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Melaleuca quinquenervia

Melaleuca quinquenervia
Niaouli
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Myrtales
Famille Myrtaceae
Genre Melaleuca

Espèce

Melaleuca quinquenervia
(Cav.) S.T.Blake, 1958

Classification phylogénétique

Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Ordre Myrtales
Famille Myrtaceae
Genre Melaleuca
Espèce quinquenervia

Le niaouli (Melaleuca quinquenervia) est un arbre de la famille des Myrtaceae originaire de la côte orientale de l'Australie et de Nouvelle-Calédonie.

L'espèce a été plantée dans de nombreuses régions tropicales pour l'exploitation de son bois, de ses fleurs pour la production de miel ou de ses feuilles pour la production d'huile essentielle[1]. Le niaouli est aussi utilisé comme plante d'ornement dans de nombreuses contrées tropicales, mais est parfois devenu une espèce exotique envahissante, perturbant notamment les écosystèmes marécageux comme dans les Everglades, en Floride.


Étymologie


Le terme de latin scientifique melaleuca est composé de deux termes empruntés au grec : melas (μέλας, « noir ») et leucos (λευκός, « blanc »), en raison des contrastes de couleur entre la base du tronc et les branches de l'espèce type (telle qu'elle pouvait être connue de Linné à travers la description de Rumphius).

L'épithète spécifique quinquenervia est composée de deux termes latins : quinque « cinq » et nervus « nerf », en référence aux cinq nervures des feuilles.

Le terme de niaouli dérive de yauli dans la langue de l'archipel Bélep[2] à l'extrême nord de la Grande Terre dans l'aire coutumière Hoot ma Waap (Nouvelle-Calédonie). Il est aussi appelé l'« arbre à peau », en raison d'une écorce s'exfoliant en grandes plaques de « peau » qui se détachent du tronc. Les Australiens les comparent à des feuilles de papier, ce qui explique le nom de Paper Bark Tea Tree ou de Broad-leaved paper bark qu'ils donnent à l'arbre.


Nomenclature et synonymes


Melaleuca quinquenervia manifeste une instabilité morphologique importante en Australie ou en Nouvelle-Calédonie. En Nouvelle-Calédonie, où il était connu sous le nom local de niaouli, il fut longtemps appelé Melaleuca viridiflora Gaertn[3]. À Madagascar, les ouvrages de botanique présentent le niaouli, sous le nom de Melaleuca viridiflora Sol. ex Gaertn., très souvent mis en synonymie avec Melaleuca leucadendra L. Mais selon Ramanoelina et al.[4], des études ont montré que le niaouli malgache appartient à l'espèce Melaleuca quinquenervia (Cav.) S.T. Blake.

Une étude de Craven et Barlow[5] a montrée la nécessité de revoir le statut de plusieurs espèces de Melaleuca. Les deux espèces M. quinquenervia et M. viridiflora appartiennent à un groupe de mélaleucas, désigné comme « Complexe Melaleuca leucadendra ». Suivant Craven[6] (2003), il rassemble les 15 espèces suivantes : 1. M. arcana, 2. M. argentea, 3. M. cajuputi Powell., 4. M. clarksonii, 5. M. cornucopiae, 6. M. dealbata, 7. M. fluviatilis, 8. M. lasiandra, 9. M. leucadendra (L.) L., 10. M. nervosa, 11. M. quinquenervia (Cav.) Blake, 12. M. saligna, 13. M. sericea, 14. M. stenostachya, 15. M. viridiflora Sol. Ces espèces sont caractérisées par des feuilles persistantes, odorantes, et larges et une écorce s'exfoliant en larges bandes. Elles se rencontrent à l'état naturel au nord-est de l'Australie tandis que M. quinquefolia s'étend sur la côte orientale australienne jusqu'à Sydney et en Nouvelle-Calédonie.

