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L'herpès génital est une maladie infectieuse sexuellement transmissible directement ou indirectement par les doigts ayant été en contact avec une autre partie du corps infectée (bouton de fièvre) causée par le virus Herpes simplex (HSV) de type 1 ou 2.

Virus Herpes Simplex
Virus Herpes simplex
Classification
Type Virus
Groupe
Famille Herpesviridae
Sous-famille Alphaherpesvirinae
Genre Simplexvirus

Espèce

Herpes Simplex 1 (HSV-1),
Herpes Simplex 2
(HSV-2)

— auteur incomplet —, date à préciser

Le préservatif n'est pas un moyen de protection efficace contre la transmission de l'herpès génital. Il n'offre en effet qu'une protection très faible contre le risque d'infection[1]. Une fois contractée la maladie consiste en des démangeaisons, brûlures, petites cloques, plaies au niveau des organes génitaux et provoque des conséquences psychologiques et sociales importantes pour la personne atteinte[2].

L'herpès génital ne peut être guéri et évolue par crises d'intensité variable tout au long de la vie de l'individu infecté. Le traitement consiste alors en des antiviraux permettant de diminuer la contagiosité et de réduire la douleur, la durée et la fréquence des crises.

Si dans la majorité des cas cette infection chez l'adulte est sans gravité en dehors des périodes de poussées et de la gêne sociale qu'elle provoque, sa transmission au fœtus durant l'accouchement, appelée herpès néonatal, occasionne toutefois une importante mortalité et des séquelles lourdes[3]. Dans de rares cas, chez l'adulte, des complications comme une encéphalite, une méningite ou une cécité peuvent également survenir[4].


Origines


L'herpès de type 1 (HSV-1) est déjà présent il y a environ 7 millions d'années chez le dernier ancêtre commun aux chimpanzés et aux humains. L'herpès de type 2 (HSV-2) aurait quant à lui été transmis à Homo erectus par Paranthropus boisei, quelque part entre il y a 1,4 et 3 millions d'années, soit par consommation de leur viande soit par relation sexuelle. Paranthropus boisei l'aurait lui-même reçu dans 40 % des cas directement depuis l'ancêtre commun des Hominini et dans 60 % des cas depuis Homo habilis, contaminé lui-même par l'ancêtre commun[5],[6].


Épidémiologie


Les infections génitales peuvent être causées par le virus Herpes simplex (HSV) de type 1 ou 2 mais le HSV-2 est le plus courant (environ 70 % des cas). Les infections récurrentes à HSV-2 sont très fréquentes (98 % des patients). Le HSV-1 est moins virulent et peut provoquer des symptômes plus mineurs, tels que les boutons de fièvre (herpès labial). Les porteurs sont la plupart du temps asymptomatiques.

Le CDC estime que l'herpès génital est courant aux États-Unis et indique que plus d'une personne sur six âgée de 14 à 49 ans est atteinte[7].


Mécanisme de la contamination


L’infection se transmet par :

Il semble que pour qu'il y ait infection sur la peau par les fluides (salive ou sécrétion vaginale), il est nécessaire que la peau soit abîmée.

Quand il entre dans la zone génitale, le virus peut ressortir à n'importe quel endroit dans la zone génitale (par exemple, il entre par un contact gland/fesse mais peut ressortir sur le vagin lors d'une poussée).

Les cas d’auto-inoculation à partir d’un site d’infection oral ou labial antérieure à HSV-1 sont rares et arrivent le plus souvent durant la primo-infection orale (une personne a un herpès sur la bouche pour la première fois, touche les vésicules puis se touche le sexe).

L’excrétion et la transmission asymptomatique (la personne qui est contagieuse n'a aucun signe lui faisant penser qu'elle a une poussée d'herpès) du virus sont fréquentes surtout pour le HSV-2.


Histoire naturelle



Signes cliniques


Lésions herpétiques chez la femme
Lésions herpétiques chez la femme
Lésions herpétiques chez l'homme
Lésions herpétiques chez l'homme

Primo-infection


La première éruption ne se manifeste jamais tout de suite après la contamination. Il faut d'abord que le virus s'installe avant de produire des éruptions, ce qui peut prendre plusieurs semaines. La période de latence peut parfois être de plusieurs années, certains patients ne présentant aucun symptôme jusqu'à 20 ans après la primo-infection.

Au cours du premier épisode avec signe, on observe une éruption vésiculeuse et ulcérative aux points d’inoculation du virus ou à proximité. L’infection est localisée au niveau des organes génitaux externes, du pubis, du périnée et des régions péri-anales, ainsi qu’au niveau du col de l’utérus, de l’anus ou de l’urètre, suivant le type de contact. Une adénopathie (gros ganglion) au pli de l'aine, douloureuse, est fréquente. L'éruption guérit sans traitement, en règle générale, en une dizaine de jours[8].


