Le mangshanyegan (Citrus mangshanensis S. W. He & G. F. Liu) est une des espèces[1] de mandarine (C. reticulata Blanco) sauvage des montagnes du Mangshan (700 m d'altitude), dans le Hunan, en Chine. Depuis la fin du XXesiècle de nombreux génotypes de mandarines sauvages chinoises ont été signalés, C. mangshanensis est l'un d'entre eux avec Daoxian (C. daoxianens)[2], Suanpangan,Yuanju, la semi-domestiquée Huapiju, d'autres mandarines locales Kuigan, Choupigan,[3] et enfin les Tachibana[4]. La recherche actuelle travaille à élucider leur phylogénèse. Il a été décrit pour la première fois par Liu et al. dans Acta Bot. Yunnan en 1990[5].
Arbre, fruit, graines et feuille de C. mangshanensis (accession MS3 de Lun Wang et al. 2018) provenant de la montagne Mangshan,
Citrus mangshanensis [S. W. He & G. F. Liu]], 1990
Cette plante est inscrite dans la Liste nationale des principales plantes sauvages protégées de Chine, niveau 2 (arrêté du 7 août 2021)[6].
Dénomination
divergence entre les mandarines (MA) dont fait partie Mangshanyegan, et la sous espèce Mangshanyeju MS[7]
Il existe un risque de confusion entre
C. mangshanensis SW He & GF Liu (1990), en chinois 莽山野柑 (Mǎngshān yě gān) mandarine 柑 (gān) sauvage du Mangshan (avec 野 (yě) sauvage et 莽山 (Mǎngshān) Mangshan) dans les montagnes Wuling, comté de Yizhang, Chenzhou, province du Hunan) qui est une sous-espèce distincte de la mandarine primitive (C. reticulata) et
莽山野橘 (Mǎng shānyě jú) mangshanyeju 橘 (jú) agrume du Mangshan, montagnes de Nanling qui est une espèce distincte. Wu, Sugimoto et al. (2021) l'ont décrite, elle a divergé des mandarines ancestrale il y a entre 1,4 et 1,7 millions d'années, ils ont mis en évidence son importance dans l'apparition des hybrides modernes (le yuzu par exemple)[8].
Article détaillé: Citrus ryukyuensis.
Le même nom ayant été utilisé pour les 2 plantes[9], la confusion entre les deux quasi homonymes est fréquente, par exemple l'encyclopédie chinoise en ligne nomme 莽山野橘 (Mǎng shānyě jú)C. mangshanensis[10] ce qui constitue une source d'incertitude.
Histoire
Jusqu'à 2007 Iqrar A. Khan rapporte que C. mangshanensis serait une transition mandarine - ichang papeda[11]. En 2009, Li Runtang et al. proposent de classer 莽山野柑 (Mǎng shānyě gān) comme C. nobilis Lour et 莽山野橘 (Mǎng shānyě jú) comme C. reticulata Blanco[12]. En 2013, Cuihua Liu, Dong Jiang et al. ont l'idée féconde d'établir une chimiotaxonomie des génotypes d'agrumes à partir des composés volatils de l'huile essentielle du zeste de fruit. Dès cette époque ils montrent que Mangshanyegan contient des composés volatils similaires à ceux du pomelo (C. maxima), résultat étayé par l'analyse en composantes principales[13]. Selon ces auteurs 3 échantillons sur 4 de Mangshanyegan sont voisins de Tachibana[3].
En 2016, Lun Wang et al. publient un travail fondateur sur les mandarines sauvages et cultivées, ils les situent dans un échantillon de 22 agrumes sauvages primitifs du Mangshan[2], ils montrent l'importante diversité des mandarines sauvages, et leur éloignement génétique des mandarines cultivées[14]. Ils écrivent que «C. mangshanensis Liu et al., 1990 est distinct [de C. reticulata] et ressemble davantage à une espèce d'agrumes sauvages trouvée dans la région nommée Yuanju». En 2021, Wu, Sugimoto et al. retracent l'origine des allèles d'apomixie dans les mandarines sauvages primitives mangshanyeju qui ont un rôle central dans l'apparition des agrumes actuels via introgression adaptative[15].
Wang et al (2018) décrivent les événements de divergence nettement distincts - en rouge et en jaune - des mandarines du Mangshan[14]
Morphologie
Grand mandarinier arborescent sempervirent, tronc à écorce gris clair ou brune, épineux, rameaux recourbés[16], avec un groupe à feuilles sub-ovales festonnées et un groupe à feuilles rondes[13] d'environ 5 cm de long. Fruit de piriforme à aplati, de 7 cm de diamètre, avec une courte pointe dure au sommet du fruit, maturité octobre. Les loges carpellaires sont sphériques ou ovales avec un jus amère très acide[10]. Selon les sources le flavedo est soit dépourvu de glandes à huile (description incohérente avec les publications académiques)[10] soit à l'opposé riche d'une huile essentielle prometteuse, caractérisée par le β-myrcène, le linalol et ses oxydes[17].
