Melinis minutiflora, mélinis à petites fleurs, herbe à mélasse ou herbe à miel, est une espèce de plantesmonocotylédones de la famille des Poaceae, sous-famille des Panicoideae, originaire d'Afrique tropicale.
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Melinis minutiflora est une graminée herbacée vivace, qui peut atteindre de 80 à 150 cm de haut. Elle forme d'épais tapis pouvant atteindre jusqu'à un mètre d'épaisseur quand ses longue tiges élancées s'affaissent les unes sur les autres. Elle peut également s'étendre sur d'autres plantes, les utilisant comme support, à la manière d'une plante grimpante.
Feuilles
Les feuilles sont simples, engainantes et ont une ligule poilue[1]. Elles portent sur leurs deux faces des poils à la base desquels se trouvent des poils glanduleux qui sécrètent un liquide collant, à l'odeur sucrée[2],[3] (d'où les noms vernaculaires d'«herbe à miel» ou «herbe à mélasse»).
Fleurs
L'inflorescence se présente comme une panicule rousse assez lâche, de 10 à 20 centimètres de long, pourvue d'épillets munis de longues arêtes poilues[1].
La période de floraison est courte et l'époque de floraison peut varier selon les endroits où pousse la plante[4]. Melinis minutiflora fleurit généralement entre avril et juin dans l'hémisphère sud et en novembre dans l'hémisphère nord.
Panicule
Fruits
Les fruits sont des caryopses qui sont dispersés par le vent (anémochorie)[1].
Distribution
L'aire de répartition originelle de Melinis minutiflora se situe en Afrique tropicale[1], où elle se présente sous la forme de deux populations disjointes dans l'ouest et dans l'est du continent.
L'espèce est largement présente dans de nombreuses régions tropicales et subtropicales. Elle s'est souvent naturalisées après avoir été introduite comme plante fourragère (avec peu de succès, car cette herbacée est finalement peu appréciée par le bétail)[1]. On la rencontre notamment en Asie tropicale (Inde, Indochine, Papouasie-Nouvelle-Guinée) et tempérée (Chine, Taïwan), en Australie, en Océanie (Hawaï, Palaos, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Niue, Tonga, Wallis-et-Futuna), en Amérique du Nord (Mexique et sud-est des États-Unis (Floride) et dans certaines parties de l'Amérique centrale et des Caraïbes (Antilles, Belize, Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Panama) et de l'Amérique du Sud, en particulier au Brésil, mais également en Guyana, Suriname, Venezuela, Argentine, Chili, Paraguay, Uruguay, Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou)[3],[5].
En Nouvelle-Calédonie, elle s'est répandue jusqu'à constituer la principale composante herbacée de la savane de la chaîne centrale[6].
Progression de fourrés monospécifiques de Melinis minutiflora
Caractère envahissant
Melinis minutiflora est une plante pyrophile[1], qui joue un grand rôle dans l'écologie du feu dans les régions où elle croît[2].
Dans la savane brésilienne (cerrado), cette espèce est devenue envahissante et dominante en raison de la fréquence accrue des incendies[7].
Quand un incendie se produit, l'herbe à mélasse, espèce pionnière des milieux ouverts ou incendiés, colonise très rapidement la zone perturbée[1]. On constate des exemples de ce phénomène dans presque toutes les régions où l'herbe à mélasse s'est naturalisée, en particulier en Australie, au Brésil, à Hawaï et en Nouvelle-Calédonie (où elle aurait été introduite en 1940)[1],[6],[8], où cette graminée accroît le risque d'incendie dans les zones où elle s'est établie.
Melinis minutiflora augmente la probabilité des incendies partout où elle est installée parce que c'est une plante cassante, fragile, qui brûle facilement[2].
Ce cycle «herbe / incendie» dans lequel l'herbe à mélasse s'établit, brûle facilement, puis se rétablit et brûle à nouveau, porte atteinte à la capacité des plantes autochtones de croître et prospérer dans leur environnement d'origine[2].
