Godiva orange
Règne | Animalia |
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Embranchement | Mollusca |
Classe | Gastropoda |
Sous-classe | Opisthobranchia |
Ordre | Nudibranchia |
Sous-ordre | Dexiarchia |
Infra-ordre | Cladobranchia |
Super-famille | Aeolidioidea |
Famille | Myrrhinidae |
Genre
Espèce
Synonymes
Nemesignis banyulensis, unique représentant du genre Nemesignis, est une espèce de mollusques nudibranches de la famille des Myrrhinidae (anciennement des Facelinidae), que l'on trouve en Méditerranée. Elle est parfois appelée Godiva orange[1].
L'espèce Nemesignis banyulensis a été décrite en 1960 par Adolf Portmann (1897-1982) et Esther Sandmeier (d) sous le protonyme Dondice banyulensis[2].
En 2021, Giulia Furfaro (d) et Paolo Mariottini (d) créent le genre Nemesis[3], avant de se rendre compte rapidement que ce nom de genre est déjà pris pour classer des crustacés copépodes de la famille des Eudactylinidae (Nemesis Risso, 1826) et le renomment Nemesignis[4].
Par ailleurs, cette espèce fut longtemps nommée « Godiva banyulensis », en l'honneur de la mythique Lady Godiva, qui se serait promenée nue « vêtue uniquement de sa chevelure rousse »[5].
C'est un nudibranche éolidien d'assez grande taille, pouvant mesurer jusqu'à 7 cm de long, ce qui en fait le plus long nudibranche de Méditerranée[5].
Sa silhouette est effilée vers une queue pointue ; son corps est le plus souvent d'un blanc translucide plus ou moins laiteux, sur lequel se détachent bien les couleurs de ses différents appendices. Les nombreux cérates dorsaux (appendices servant à la respiration et à la digestion) sont érectiles[6], vivement colorés d'orange vif et terminés par une pointe rouge vermillon. Ils sont réunis en cinq ou six grappes, et laissent souvent voir par transparence les prolongements de l'appareil hépato-digestif qui s'y terminent. Le corps est parcouru dorsalement par trois lignes longitudinales blanches légèrement opalescentes, la centrale se divisant en deux au niveau des tentacules buccaux[5].
La tête, de la même couleur que le corps, est bien marquée, et présente des rhinophores (appendices sensoriels) orange et lamellés sur toute leur circonférence, ainsi qu'une paire de longs tentacules buccaux blancs (souvent recourbés vers le haut, donnant l'allure de défenses d'éléphant), à la pointe d'un bleu iridescent, au moins deux fois plus longs que les rhinophores - ce qui distingue cette espèce de la proche Coryphella lineata. Ceux-ci comportent à leur base des yeux minuscules, ressemblant à de simples points noirs[5].
Cette espèce a été historiquement découverte à Banyuls-sur-Mer (où se trouve la station marine du laboratoire Arago), et est souvent considérée comme endémique de cette région ; cependant on la retrouve sur toute la côte méditerranéenne de la France et notamment dans le Var, ainsi que dans la majeure partie du bassin occidental de la Méditerranée jusqu'en Turquie[5]. Elle est parfois signalée dans l'Atlantique, non loin de la jonction avec la Méditerranée[7].
On rencontre cet animal essentiellement sur des fonds rocheux riches en hydraires (dont il se nourrit)[5], entre 5 et 40 m de profondeur, parfois un peu plus.
Cette espèce se nourrit principalement d'hydraires, et dépose également sur ces animaux sa ponte, ressemblant à un long serpentin blanc[5].
Le nom générique, Nemesignis, dérive du grec ancien Νέμεσις, Némesis, la déesse grecque dans son rôle de justice compensatoire, et du latin ignis, « feu », en référence à la couleur rouge brillant de l'espèce type[4].
Son épithète spécifique, composée de banyul[s] et du suffixe latin -ensis, « qui vit dans, qui habite », lui a été donnée en référence au lieu de sa découverte, Banyuls-sur-Mer où elle a été identifiée pour la première fois en 1960.
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