Huile essentielle
Les travaux de Cuihua Liu, Dong Jiang et al. montrent une huile essentielle singulière et intéressante, démarquée et proche des Tachibana, avec un fort potentiel de développement[3]. Le laboratoire de biologie horticole de Huazhong (Wuhan) travaille cette huile essentielle: 94 composants sont actuellement identifiés (2020) avec une forte hétérogénéité selon le stade de maturité du fruit. Elle présente un maximum de composants à 105 jours après l'anthèse. Le D-limonène et le β-myrcène (principaux monoterpènes) connaissent alors leur optimum, par la suite les sesquiterpénoïdes prennent le relai[18].
Cuihua Liu avec Haipeng Zhang et al. montre aussi (2019) que le gout de divers pamplemousses (C. maxima) est amélioré quand ils sont pollinisés avec du pollen de C. mangshanensis (MS); la xénie engendre une augmentation significative dans le jus des oxydes cis - et trans -linalol[19].
Effet de xénie du pollen de C. mangshanensis
Une équipe chinoise (2019) a observé que le pollen de C. mangshanensis affecte les sacs de jus de pomelo rouge Huanong pollinisé par ce dernier entrainant une augmentation du gout. Le gène du cytochrome P450 78A7 ( CitLO 1) est alors significativement régulé à la hausse rapport à celui du fruit librement pollinisé[20].
Références
(en) Guohong Albert Wu, Chikatoshi Sugimoto, Hideyasu Kinjo et Chika Azama, «Diversification of mandarin citrus by hybrid speciation and apomixis», Nature Communications, vol.12, no1, , p.4377 - voir commentaire de la fig.1 (ISSN2041-1723, DOI10.1038/s41467-021-24653-0, lire en ligne[PDF], consulté le )
(en) Lun Wang, Fa He, Yue Huang et Jiaxian He, «Genome of Wild Mandarin and Domestication History of Mandarin», Molecular Plant, vol.11, no8, , p.1024–1037 (ISSN1674-2052, PMID29885473, DOI10.1016/j.molp.2018.06.001, lire en ligne, consulté le )
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(en) Wu, Sugimoto et al., «Diversification of mandarin citrus by hybrid speciation and apomixis», Nature Communications, , lire p.3 (lire en ligne[PDF])
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(en) Iqrar A. Khan, Citrus Genetics, Breeding and Biotechnology, CABI, (ISBN978-1-84593-193-3, lire en ligne), p. 35
(zh) 李润唐, 张映南, 陈梦龙 et 蒋开军, «莽山野生宽皮柑橘分类研究», 广东农业科学, no8, , p.11–13 (ISSN1004-874X, lire en ligne, consulté le )
Cuihua Liu, Dong Jiang, Yunjiang Cheng et Xiuxin Deng, «Chemotaxonomic Study of Citrus, Poncirus and Fortunella Genotypes Based on Peel Oil Volatile Compounds - Deciphering the Genetic Origin of Mangshanyegan (Citrus nobilis Lauriro)», PLoS ONE, vol.8, no3, , e58411 (ISSN1932-6203, PMID23516475, PMCID3596367, DOI10.1371/journal.pone.0058411, lire en ligne, consulté le )
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(en) Chinese Society for Horticultural Sciences, International Symposium on Horticultural Germplasm, Cultivated and Wild, September 5-9, 1988, Beijing, China, International Academic Publishers, (ISBN978-7-80003-078-9, lire en ligne)
施要强, 张海朋, 刘翠华 et 蒋友武, «不同发育时期莽山野柑果皮中挥发性物质代谢谱的变化», 华中农业大学学报(自然科学版), vol.39, no1, , p.34–43 (ISSN1000-2421, lire en ligne, consulté le )
Haipeng Zhang, Cuihua Liu, Jia-Long Yao et Cecilia Hong Deng, «Citrus mangshanensis Pollen Confers a Xenia Effect on Linalool Oxide Accumulation in Pummelo Fruit by Enhancing the Expression of a Cytochrome P450 78A7 Gene CitLO1», Journal of Agricultural and Food Chemistry, vol.67, no34, , p.9468–9476 (ISSN0021-8561, DOI10.1021/acs.jafc.9b03158, lire en ligne, consulté le )
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