Selon The Plant List, Melaleuca quinquenervia possède pour synonymes[7] :


Description


Le niaouli[1],[8] est un arbre en général de taille moyenne (de 4 à 12 m) mais pouvant atteindre 25 m. Il a souvent une silhouette tortueuse, rarement droite. Le tronc est couvert d'une écorce blanchâtre, épaisse de plus d'un centimètre[9], spongieuse mais laminée en nombreuses couches qui se détachent en larges bandes. Les jeunes rameaux sont densément soyeux et les jeunes feuilles blanchâtres, velues et brillantes[10].

Comme la plupart des espèces du genre Melaleuca, le niaouli est caractérisé par des feuilles persistantes, odorantes, se plaçant dans un plan vertical. Les feuilles sont lancéolées à oblancéolées, coriaces, de 5 à cm de long, sur 0,6 à 2,4 cm de large[8]. Elles sont parcourues par 5 nervures parallèles.

Les inflorescences terminales sont de faux épis[11], de 4 à cm de long sur environ cm de large. Les fleurs sont généralement blanches ou blanc crème (rarement jaunes) et groupées par trois. Chacune comporte 5 sépales libres, 5 pétales (avec des glandes linéaires et elliptiques) et de nombreuses étamines (de 30 à 40, groupées en 6-9 faisceaux).

En Nouvelle-Calédonie, la floraison et la fructification s'étalent toute l'année, en fonction des conditions climatiques[11]. Les fleurs sont pollinisées par les abeilles, les oiseaux (notamment les perruches) et les roussettes.

Les fruits sont de petites capsules, en forme de coupe, glabres, renfermant des milliers de graines.

Écorce de niaouli Feuilles Inflorescence

Distribution


Distribution
Distribution

Melaleuca quinquenervia est originaire de la côte sud-est de l'Australie, jusqu'à Sydney, de la Nouvelle-Calédonie (sur la côte ouest et dans le nord du Territoire) et de la Nouvelle-Guinée[12]. Le niaouli a été introduit en Guyane Française, Afrique de l'Est (Ouganda, Kenya, Tanzanie), en Égypte, Cameroun, Bénin, Malaisie, Philippines, Vietnam, Indonésie et Madagascar.

En Nouvelle-Calédonie, le niaouli pousse dans la brousse, les formations secondarisées et les zones humides[11] (marécages, zones inondables, estuaires…). La savane à niaouli apparaît après la destruction de la forêt sèche primaire par le défrichement et les feux répétés. Elle est liée à l'essor de l'élevage, introduit par les Européens à partir de 1850 dans les plaines littorales. Elle constitue une des formations les plus étendues de Nouvelle-Calédonie. Les niaoulis peuvent se maintenir ensuite malgré les feux de brousse réguliers, grâce aux propriétés ignifuges des multiples couches de liège qui couvrent le tronc[13],[14]. Mais il semble que les formations en équilibre avec le milieu (dites climaciques) soient celles des zones marécageuses. Car c'est là que les niaoulis ont le plus beau développement. Ce sont en outre des formations qui livrées à elles-mêmes, restent inchangées alors que les savanes à niaoulis disparaissent devant la concurrence d'autres plantes.

Le niaouli est une essence robuste, peu exigeante et qui s'adapte à de nombreuses conditions. Il se rencontre partout, du niveau de la mer jusqu'à 900–1000 m d'altitude, sur toutes les expositions. Peu à peu, il a fini par couvrir 40 % de la Nouvelle-Calédonie (Cherrier[9], 1981).

Dans les autres régions tropicales où il a été introduit, le niaouli est généralement planté en basse altitude pour l'exploitation de son bois, de ses fleurs pour la production de miel ou de ses feuilles pour la production d'huile essentielle[1]. Il a été aussi introduit comme arbre d'ornement, comme c'est le cas à La Réunion où on l'observe dans les parcs et les jardins[15]. Il s'est naturalisé mais ne présente pas pour le moment de menace importante.

