Rhododendron ponticum est une plante à fleurs du genre Rhododendron de la famille des Éricacées. Elle est originaire d'Europe méditerranéenne et d'Asie du sud-ouest. Mais elle est surtout connue pour être devenue invasive dans le Nord-Ouest de l’Europe, notamment en France[2], Belgique, Pays-Bas et en Grande-Bretagne.
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Règne | Plantae |
---|---|
Clade | Angiospermes |
Clade | Dicotylédones vraies |
Clade | Noyau des Dicotylédones vraies |
Clade | Astéridées |
Ordre | Ericales |
Famille | Ericaceae |
Genre | Rhododendron |
Espèce
Son nom vient du grec, avec la racine rhodo, qui signifie: “rose” et dendron, qui signifie: “arbre”. Alors que le mot pontique est un terme qui désigne tout ce qui se rapporte aux abords de la mer Noire (une de ses régions d’origine), ce nom a été proposé par Carl von Linné. Cette plante possède plusieurs noms vernaculaires (rhododendron des parcs, rhododendron pontique, rhododendron de la mer Noire), mais elle est parfois simplement appelée rhododendron.
Le Rhododendron ponticum est une plante pérenne. Il forme des arbustes qui vont jusqu'à 8 m de haut. Ses feuilles sont simples, persistantes et dépassent les 6 cm. Ses bourgeons terminaux sont ovoïdes et écailleux, alors que ses bourgeons axillaires sont fusiformes[3].
Il forme des inflorescences corymbiformes d’une quinzaine de fleurs. Ces fleurs sont campanulées et font environ 5 cm de diamètre. Leur couleur varie du rose au violet en passant par le pourpre[3].
Les fleurs présentent une symétrie légèrement bilatérale et peuvent être décrites par la formule florale suivante : * S5 P(5) A 10 G(5)[réf. nécessaire].
Le Rhododendron ponticum produit des fruits secs en forme de capsules ligneuses constitués de plusieurs ovaires et qui contiennent des milliers de petites graines[4].
On distingue deux sous-espèces[5],[6] :
Il est aussi à noter que cette espèce forme dans les pays qu’elle a colonisé une population hétérogène d’hybrides. En effet, elle est capable de s’hybrider avec d'autres membres de la section pontica[réf. nécessaire]. L’ensemble de ces hybrides est baptisé Rhododendron x superponticum.
Originaire des rives Sud et Est de la mer Noire, la sous-espèce Rhododendron ponticum ssp. ponticum y est à présent menacée.
La sous-espèce baeticum fait l’objet de réintroduction dans son milieu d’origine au Portugal afin de maintenir ses populations sauvages[5].
Rhododendron ponticum a été introduit en Grande-Bretagne à la fin du XVIIIe siècle comme plante décorative. Il s’est ensuite propagé à d’autres pays avoisinants (France, Belgique, Pays-Bas, Irlande)[5].
Ce rhododendron s’accommode bien des endroits ombragés (même fortement). Il a tendance à s’installer dans les bruyères, les forêts acidophiles, les prairies, les dunes… Il supporte de larges variations de température (de -17 à 26 °C)[7],[5]. L’espèce a une prédilection pour les zones de climats humides aux hivers doux.
Cette plante apprécie les sols acides (pH entre 4 et 6), humides et sableux, mais elle peut s'accommoder d’un sol neutre, voir légèrement basique[3]. Toutefois, elle ne supporte pas la sécheresse, surtout quand la plante est jeune[8].
La germination nécessite des conditions partielles de luminosité et des températures comprises ente 10 et 15 °C[9]. Les jeunes plants se développeront difficilement dans des milieux forestiers à canopée dense et fermée. Par contre, ils s’implanteront facilement dans des sols nus, recouverts de bryophytes qui maintiennent un certain degré d’humidité.
La production de graines est très importante. Chaque fleur peut produire entre 3 000 et 7 000 petites graines très légères qui sont transportées par l’eau et le vent et peuvent se disperser dans un rayon qui peut atteindre 100 mètres[7] autour de la plante mère. La durée de vie des graines est inférieure à une année [10].