Infection récurrente symptomatique



Examen de laboratoire


Pour établir le diagnostic clinique, il faut retrouver les éléments suivants : des lésions typiques ou atypiques et une culture.

La culture, après prélèvement au niveau de la lésion, demeure la méthode de prédilection à cause de sa spécificité, de sa sensibilité et de sa capacité de typer la souche du virus. Le typage de la souche est souhaitable dans la plupart des cas pour permettre de mieux prévoir les récurrences ainsi que de fournir des renseignements pertinents sur la susceptibilité du partenaire. La réaction en chaîne par polymérase (PCR) permet également d'en établir le diagnostic.

En revanche, la sérologie a une application clinique limitée. Elle consiste en la détection d'anticorps dirigés contre le HSV dans le sang du patient. La détection de ces derniers signe un contact antérieur avec le virus mais de manière retardée. Elles peuvent être utilisées pour déterminer si les femmes enceintes qui n’ont pas d’antécédents d’herpès symptomatique sont à risque. Elle ne peut déterminer naturellement s'il s'agit d'une primo infection ou d'une récidive mais peut définir le type de virus en cause (HSV 1 ou 2).


Traitement


Les traitements sont de deux types : oral (traitement préventif) ou local (pommade à appliquer, traitement curatif des poussées d'herpès). Il faut traiter le plus tôt possible, c'est-à-dire dès l'apparition des signes annonciateurs d'une poussée d'herpès (démangeaisons, gênes ou irritations), ce qui aiderait à réduire la durée des crises et les douleurs afférentes.

L'utilisation de préservatifs n'est pas un mode de protection efficace face au risque de transmission de la maladie, ce dernier n'étant réduit que d'environ 30 %[1].

Dans tous les cas, des antalgiques peuvent être utiles et des soins d'hygiène restent utiles pour éviter une infection bactérienne surajoutée.


Primo-infection


Le traitement antiviral est utile pour atténuer les symptômes, les complications et l’excrétion du virus, mais il est plus efficace s’il est administré au début de l’épisode symptomatique. Il ne permet pas de prévenir les récidives, sauf s'il est donné de manière prolongée[8].


Infections récurrentes



Cas de la femme enceinte


Le nouveau-né peut être contaminé par la mère lors de l'accouchement s'il existe des lésions actives secondaire au HSV au niveau de la sphère génitale maternelle, provoquant un herpès néonatal aux conséquences dramatiques.

Si la primo-infection survient lors du troisième trimestre, un accouchement à terme par césarienne est impératif, prévenant ainsi la contamination[8]. La même attitude est prônée en cas de présence de lésions d'herpès au niveau de la sphère génitale secondaire à une récidive.


Autres traitements


De nombreux traitements non médicamenteux ont été proposés, à base de plantes, de compléments alimentaires ou d'huiles dites essentielles. Aucun n'a démontré de manière scientifique une quelconque efficacité.

S'agissant d'une infection sexuellement transmissible, les rapports protégés voire une abstinence (si les lésions ne sont pas couvertes par le préservatif) sont conseillés lors de la phase éruptive.

Dans un couple sérodiscordant (une personne infectée, l'autre saine) il convient d'utiliser un préservatif pour tous les rapports car il est impossible de prévoir quand la personne infectée est contagieuse (on estime à au moins 5 à 10 % des jours de l'année le nombre de jours où une personne positive est contaminante sans symptôme). Cela n'exclut pas la contamination par d'autres voies (peau-peau)


Vaccins


Il n'existe pas, à ce jour, de vaccination disponible. Différentes approches ont été étudiées par les chercheurs et elles représentent un véritable défi pour la recherche[9]. De nombreuses pistes ont déjà été tentées[10],[11],[12],[13].


Échecs

Au cours des deux dernières décennies, de nombreux efforts ont été entrepris pour tenter de développer un vaccin mais les résultats des essais cliniques chez l'humain se sont révélés décevants.


Espoirs

Restent à ce jour d'autres pistes de vaccins en étude et notamment :

Les recherches sur les antiviraux sont aussi avancées :

On relève également un certain nombre de recherches universitaires en cours :

Enfin, le Lupidon est un vaccin développé en 1971 à partir de HSV inactivé. Ce vaccin est toujours commercialisé en Allemagne, Suisse, Autriche et Italie. Son efficacité est discutée compte tenu qu'il doit être renouvelé tous les 9 mois. Il est utilisé dans ces pays uniquement dans les cas les plus graves[48].


Herpès génital et VIH


En raison des ulcérations génitales provoquées par l'herpès, le risque de contamination par le VIH, responsable du syndrome d'immunodéficience acquise (sida), est doublé[49].

