur ou près du sol, et assume l'essentiel de la couvaison et de l'alimentation des oisillons, tandis que le mâle a peu d'implication dans la nidification, mais défend son territoire contre ses rivaux, et attaque les prédateurs potentiels.

Comme beaucoup d'autres petites espèces, le Pouillot véloce est soumis à la prédation de mammifères comme les chats et les mustélidés, ainsi qu'à celle d'autres oiseaux, en particulier les rapaces du genre Accipiter. Il peut être affecté par divers parasites internes et externes. Il s'agit d'un passereau migrateur qui se reproduit dans les bois, friches et forêts de toute la partie nordique et tempérée de l'Europe, ainsi qu'en Asie et hiverne dans le Sud et l'Ouest de l'Europe, le Sud de l'Asie et le Nord de l'Afrique. Son aire de répartition vaste fait que l'espèce n'est pas menacée et qu'elle est classée comme étant de « préoccupation mineure » sur la liste rouge de l'UICN.


Description



Anatomie


Article détaillé : anatomie des oiseaux.

Le Pouillot véloce est un petit oiseau trapu, mesurant 10 à 12 cm de long. Le mâle pèse en moyenne 8,7 g et la femelle 6 à g. L'adulte de la sous-espèce type occidentale P. c. collybita a des parties supérieures vertes et ternes, délavées de marron. Les parties inférieures sont blanc cassé et deviennent jaunâtres sur les flancs. Les pattes et les doigts sont noirs, à la différence du Pouillot fitis (P. trochilus) qui les a plus pâles. Les rémiges et les plumes de la queue sont brunes et présentent un fin liseré vert-olive pâle[1]. Le dessous de la queue est blanc crème teinté de chamois, et le dessous des ailes est jaune[1]. Il a une courte projection primaire (extension des plumes de vol au-delà de l'aile repliée). La tête est brun olive, et l'oiseau présente un sourcil jaunâtre clair et un fin cercle oculaire blanchâtre, qui contraste avec une bande brun olive plus sombre qui traverse l’œil[1]. Le bec est fin et pointu, de couleur sombre, et les yeux sont brun foncé[1].

Au fur et à mesure que le plumage vieillit, il devient plus terne et plus brun, le jaune sur les flancs tend à se perdre, mais après la saison de reproduction il y a une mue complète qui précède la migration, et l'oiseau retrouve ses couleurs d'origine[2].

Les femelles sont identiques aux mâles du point de vue de leur coloration, mais sont légèrement plus petites[1]. Le juvénile est plus brun sur le dessus que l'adulte, avec le dessous blanc-jaune et la gorge et la poitrine chamoisées, mais il mue environ dix semaines après l'acquisition de son premier plumage. Après la mue, adultes et juvéniles ont les parties supérieures plus claires et plus vertes et un sourcil pâle[2].


Espèces similaires


Lorsqu'il ne chante pas, le Pouillot véloce peut être difficile à distinguer d'autres pouillots aux parties supérieures verdâtres et au-dessous blanchâtre, comme le Pouillot fitis (P. trochilus). Cependant, cette dernière espèce a une projection primaire plus longue, une apparence plus lisse et plus lumineuse et a des pattes plus pâles. Son sourcil est également plus net et sa joue est plus pâle, avec des marques diffuses, alors qu'elle est plus sombre chez le Pouillot véloce et fait ressortir son cercle oculaire[3].

Comparaison entre le Pouillot véloce, à gauche, et le Pouillot fitis, à droite.
Comparaison entre le Pouillot véloce, à gauche, et le Pouillot fitis, à droite.

Le Pouillot de Bonelli (P. bonelli) pourrait être confondu avec la sous-espèce P. c. tristis, mais il a un visage de couleur unie et du vert sur les ailes[2]. Le Pouillot véloce a également des ailes plus arrondies en vol, et un mouvement de la queue caractéristique consistant en une inclinaison, suivie de mouvements latéraux, qui le distingue des autres Phylloscopus[4] et lui vaut l'appellation de « tailwagger », signifiant « qui remue la queue », en Inde[5].