Introduit en 1886 en Floride pour l'ornement, il fut aussi largement planté afin de prévenir l'érosion des sols[16]. Il s'y est naturalisé et est devenu depuis une espèce envahissante, perturbant les écosystèmes marécageux comme dans les Everglades, en Floride.

Forêt à niaouli et Levistona australis
Wyrrabalong National Park,
New South Wales, Australie
Savane à Niaoulis
formation ouverte très étendue
en Nouvelle-Calédonie

Usages


En Nouvelle-Calédonie, on peut distinguer les usages traditionnels suivants[9] :


Importance du niaouli dans la culture kanak


Arbre typique de la Nouvelle-Calédonie, il est l'un de ses emblèmes et les kanak y sont sentimentalement attachés. On donnait son nom aux poilus néocalédoniens, partis combattre en métropole au sein du bataillon mixte du Pacifique lors de la Première Guerre mondiale[18].

En 1975, quand démarre sur le plateau de Tango l'opération de reboisement qui vise à constituer une forêt de Pinus caribaea en lieu et place des savanes à niaoulis, les populations mélanésiennes expriment leur incompréhension et leur mécontentement.

« Depuis toujours, les niaoulis ont été les arbres de notre pays et les compagnons de nos ancêtres. Ils ont rendu beaucoup de services. [...] C'est avec leur 'peau' que nous avons couvert nos toits ; et jusqu'aux murs de nos cases. Ils nous ont donné nos médicaments ; le feu de nos foyers était alimenté par leurs branches... Or voici que nous sommes occupés à tuer ces arbres qui ont été bons pour nous [...] »[19]

Traditionnellement, les nouveau-nés des tribus kanak sont enveloppés dans de l'écorce de niaouli afin de les protéger et de leur donner de la force[20].


L'huile essentielle de niaouli


Article détaillé : Goménol.

L'huile essentielle est souvent utilisée pour les douleurs comme les rhumatismes, les courbatures ou encore les coups de froid. [21]


Philatélie


Cette espèce figure sur un timbre émis par l'OPT en 1982, dessiné par Huguette Sainson, et sur un autre de 2014, dessiné par Jean-Paul Véret-Lemarinier[22].