La floraison se produit au printemps (avril-mai) et peut s’étaler jusqu’à la fin de l’été en fonction du climat[11]. La première floraison ne se produit que lorsque la plante a atteint l’âge de 10 à 12 ans.
La pollinisation s’effectue par entomogamie. L’inflorescence très colorée attire de nombreux insectes, parmi lesquels les bourdons apparaissent comme les pollinisateurs principaux[5]. Cette faible spécialisation de la pollinisation a constitué un avantage dans la colonisation de nouvelle aires géographiques.
Le Rhododendron ponticum peut également aussi se propager par multiplication végétative par marcottage [12]: les branches se replantent d’elles-mêmes dans le sol, forment des racines et donnent ainsi naissance à une nouvelle plante[4].
Le Rhododendron ponticum est une plante hôte de certains lépidoptères - Amphipyra berbera et Cricula andrei[13] - et de plusieurs hémiptères : Neodicyphus rhododendri, Stephanitis rhododendri, Masonaphis azaleae, Masonaphis lambersi, Bemisia hancocki[14].
Elle tend à former des zones très densément peuplées, qui ne laissent filtrer quasiment aucune lumière et empêchent les espèces natives de se développer. De ce fait, elle tend à appauvrir la diversité des herbacées et des mousses en bloquant leur accès à la lumière. De la même manière, elle empêche aussi les arbrisseaux de pousser. De ce fait, quand les derniers arbres meurent, elle reste la seule espèce encore présente[11]. Elle est peu consommée par les herbivores et difficilement attaquée par les micro-organismes.
Elle pourrait être un vecteur important de deux champignons pathogènes pour les forêts de conifères et d’arbres à feuilles caduques : Heterobasidion annosum et Phytophthora spp.[7],[11].
Les différentes parties de la plante (fleurs, fruits, feuilles, nectar) sont toxiques. Le miel produit à partir de fleurs de Rhododendron pontique appelé « miel fou » peut également s’avérer toxique. Des cas d’intoxication ont été décrits depuis l’Antiquité. Xénophon (en 400 av. J.-C.) relate l’empoisonnement de soldats grecs[15]. Pline l’Ancien fait mention d’une aventure similaire survenue aux troupes de Pompée[16]. Les cas contemporains d’intoxication sont principalement répertoriés en Turquie, sur la côte Est de la Mer Noire ; mais un cas d’intoxication collective s’est aussi produit sur l’île de la Réunion en 2008. La molécule responsable de la toxicité est un hétéroside : l’andromédotoxine. Elle agit de façon assez similaire au curare et provoque des troubles digestifs (vomissements et diarrhée), cardiovasculaires et nerveux[17]. La toxicité de la plante est avérée chez différentes espèces animales (bovins, ovins, caprins, chevaux et chiens) et peut entraîner la mort[18].
En raison de ses capacités de colonisation rapide, le Rhododendron ponticum s’est largement répandu dans les îles Britanniques - et plus fortement en Irlande[19] - où il est devenu une espèce invasive et constitue désormais un enjeu important pour la sauvegarde de la biodiversité[9]. En France, il constitue une espèce invasive avérée[19]. Différentes méthodes de contrôle et d’éradication des populations de Rhododendron ponticum ont été expérimentées. La plus efficace semble être la coupe associée à la pulvérisation d’un herbicide de type glyphosate[20].
En Turquie, la tradition prête à la plante des vertus thérapeutiques. Les feuilles et les tiges sont utilisées comme diurétique. La sève extraite des tiges présenterait des propriétés antifongiques et anti-inflammatoires[18].
Le Rhododendron ponticum et ses hybrides sont très appréciées pour leur floraison très colorée et abondante. Leurs qualités ornementales en font des plantes décoratives très prisées en pépinières[9].
Rhododendron ponticum est cité dans le film anglo-américano-allemand Sherlock Holmes réalisé par Guy Ritchie, et sorti en 2009. Cette plante est employée par Lord Blackwood (antagoniste principal du long-métrage) pour simuler sa mort auprès du docteur Watson.
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