La plus grande difficulté consiste peut-être à distinguer les oiseaux qui ne chantent pas de la sous-espèce type du Pouillot ibérique (P. ibericus). Celui-ci se distingue par l'avant de son sourcil jaune vif et le bec plus pâle, ainsi que par des parties inférieures d'un jaune plus pur[3]. Cependant, beaucoup d'individus ne peuvent être différenciés du Pouillot véloce, hormis par leur chant ; en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, toutes les observations validées de Pouillots ibériques erratiques ne concernent que des mâles qui chantaient[6].


Comportement



Cri


Chants et appels

Chant (Cologne, Allemagne) :Chant (Londres, Royaume-Uni) au premier plan sonore, d'autres espèces en arrière-plan :
Esquisses de sonagrammes comparant les chants des trois sous-espèces, de gauche à droite collybita, abietinus et tristis.
Esquisses de sonagrammes comparant les chants des trois sous-espèces, de gauche à droite collybita, abietinus et tristis.

Cet oiseau tire son nom anglais de son chant distinctif, un chiff-chaff répétitif et joyeux. Cette chanson est l'un des premiers signes de retour du printemps, saison où cet oiseau l'entonne du haut d'un arbre. Son cri est un hweet, moins disyllabique que le hooeet du Pouillot fitis ou que le hu-il du Pouillot de Bonelli[7]. En automne, il utilise des notes aiguës de type cheip ou chiip. Enfin le cri de contact entre deux partenaires est un court drit ou it[1].

Son chant diffère de celui du Pouillot ibérique, qui a un plus court djup djup djup wheep wheep chittichittichiittichitta. Cependant, des chants mixtes peuvent être entendus dans la zone où les deux espèces s'hybrident, et il est alors difficile de déterminer l'espèce[6].


Comportement territorial


Le Pouillot véloce mâle est très territorial pendant la saison de reproduction, et défend farouchement son territoire d'environ vingt mètres de diamètre contre les autres mâles. D'autres petits oiseaux peuvent également être attaqués s'ils s'approchent trop. Le mâle est curieux et courageux, attaquant même les prédateurs dangereux comme l'Hermine (Mustela erminea) si elle aborde le nid, ainsi que des voleurs d'œufs comme le Geai des chênes (Garrulus glandarius)[2]. Son chant, entonné à partir d'un point situé en hauteur et bien exposé, semble être utilisé pour marquer sa présence sur le territoire et communiquer avec la femelle[8].

Il a une aire d'alimentation plus large que son territoire de base, et de taille variable, mais généralement au moins dix fois supérieure à la surface de l'aire qu'il défend pendant la période de reproduction. On pense que la femelle a une aire d'alimentation plus importante que le mâle[2]. Une fois la reproduction terminée, cette espèce abandonne son territoire, et les oiseaux peuvent se regrouper en petits groupes, comprenant parfois d'autres pouillots, avant la migration[4].


Alimentation


Le Pouillot véloce recherche sa nourriture à tous les étages de végétation.
Le Pouillot véloce recherche sa nourriture à tous les étages de végétation.

Comme les autres oiseaux de sa famille, ce petit oiseau est insectivore. Il a été observé capturant des insectes, principalement des diptères, de plus de cinquante familles différentes, ainsi que d'autres petits invertébrés tels que de petits mollusques. Il mange les œufs et les larves de papillons diurnes et nocturnes, en particulier ceux de la Phalène brumeuse (Operophtera brumata)[2], et occasionnellement des graines et des baies[1],[9]. Le Pouillot véloce mange environ un tiers de son poids en insectes chaque jour, et il se nourrit presque continuellement à l'automne afin de faire des réserves de graisse en préparation de son long vol migratoire[2].

Le Pouillot véloce chasse habituellement seul, mais a été observé se nourrissant dans des groupes pouvant atteindre une cinquantaine d'oiseaux, comprenant parfois d'autres espèces de petits oiseaux[1]. Il débusque ses aliments dans le feuillage des arbres à tous les étages, de la canopée jusqu'au sous-bois, mais aussi dans les buissons sur la végétation basse et même sur le sol ou à la surface de l'eau[1]. Lorsqu'il chasse, il pratique régulièrement le vol stationnaire[1].


