Margaritaria nobilis est une espèce de petit arbres de la famille des Phyllanthaceae (anciennement des Euphorbiaceae).
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On le connaît sous les noms de Ojo de grulla au Venezuela[4], Boesi kofi tiki au Suriname[5].
Margaritaria nobilis est un arbustes semi-caduques, ou de petits arbres de sous-bois, haut de 5–12(14) m, avec de petits rameaux glabres lenticellées blanchâtres.
Les feuilles sont longues de 6-13(14) cm pour 2,5-5 cm de larges, de forme elliptique ou lancéolée elliptique, acuminées ou cuspidées-acuminées, à base aiguë, subaiguë, ou décurente sur les pétioles, fermement membraneuses à chartacées, glabres, à marges entières. Les pétioles sont longs de 3 à 8 mm, canaliculés. On compte 8-12(14) nervures latérales, arquées, indistinctement bouclées, de part et d'autre de la nervure médiane.
Les fleurs sont dioïques : Les fleurs mâles sont en panicules fasciculés longs de 5-15 mm, longuement pédicellées (3 à 5 mm), à 4 sépales arrondis ou elliptiques, à disque annulaire charnu adhérent aux sépales, et à 4 étamines, libres. Les fleurs femelles sont solitaires ou groupées par 2 à 4 à l'aisselle des feuilles, portent un pédicelle épais, longs de 10-15 mm, le même calice (les sépales un peu plus étroits) et le même disque chez les fleurs mâles, avec un ovaire à 4-5 loges et 4-5 styles épais, longs de 2-3 mm, unis connés à la base et courtement bifides à l'apex, réfléchis.
Le fruit est une capsule verte, glabre, mesurant environ 8 x 10(13) mm, à 4-5 lobes, de forme subglobuleuse, à péricarpe d'abord charnu, puis déhiscent en se desséchant, et à styles persistants, étalés. Les pédicelles fructifères sont longs de 2-10(15) mm. Les graines sont trigones, complainées, recouvertes d'un fin tégument externe charnu, de couleur vert olive à bleu métallisé foncé, longues de près de 3 mm[6],[5],[7],[4].
Margaritaria nobilis est présent du Mexique à l'Argentine, en passant par l'Amérique centrale, les Antilles, la Colombie, le Venezuela (Delta Amacuro, Bolívar, Amazonas), le Guyana, le Suriname, la Guyane, l'Équateur, le Pérou, le Brésil, la Bolivie, et le Paraguay[4].
Margaritaria nobilis pousse dans les forêts sempervirentes ou semi-caduques de plaine à basse montagne, et les forêts riveraines, depuis le niveau de la mer jusqu'à 900 m d'altitude au Venezuela[4].
Margaritaria nobilis pousse dans les zones perturbées, et fructifie en janvier, février, mars, août en Guyane[6].
La couleur bleu-vert métallisé des graines de Margaritaria nobilis n'est pas liée à un quelconque pigment, mais est une iridescence (couleur physique) liée à la structure hélicoïdale de la paroi cellulosique des cellules du péricarpe[8].
Les graines de Margaritaria nobilis présentent deux phases de dispersion : l'autochorie puis l'ornithochorie (au lieu de la myrmécochorie comme les autres espèces de la famille). Les graines couvertes d'une coque bleu métallisé attirent les oiseaux. Dans l'État de São Paulo (Brésil), le Merle leucomèle (Turdus leucomelas) est le seule oiseau à avaler les graines directement sur l'arbre. Le Gros bec fuligineux (Pitylus fuliginosus) et la Pione de Maximilien (Pionus maximiliani) consomment la pulpe et laissant tomber les graines sous l'arbre. Au sol, les diaspores bleues sont consommées par le Geai acahé Cyanocorax chrysops, la Pénélope péoa (Penelope superciliaris)), la Colombe rouviolette (Geotrygon montana) et les pécaris à collier (Pecari tajacu). Ces graines présentent des caractéristiques de « fruits mimétiques »[9] imitant des fruits charnus ornithochores : présence d'un endocarpe peu nutritif, couleurs vives, longue dormance, protection par des métabolites secondaires[10].
Margaritaria nobilis contient un alcaloïde (phyllanthidine) qui présente des effet intéressants sur Leishmania amazonensis (L.)[11].
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