De même l'herpès génital peut favoriser l'installation d'une candidose (mycose due à des levures du genre Candida). Les signes cliniques des deux pathologies étant proches, la confusion en est courante.


Notes et références


  1. (en) Martin ET, Krantz E, Gottlieb SL. et al. « A pooled analysis of the effect of condoms in preventing HSV-2 acquisition » Arch Intern Med. 2009;169:1233-1240.
  2. Carenity - Herpès génital, entre sentiment de honte et manque d'informations : « Le sentiment de honte est caractéristique de cette pathologie… L’herpès génital est encore perçu comme une maladie honteuse. Il est donc difficile pour une personne atteinte d’en parler à ses proches et même aux professionnels de santé. Aborder le sujet avec son partenaire peut aussi être compliqué du fait de l’épidémiologie complexe de la maladie qui laisse libre cours à toutes les interprétations. »
  3. RCOG (2014) Management of Genital Herpes in Pregnancy| Royal College of Obstetricians and Gynaecologists. London
  4. Catie - L’herpès génital - Complications : «  En plus des symptômes courants de l’herpès génital, le VHS-1 et le VHS-2 peuvent tous deux causer des complications rares mais graves comme l’encéphalite (inflammation du cerveau), la méningite (inflammation du revêtement du cerveau) et la cécité. »
  5. (en) « Meet the hominin species that gave us genital herpes », Science Daily, (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Simon J. Underdown, Krishna Kumar et Charlotte Houldcroft, « Network analysis of the hominin origin of Herpes Simplex virus 2 from fossil data », Virus Evolution, vol. 3, no 2, (DOI 10.1093/ve/vex026, lire en ligne, consulté le ).
  7. Genital Herpes - CDC Fact Sheet
  8. (en) Sen P, Barton SE, « Genital herpes and its management » BMJ 2007:334:1048-1052.
  9. (en) Development of genital herpes vaccines: prospects and challenges
  10. (en)Liste des projets de vaccins
  11. (en)Liste de projets de vaccins
  12. (en)HSV Vaccine Development: Current Progress and Future Directions
  13. (en)Status of vaccine research and development of vaccines for herpes simplex virus
  14. (en) « GSK has made the decision not to pursue further worldwide development of Simplirix » [archive], sur gsk.com, (consulté le ).
  15. Genvec
  16. (en) Tekron, Inc. Announces Application for a $30 million grant to Advance Herpetic Vaccines Against Herpes Simplex
  17. Replicor
  18. Admedus HSV2 vaccine
  19. Agenus HSV vaccine project
  20. AuRx HSV vaccine project
  21. (en) Cytogenix Simplivir Cream sur www.cytogenix.com
  22. (en) Vical et son Vaxfectin
  23. Brevet du HSV Virus Mutant ICP0
  24. (en) Halford WP, Püschel R, Rakowski B. « Herpes simplex virus 2 ICP0- mutant viruses are avirulent and immunogenic: implications for a genital herpes vaccine » PLoS One. 2010;5(8):e12251. PMID 20808928 DOI:10.1371/journal.pone.0012251
  25. (en) Recipients of Experimental Herpes Vaccine File Lawsuit
  26. (en) I Met With A Theravax Herpes Vaccine Patient
  27. Le biohacker qui s’était injecté un vaccin contre l’herpès est mort
  28. (en) David Knipe Findings Recommend Herpes Vaccine for Human Trials sur www.webweekly.hms.harvard.edu
  29. (en)http://www.news.sanofi.us/press-releases?item=137129
  30. (en) Le projet de vaccin HSV529 contre le HSV2
  31. (en)
  32. (en) Viranova Herpes VN-180
  33. (en) AiCuris Presents Preclinical and Phase 1 Data of its anti-HSV drug AIC316 sur www.aicuris.com
  34. (en) Clinical Trials Phase II
  35. (en) Genital Herpes sur www.nanobio.com
  36. (en) Nanoviricides anti-herpes
  37. (en) Herpes Beechtreelabs
  38. (en)
  39. (en)
  40. (en)Clinicaltrials sur le HerpV
  41. (en) Bryan Cullen Lab Duke University
  42. (en)Dr. Hendricks’ research focuses on three important aspects of the immune response to herpes simplex virus type 1 sur www.gradbiomed.pitt.edu
  43. Université de Floride
  44. (en) Novel Peptide for Broad Antiviral Therapy Including Influenza Viruses sur apps.reseach.ufl.edu
  45. (en) Functions of glycoprotein G of herpes simplex virus type 2 sur gupea.ub.gu.se
  46. (en) Université de Californie
  47. (en)
  48. Lupidon sur ODDB
  49. (en) Wald A, Link K. « Risk of human immunodeficiency virus infection in herpes simplex virus type 2 seropositive persons: a meta-analysis » J Infect Dis. 2002;185:45-52.

Voir aussi


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