Reproduction


La période de nidification du Pouillot véloce commence à partir de fin avril dans le Sud de son aire de répartition, et un mois à un mois et demi plus tard plus au nord[10]. Le mâle revient dans son territoire de reproduction deux ou trois semaines avant la femelle et commence immédiatement à chanter pour indiquer sa présence et attirer une partenaire. Quand une femelle est repérée, le mâle entame la parade nuptiale par un vol lent, similaire à celui d'un papillon. Une fois que le couple est formé, les autres femelles sont chassées du territoire. Le mâle est peu impliqué dans la nidification, et passe le plus clair de son temps à défendre son territoire[2]. Le nid de la femelle est construit sur ou près du sol à l'abri de ronces, d'orties ou d'autres végétations denses et basses. Le nid est en forme de boule plus ou moins sphérique avec une entrée latérale, et est fabriqué à partir de matière végétale grossière, comme des feuilles mortes et de l'herbe. À l'extérieur il est colmaté avec de la mousse. Des matériaux plus fins sont utilisés à l'intérieur, et le fond est garni de plumes. Le nid mesure typiquement 12 à 15 cm de haut pour 14 à 16 cm de diamètre[10].

Juvénile.
Juvénile.

La couvée comprend de deux à sept (normalement cinq ou six) œufs de couleur crème avec de petites taches pourpres, rougeâtres ou noirâtres. Ces œufs mesurent environ 1,5 cm de long et 1,2 cm de diamètre, pour un poids variant entre 0,9 et 1,2 g[10]. Ils sont couvés par la femelle pendant 13 à 14 jours avant l'éclosion d'oisillons nidicoles, nus et aveugles[2]. La femelle couve et nourrit les oisillons pendant encore 14 à 15 jours jusqu'à leur envol. Le mâle participe rarement à l'alimentation, même si cela se produit parfois, surtout lorsque le mauvais temps limite les disponibilités en insectes ou si la femelle disparaît. Les petits reçoivent généralement entre 255 et 470 becquées par jour[11]. Après son premier envol, le jeune séjourne à proximité du nid pendant encore trois à quatre semaines, et continue d'être alimenté par la femelle et de partager son nid, bien que les interactions entre eux se réduisent après les quatorze premiers jours. Dans le nord de son aire de répartition, il n'y a pas le temps d'élever plus d'une couvée, en raison de l'été court, mais une deuxième couvée est commune, en juin-juillet, dans les régions centrales et méridionales de son aire de répartition[2],[10].

Bien que les couples restent formés pendant toute la saison de reproduction et que la polygamie soit rare, et même si les mâles et les femelles reviennent au même endroit d'une saison de reproduction à l'autre, il n'y a pas a priori de fidélité entre les oiseaux d'une année sur l'autre. Des croisements avec d'autres espèces, autres que celles jadis considérées comme sous-espèces de P. collybita, sont rares, mais quelques exemples d'hybridation avec le Pouillot fitis sont connus. Ces hybrides ont un chant mixte entre les deux espèces, mais le chant ne permet pas à lui seul d'identifier un hybride[2].


Prédateurs


La Pie bavarde représente une menace pour les œufs et les jeunes.
La Pie bavarde représente une menace pour les œufs et les jeunes.

Comme la plupart des petits oiseaux, le Pouillot véloce présente une forte mortalité dans sa première année de vie, mais les adultes âgés de trois à quatre ans sont tout de même courants, et le plus vieil animal enregistré avait plus de sept ans. Les œufs, les oisillons et les jeunes de cette espèce nichant au sol sont victimes de l'Hermine (Mustela erminea), de la Belette d'Europe (Mustela nivalis), du Chat domestique (Felis catus) et de corvidés comme la Pie bavarde (Pica pica), et les adultes sont chassés par les oiseaux de proie, en particulier les rapaces du genre Accipiter. Les petits oiseaux sont aussi à la merci des conditions météorologiques, en particulier lors de la migration, mais aussi sur les lieux de reproduction et d'hivernage[2].

Le Pouillot véloce est parfois un hôte pour les parasites de couvées comme le Coucou gris (Cuculus canorus) ou le Coucou oriental (C. optatus)[12], mais il reconnaît et rejette les œufs de ces espèces la plupart du temps, et ce type de parasitisme n'a donc pas trop d'impact[13]. Comme les autres passereaux, le Pouillot véloce peut aussi être touché par des parasites intestinaux comme des nématodes du genre Porrocaecum[14] et par des tiques comme notamment Ixodes ricinus[15].