Photos



Notes et références


  1. E.M. Gaydou, C. Menut, « Le niaouli de Nouvelle-Calédonie », Ethnopharmacologia, vol. 45,
  2. O'Reilly, Patrick, 1953. Le français parlé en Nouvelle-Calédonie. Apports étrangers et vocables nouveaux. Archaïsmes et expressions familières. Journal de la Société des océanistes, 9 : 203-228. DOI : 10.3406/jso.1953.1777
  3. Annales des sciences naturelles. Botanique., 1834 Référence Biodiversity Heritage Library : 41587010#page/75
  4. Ramanoelina P.A.R., Gaydou E.M., Bianchini J.P., « Caractérisation des huiles essentielles industrielles de Niaouli (Melaleuca quinquenervia) de Madagascar - Propositions d’avant-projet de normes », Terre Malgache Tany Malagasy, vol. 24, , p. 59-91 (lire en ligne)
  5. Craven LA, Barlow BA., « New taxa and new combinations in Melaleuca (Myrtaceae) », Novon, vol. 7, , p. 113-119.
  6. Lyn A. Craven, « Behind the names: the botany of tea tree, cajuput and niaouli », dans Ian Southwell, Robert Lowe, Tea Tree : The Genus Melaleuca, CRC Press, (lire en ligne)
  7. (en) Référence The Plant List : Melaleuca quinquenervia (Cav.) S.T.Blake  (source : KewGarden WCSP)
  8. B. Verdcourt, Flora of Tropical East Africa, Rotterdam: Balkema, Royal Botanic Gardens, Kew, (lire en ligne)
  9. J.F. Cherrier, « Le niaouli en Nouvelle-Calédonie (Melaleuca quinquenervia S.T. Blake) », R.F.F., vol. XXXIII, no 4, (lire en ligne)
  10. B. Trilles, S. Bouraïma-Madjebi, G. Valet, « Melaleuca quinquenerva (cavanilles) S.T. Blake, Niaouli », dans Ian Southwell, Robert Lowe, Tea Tree : The Genus Melaleuca, CRC Press,
  11. association ENDEMIA Faune et Flore de Nouvelle-Calédonie, « Melaleuca quinquenervia (Espece) »
  12. Min B. Rayamajhi (USDA Agricultural Research Service), « Melaleuca quinquenervia (Cav.) Blake »
  13. M. Hoff, « La végétation de Nouvelle-Calédonie », Bulletin de l'association philomathique d'Alsace et de Lorraine (fonds ORSTOM), vol. 19,
  14. « Le Niaouli (Melaleuca quinquenervia) »
  15. Mi-aime-a-ou.com, « Niaoulin Melaleuca quinquenervia (Cav.) S.T. Blake, Arbre de la Réunion », 202/2014
  16. G.S. Wheeler P.D. Pratt, R.M. Giblin-Davis, K.M. Ordung, « Intraspecific variation of Melaleuca quinquenervia leaf oils in its naturalized range in Florida, the Caribbean, and Hawaii », Biochemical Systematics and Ecology, vol. 35, , p. 489-500
  17. Maison de la Nouvelle-Calédonie, « Le niaouli de Nouvelle-Calédonie, un arbre aux multiples ressources » [PDF], sur mncparis.fr, (consulté le )
  18. Émission radiophonique. Page consultée le 10 avril 2012.
  19. J. M. Kohler, Pour ou contre le pinus. Les Mélanésiens face aux projets de développement, Nouméa, Institut culturel mélanésien, collection Sillon d'ignames, , 171 p. (lire en ligne), pp 17-18
  20. Emmanuel Kasarhérou, Béalo Wedoye, Roger Boulay, Claire Merleau-Ponty, Guide des plantes du chemin kanak, Nouméa, Agence de développement de la culture kanak, , 77 p. (ISBN 9782909407760), p. 70-71
  21. « Huile Essentielle de Niaouli BIO | Huile essentielle aromathérapie | Puressentiel », sur fr.puressentiel.com (consulté le )
  22. « LE NIAOULI », sur caledoscope.opt.nc (consulté le )

Voir aussi



Articles connexes



Bibliographie



Liens externes


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На других языках


[es] Melaleuca quinquenervia

El niaulí (Melaleuca quinquenervia), o en inglés niaouli, es un árbol de pequeño y mediano tamaño perteneciente a la familia Myrtaceae. La planta es originaria de Nueva Caledonia, Papúa Nueva Guinea y la costa este de Australia, a partir de Botany Bay en Nueva Gales del Sur hacia el Norte, en Queensland y el Territorio del Norte.[1] Se ha naturalizado en los Everglades de Florida, donde se considera una maleza seria por el USDA.[2] Es un árbol de hoja ancha que crece como un árbol frondoso de hasta 20 m de altura, con el tronco cubierto por una gruesa corteza parecida al papel de color blanco, beige y gris. Las hojas gris-verdes son ovaladas y las flores de color crema o blancas como cepillos de botellas, aparecen desde finales de primavera hasta el otoño.
- [fr] Niaouli

[ru] Мелалеука пятижилковая

Мелалеука пятижилковая (Малелеука пятинервная, Кайюпутовое дерево, Чайное дерево бумажнокоровое, Чайное дерево каепутовое, лат. Melaleuca quinquenervia) — растение рода Чайных деревьев. Широколистное дерево высотой до 20 метров, ствол которого покрыт белой, бежевой, либо серой плотной отслаивающейся, похожей на бумагу корой. Серо-зелёные листья имеют яйцевидную форму, а кремовые или белые цветы появляются с поздней весны до осени. Первое описание этого растения было дано в 1797 г. испанским натуралистом Антонио Хосе Каванильесом.



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