Une des conséquences de ce cycle est une baisse de la biodiversité dans les zones concernées[9].
Taxinomie
L'espèce Melinis minutiflora a été décrite par le botaniste français, Palisot de Beauvois, et publiée en 1812 dans son Essai d'une nouvelle agrostographie (p. 54, pl. 11, f. 4.)[10].
Noms vernaculaires
herbe à miel, herbe de mélasse, herbe à molasse[11], herbe molasse, herbe du Brésil, mélinis, mélinis à petites fleurs[12],[13],[14].
Melinis minutiflora f. inermis (Döll) Stapf & C.E.Hubb.
Melinis minutiflora var. inodora Kuntze
Melinis minutiflora f. mutica Chiov., nom. illeg.
Melinis minutiflora var. mutica Hack.
Melinis minutiflora var. pilosa Stapf
Melinis minutiflora var. setigera Clayton
Melinis purpurea Stapf & C.E.Hubb.
Melinis tenuinervis Stapf
Melinis tenuinervis f. mutica Peter, nom. nud.
Melinis tenuinervis var. parvispicula Peter, nom. nud.
Muhlenbergia brasiliensis Steud.
Panicum melinis Trin., nom. superfl.
Panicum melinis var. inerme Döll
Panicum minutiflorum (P.Beauv.) Raspail
Suardia picta Schrank
Tristegis glutinosa Nees
Liste des variétés
Selon Tropicos(21 octobre 2016)[16] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes):
Melinis minutiflora var. biaristata Rendle
Melinis minutiflora var. effusa Rendle
Melinis minutiflora var. glutinosa (Nees) Kuntze
Melinis minutiflora var. inermis (Döll) Rendle
Melinis minutiflora var. inodora Kuntze
Melinis minutiflora var. minutiflora
Melinis minutiflora var. mutica Hack.
Melinis minutiflora var. pilosa Stapf
Melinis minutiflora var. setigera Clayton
Notes et références
Groupe espèces envahissantes, Plantes envahissantes pour les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Agence pour la prévention et l'indemnisation des calamités agricoles ou naturelles (APICAN), , 222p., pp. 32-33
(en) A. Scott Hauser, «Melinis minutiflora», sur US Department of Agriculture Forest Service, U.S. Department of Agriculture, Forest Service, (consulté le ).
Bernard Suprin, Mille et une plantes en Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Editions Photosynthèse, , 382p. (ISBN9782952731638), p. 63
(en) Hoffmann, W.A. & Jackson, R.B., «Vegetation–climate feedbacks in the conversion of tropical savanna to grassland», Journal of Climate, vol.13, , p.1593–1602 (lire en ligne).
Vanessa Hequet, Mickaël Le Corre, Frédéric Rigault, Vincent Blanfort, Les espèces exotiques envahissantes de Nouvelle-Calédonie, IRD, Institut de Recherche pour le Développement, , 87p. (lire en ligne), p. 17, p. 45
(en) William A. Hoffmann, Verusca M. P. C. Lucatelli, Franciane J. Silva, Isaac N. C. Azeuedo, Marcelo da S. Marinho, Ana Maria S. Albuquerque et Apoena de O. Lopes, «Impact of the invasive alien grass Melinis minutiflora at the savannah-forest eco-tone in the Brazilian Cerrado», Diversity and Distributions, vol.2004, , p.99–103 (lire en ligne, consulté le ).
«Herbe à molasse» ou «herbe molasse» est une traduction calquée sur l'expression anglaise «molasses grass» qui signifie «herbe à mélasse» en référence à l'odeur émise par la plante.
GEIR (Groupe Espèces Invasives de La Réunion), «Melinis minutiflora P. Beauv.», sur Espèces Invasives Réunion, (consulté le ).
(en) «Melinis minutiflora (MILMI)», sur EPPO Plant Protection Thesaurus (EPPT), Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP) (consulté le ).
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