Aire de répartition et habitat



Aire de répartition


Répartition du Pouillot véloce :
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Nidification, en été uniquement
Nidification, hivernage en petit nombre également
Nidification, également hivernage
Hivernage
Visites éparses en hiver, en habitats spécifiques (oasis, zones irriguées de récoltes)
Répartition du Pouillot véloce :
  • Nidification, en été uniquement
  • Nidification, hivernage en petit nombre également
  • Nidification, également hivernage
  • Hivernage
  • Visites éparses en hiver, en habitats spécifiques (oasis, zones irriguées de récoltes)

Le Pouillot véloce se reproduit à travers l'Europe et l'Asie à l'est jusqu'en Sibérie orientale et au nord jusqu'au 70e parallèle, avec des populations isolées en Afrique du Nord, dans le Nord et l'Ouest de la Turquie et dans le Nord-Ouest de l'Iran[2]. Il est migrateur, mais c'est l'un des premiers passereaux à retourner dans ses zones de reproduction au printemps et parmi les derniers à les quitter en fin d'automne[7],[4]. Il a de plus en plus tendance à hiverner en Europe occidentale, bien plus au nord que les sites d'hivernage traditionnels que sont l'Espagne, le Portugal et le pourtour du bassin méditerranéen, en particulier dans les régions côtières du Sud de l'Angleterre et dans le microclimat urbain doux de Londres[2]. Ces pouillots hivernant en Europe sont souvent des animaux appartenant aux sous-espèces abietinus et tristis, présentes ordinairement plus à l'est, et ce ne sont donc pas forcément les oiseaux qui se sont reproduits sur place que l'on retrouve pendant la saison froide[4]. Une étude a par ailleurs observé chez la sous-espèce type une différence dans les habitudes de migration des mâles et des femelles, ces dernières migrant plus loin et partant plus tard que les mâles[16].


Habitat


Le Pouillot véloce peut parfois hiverner dans des endroits peu courant, comme dans cette oasis en Égypte.
Le Pouillot véloce peut parfois hiverner dans des endroits peu courant, comme dans cette oasis en Égypte.

Lors de la reproduction, il vit dans les forêts ouvertes avec quelques grands arbres et une bonne couverture du sol pour pouvoir nidifier. Ces arbres font généralement au moins m de haut, et les sous-bois sont composés de graminées, de fougères, d'orties ou de plantes similaires. Son habitat de reproduction est assez spécifique, et il se distingue nettement de celui de certaines espèces proches qui montrent des différences dans la distribution spatiale et dans la niche écologique exploitée. Par exemple, le Pouillot fitis (P. trochilus) préfère les arbres plus jeunes, tandis que le Pouillot siffleur (P. sibilatrix) préfère des sous-bois moins denses[2]. En hiver, le Pouillot véloce utilise une large gamme d'habitats, y compris des broussailles, des sous-bois ou des parcs et des jardins[1], et n'est pas aussi dépendant des arbres. On le trouve souvent près de l'eau, dans les roselières par exemple, contrairement au Pouillot fitis qui préfère les habitats plus secs[1]. On le trouve jusqu'à une altitude de 2 100 m en Inde, et même jusqu'à 2 500 à 3 300 m dans les forêts d'Afrique de l'Est où il passe l'hiver[1].


Taxinomie et systémique


Le naturaliste britannique Gilbert White est l'un des premiers à séparer le Pouillot véloce du Pouillot fitis et du Pouillot siffleur d'après leur chant, comme il le détaille dans son ouvrage de 1789 The Natural History and Antiquities of Selborne[17], mais le Pouillot véloce est formellement décrit sous le protonyme de Sylvia collybita par l'ornithologue français Louis Vieillot en 1817 dans son Nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle[18].

Décrit par le zoologiste allemand Heinrich Boie en 1826, le genre Phylloscopus comprend environ cinquante espèces de petits insectivores, qui sont soit verdâtres soit brun jaunâtre dessus, et blanc ou jaune dessous. Le genre était autrefois intégré à la famille des Sylviidae, mais il en a ensuite été retiré pour appartenir à une famille à part, les Phylloscopidae[19]. Les plus proches parents du Pouillot véloce, outre les taxons autrefois considérés comme ses sous-espèces, sont un groupe de pouillots qui comme lui n'ont pas de rayures au niveau de la couronne, ont un croupion jaune et des bandes alaires évidentes. Ce groupe comprend notamment le Pouillot fitis, le Pouillot de Bonelli, le Pouillot siffleur et le Pouillot modeste (P. neglectus)[20].

Le Pouillot véloce a six sous-espèces encore communément admises. Considérées auparavant comme ses sous-espèces, trois autres sont aujourd'hui classées comme des espèces à part entière, notamment dans la péninsule Ibérique, les îles Canaries, et dans le Caucase[21],[22].


Sous-espèces


Un Pouillot véloce de Sibérie, P. (c.) tristis, près de Hodal, en Inde.
Un Pouillot véloce de Sibérie, P. (c.) tristis, près de Hodal, en Inde.

Selon le Congrès ornithologique international[23] et Alan P. Peterson[24], l'espèce Phylloscopus collybita comprend six sous-espèces :


Anciennes sous-espèces


Pouillot ibérique.
Pouillot ibérique.
La quasi-intégralité de l'habitat historique de la sous-espèce orientale du Pouillot des Canaries (P. canariensis exsul), aujourd'hui disparue, est visible sur cette photo.
La quasi-intégralité de l'habitat historique de la sous-espèce orientale du Pouillot des Canaries (P. canariensis exsul), aujourd'hui disparue, est visible sur cette photo.

Étymologie


Le nom vernaculaire de Pouillot vient du latin pullus (« petit d'un animal ») en référence à sa petite taille. L'adjectif véloce a trait à sa grande agilité et à ses déplacements très rapides dans le feuillage qui le rendent parfois difficile à observer[44].

Le nom binominal est d'origine grecque ; Phylloscopus vient de phyllon / φύλλον, « feuille », et skopeo / σκοπέω, signifiant « regarder » ou « voir »[45], puisque ce genre comprend des espèces qui passent beaucoup de leur temps à se nourrir dans les arbres et à « inspecter les feuilles ».

Le nom scientifique de l'espèce, collybita est une déformation de « kollubiste », « changeur de monnaie », car sa chanson est assimilée au tintement de pièces de monnaie[46]. « Compteur d'écus » est d'ailleurs son surnom en France.

Les cultures du Sud de l'Europe ont construit les noms vernaculaires de l'espèce plutôt en fonction de son comportement (véloce en français, mosquitero, c'est-à-dire consommateur de petits insectes, en espagnol, par exemple), ou de sa petite taille (piccolo, c'est-à-dire « le petit », en italien).

Les cultures du Nord de l'Europe ont quant à elles été plus sensibles au chant répétitif de l'espèce, et lui donnent ainsi des noms onomatopéiques : Common Chiffchaff en anglais, Tjiftjaf en néerlandais, Zilpzalp en allemand, Siff-saff en gallois[46]. En breton, l'espèce est appelée Chip-Chap. Mais l'onomatopée a aussi été retenue par une langue pré-romane méridionale comme le basque, qui désigne l'espèce sous le nom de Txio.


Menaces et protection


L'impact de l'homme sur cette espèce est indirect, par la déforestation qui affecte son habitat, la prédation par les chats, et les collisions avec les fenêtres, les bâtiments et les voitures. C'est surtout la déforestation qui affecte l'espèce et pourrait la menacer à terme, mais du fait de l'aire de répartition très importante de P. c. abietinus et P. c. tristis, et des politiques de conservation des bois dans les zones habitées par P. c. collybita, l'avenir du Pouillot véloce semble assuré[2].

Le Pouillot véloce conserve une vaste aire de répartition, englobant environ dix millions de kilomètres carrés, et sa population compte soixante à cent vingt millions d'oiseaux rien qu'en Europe. Bien que les tendances démographiques mondiales n'aient pas été évaluées, l'espèce ne semble pas approcher les seuils du critère de déclin de la population de la liste rouge de l'UICN (qui est une baisse de plus de 30 % en dix ans ou trois générations). Pour ces raisons, l'espèce est évaluée comme espèce de « préoccupation mineure »[47]. Localement, on a observé une légère baisse des effectifs en France, ainsi qu'en Finlande où on incrimine la fragmentation de son habitat[48], à l'inverse d'une forte augmentation en Grande-Bretagne et d'une hausse au niveau de l'ensemble de l'Union européenne[49]. Elle est protégée par la convention de Berne dans laquelle elle figure au sein de l'annexe II[50] et est inscrite sur la liste des oiseaux protégés en France[51].

Aucune des principales sous-espèces n'est menacée. Par ailleurs l'aire de répartition de P. c. collybita semble être en expansion, avec une progression vers le nord en Écosse, en Norvège et en Suède et une augmentation importante de la population au Danemark[4].


Annexes


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Références taxinomiques



Liens externes



Notes et références


  1. « Pouillot véloce » (consulté le )
  2. (en) Peter Clement, The Chiffchaff, Londres, Hamlyn, (ISBN 0-600-57978-6)
  3. Lars Svensson (trad. du suédois par Guilhem Lesaffre et Benoît Paepegaey, ill. Killian Mullarney et Dan Zetterström), Le guide ornitho : Le guide le plus complet des oiseaux d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient : 900 espèces, Paris, Delachaux et Niestlé, coll. « Les Guides du Naturaliste », , 446 p. (ISBN 978-2-603-01695-4), p. 330-331
  4. (en) David Snow et Christopher M Perrins, The Birds of the Western Palearctic concise edition (2 volumes), Oxford, Oxford University Press, (ISBN 0-19-854099-X), p. 1337–1339
  5. (en) Eric Simms, British Warblers (New Naturalist Series), Collins, , 286, 310 (ISBN 0-00-219810-X)
  6. (en) J. Martin Collinson et Tim Melling, « Identification of vagrant Iberian Chiffchaffs - pointers, pitfalls and problem birds », British Birds, vol. 101, no 4, , p. 174–188
  7. (en) Mullarney, Killian; Svensson, Lars, Zetterstrom, Dan; Grant, Peter., Birds of Europe, Londres, HarperCollins, (ISBN 0-00-219728-6), p. 304–306
  8. (en) Marcos Rodrigues, « Song activity in the chiffchaff: territorial defence or mate guarding? », Animal Behaviour, vol. 51, no 3, , p. 709–716 (DOI 10.1006/anbe.1996.0074)
  9. Jean-Pierre Jost et Yan-Chim Jost, Oiseaux et mammifères de nos villes et villages, Yens sur Morges, Éditions Cabedita, coll. « Regard et connaissance », , 158 p. (ISBN 978-2-88295-495-4 et 2-88295-495-6), p. 123-124
  10. Maurice Dupérat, Nids & œufs, Paris, Éditions Artemis, coll. « Découverte nature », , 143 p. (ISBN 978-2-84416-649-4 et 2-84416-649-0, lire en ligne), p. 48
  11. « Pouillot véloce » (consulté le )
  12. (en) Paul A. Johnsgard, The Avian Brood Parasites: Deception at the Nest, Oxford University Press, (ISBN 0-19-511042-0), p. 196
  13. (en) Arne Moksnes et Eivin Roskaft, « Responses of Some Rare Cuckoo Hosts to Mimetic Model Cuckoo Eggs and to Foreign Conspecific Eggs », Ornis Scandinavica, vol. 23, no 1, , p. 17–23 (DOI 10.2307/3676422, JSTOR 3676422)
  14. (en) Susan C Cork, « The prevalence of nematode parasites in transcontinental songbirds », British Ecological Society (version du 21 novembre 2007 sur l'Internet Archive)
  15. (en) Thomas G.T. Jaenson et Jens-Kjeld Jensen, « Records of ticks (Acari, Ixodidae) from the Faroe Islands », Norwegian Journal of Entomology., vol. 54, , p. 11–15 (lire en ligne)
  16. (en) Paulo Catry, Miguel Lecoq, António Araújo, Greg Conway, Marcial Felgueiras, J. Michael B. King, Stephen Rumsey, Hamidi Salima et Paulo Tenreiro, « Differential migration of chiffchaffs Phylloscopus collybita and P. ibericus in Europe and Africa », Journal of avian library, vol. 36, , p. 184-190
  17. (en) Gilbert White, The Natural History and Antiquities of Selborne, Londres, Cassell & Company, (ISBN 0-905418-96-4, OCLC 3423785, lire en ligne), p. 38–39
  18. Vieillot, Louis Jean Pierre, Nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle, nouvelle édition, , 235 p.
  19. (en) Per Alström, Per G.P. Ericson, Urban Olsson et Per Sundberg, « Phylogeny and classification of the avian superfamily Sylvioidea », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 38, no 2, , p. 381–397 (PMID 16054402, DOI 10.1016/j.ympev.2005.05.015)
  20. (en) Kevin Baker, Warblers of Europe, Asia and North Africa (Helm Identification Guides), Londres, Helm, , 256–259 p. (ISBN 0-7136-3971-7)
  21. (en) P. Clement et Andreas J. Helbig, « Taxonomy and identification of chiffchaffs in the Western Palearctic », British Birds, vol. 91, , p. 361–376
  22. (en) George Sangster, Alan G. Knox, Andreas J. Helbig et David T. Parkin, « Taxonomic recommendations for European birds », Ibis, vol. 144, no 1, , p. 153–159 (DOI 10.1046/j.0019-1019.2001.00026.x, lire en ligne)
  23. Congrès ornithologique international
  24. Alan P. Peterson
  25. (en) MC Hansson, « Range expansion and the possibility of an emerging contact zone between two subspecies of Chiffchaff Phylloscopus collybita ssp », Journal of Avian Biology, vol. 31, no 4, , p. 548–558 (DOI 10.1034/j.1600-048X.2000.1310414.x)
  26. (en) Phillipe Dubois et M. Duquet, « Further thoughts on Siberian Chiffchaffs », British Birds, vol. 101, , p. 149–150
  27. (en) Phillipe Dubois, « Presumed 'brevirostris'-type Common Chiffchaffs wintering in Jordan », British Birds, vol. 103, , p. 406–407
  28. (en) I. M. Marova et V. V. Leonovich, « The mysterious chiffchaff from the Kopetdag Ecology, vocalization and relations of Phylloscopus collybita menzbieri », Zoologicheskii Zhurnal, vol. 76, , p. 735-742
  29. (en) Alan Dean, Colin Bradshaw, John Martin, Andy Stoddart et Grahame Walbridge, « The status in Britain of 'Siberian Chiffchaff' », British Birds, vol. 103, , p. 320–337
  30. (de) Martens, Jochen, « Ringförmige Arealüberschneidung und Artbildung beim Zilpzalp, Phylloscopus collybita. Das lorenzii-Problem. », Zeitschrift für Zoologische Systematik und Evolutionsforschung, vol. 20, , p. 82–100
  31. (en) Andreas J. Helbig, Jochen Martens, I. Seibold, F. Henning, B Schottler et Michael Wink, « Phylogeny and species limits in the Palearctic Chiffchaff Phylloscopus collybita complex: mitochondrial genetic differentiation and bioacoustic evidence », Ibis, vol. 138, no 4, , p. 650–666 (lire en ligne)
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На других языках


[es] Phylloscopus collybita

El mosquitero común (Phylloscopus collybita)[3] es una especie de ave paseriforme de la familia Phylloscopidae propia de los bosques abiertos de las regiones templadas del norte de Europa y Asia. Posee una longitud aproximada de 10 cm, una envergadura de 15-21 cm, un peso de 6-9 g. Acostumbra un modo de vida solitario y se alimenta capturando insectos y arañas del follaje, en vuelo.
- [fr] Pouillot véloce

[ru] Пеночка-теньковка

Пе́ночка-тенько́вка[1], тенько́вка[1], или пе́ночка-кузне́чик (лат. Phylloscopus collybita) — мелкая лесная птица семейства славковых (с 2006 года некоторые авторы выделяют два рода, Phylloscopus и Seicercus, в отдельное семейство Phylloscopidae[2]) с зеленовато-бурым верхом и беловатым низом. Гнездится в светлых хвойных и смешанных лесах Европы и Азии, местами распространяясь далеко на север. Зимует в странах Средиземноморья, Южной Азии и Центральной Африке. Гнездо в виде шалашика, располагается на земле либо на небольшом возвышении — пне или в гуще кустарника. Питается насекомыми и ягодами бузины.



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