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Xanthium strumarium

Xanthium strumarium - Muséum de Toulouse
Xanthium strumarium - Muséum de Toulouse

Xanthium strumarium L., la lampourde glouteron ou lampourde commune, est une plante herbacée annuelle de la famille des Astéracées.

Cette espèce se retrouve en Europe, Asie occidentale, Sibérie, Inde, Afrique septentrionale, Amérique[1].


Description



Appareil végétatif


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Le Lampourde glouteron est une plante annuelle de haute taille, à tige dressée et ramifiée et à grandes feuilles triangulaires. La tige, pubescente, rugueuse et marquée de taches violacées, mesure jusqu'à 1,5 m de hauteur. Les feuilles, également pubescentes et rudes, sont alternes sur la tige et ont un pourtour denté ou lobé.


Appareil reproducteur


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Les fleurs sont petites, vertes et peu évidentes. Le fruit est une capsule ovale, brune et ligneuse, qui est recouverte d'épines et terminée par deux becs forts et recourbés . Chaque capsule renferme normalement deux graines. Les plantules possèdent des cotylédons longs et grêles, et la capsule reste souvent fixée à la racine, ce qui constitue une caractéristique de l'espèce. Les plants à maturité sont parfois confondus avec la petite bardane (Arctium minus (Hill) Bernh.), qui possède également de grandes feuilles rudes et des capsules épineuses. La petite bardane, toutefois, est une plante bisannuelle qui produit une rosette de grandes feuilles rugueuses la première année, une tige florale portant des fleurs pourpres réunies en capitules la deuxième année, et des capsules rondes densément recouvertes d'épines recourbées[2].


Caractéristiques


Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.

Xanthium strumarium est une plante toxique pour les mammifères du fait qu'elle contient, dans les racines et les graines, un glycoside diterpénoïde toxique pour la respiration cellulaire, l'atractyloside[3].


Confusion possible


L’Ive à feuilles de lampourde peut être confondue avec la grande herbe à poux (Ambrosia trifida). Cette dernière se distingue par sa tige hirsute ainsi que ses feuilles palmées en 3 sections. Elle peut aussi être confondue avec le chénopode blanc (Chenopodium album) qui se distingue par ses feuilles de plus petite taille qui sont de forme triangulaire à ovale[4].


Biologie et écologie


Les plantules de lampourde glouteron lèvent habituellement en mai ou juin, lorsque les températures s'élèvent à plus de 15 °C. La levée peut se poursuivre tout l'été si les conditions d'humidité sont favorables. Les plants peuvent tolérer des inondations fréquentes et des conditions salines. La floraison est déclenchée par la longueur du jour et commence à la mi-août en Ontario. Les premières capsules sont souvent mûres au début de septembre. De nouvelles fleurs et de nouvelles capsules continuent de se former jusqu'à la première gelée[2].

Les graines provenant des capsules vertes non encore à maturité continueront de mûrir si les plants sont coupés et laissés dans le champ. La production de graines est proportionnelle à la taille du plant et varie de plusieurs centaines à plusieurs milliers par plant. Les capsules épineuses se dispersent en s'accrochant à la fourrure des animaux, aux vêtements et à d'autres matières. Elles sont aussi facilement dispersées par l'eau, car elles contiennent des espaces d'air qui leur permettent de flotter pendant une période allant jusqu'à 30 jours[2].

Normalement, dans l'année qui suit la levée, une seule des deux graines à l'intérieur de chaque capsule réussit à germer. La seconde graine risque ainsi d'infester à nouveau le champ les années suivantes. Les graines de lampourde glouteron ne survivent généralement pas plus de 5 ans[2].

La levée des plantules à partir des capsules gisant au sol est faible, étant donné que les épines empêchent un bon contact entre le sol et la graine et font obstacle à l'absorption d'eau. Les plants lèvent plus facilement lorsque les capsules sont enfouies par le travail du sol ou même simplement pressées dans le sol sous le poids de la machinerie. Les plantules peuvent lever même si les graines sont enfouies jusqu'à 15 cm dans le sol. Les peuplements de lampourde glouteron diminuent en l'absence de travail du sol et lorsque le soya revient tout au plus aux trois ans dans la rotation[2].


Habitat et distribution


On trouve la lampourde glouteron dans toutes les provinces canadiennes, sauf à Terre-Neuve, ainsi qu'à la grandeur des États-Unis. En Ontario, bien qu'on la trouve surtout dans les comtés du sud-ouest, elle est quand même présente dans toute la partie sud de la province. On la voit en général dans les champs de soya ou le long des plages près des lacs Érié ou Ontario. La lampourde glouteron est associée à un retour fréquent du soya dans la rotation et davantage aux méthodes traditionnelles de travail du sol qu'au semis direct[2].


Espèce envahissante


La lampourde glouteron est considérée comme l'une des mauvaises herbes exerçant la concurrence la plus forte dans le soya. Le seuil de nuisibilité économique de la lampourde glouteron qui lève en même temps que la culture est d'environ 3 à 5 plants par 10 mètres de rang, suivant le coût de l'herbicide et la valeur de la culture. En plus des pertes de rendement directement attribuables à la concurrence, les infestations par la lampourde glouteron réduisent la qualité de la graine de soya du fait de la plus grande quantité de matières étrangères et de la teneur accrue en humidité des graines. Les tiges épaisses et ligneuses ralentissent le travail de la moissonneuse-batteuse et diminuent l'efficacité de la récolte. La lampourde glouteron exerce une concurrence moins vive dans le maïs que dans le soya, mais peut quand même causer des pertes de rendement importantes. La lampourde glouteron peut être particulièrement nuisible dans les élevages, d'abord parce que les jeunes plants (et non les plants adultes) sont toxiques pour les animaux, ensuite parce que les capsules restent accrochées à la fourrure ou à la laine des bêtes. La lampourde glouteron est une proche parente de l'herbe à poux. Comme cette dernière, elle peut, après un contact avec le pollen ou les feuilles, provoquer des réactions allergiques chez les personnes sensibles[2].


Mesures d'éradication


La lampourde glouteron est sensible à bien des anti-dicotylédones radiculaires et de postlevée. Dans le soya, on peut combattre la lampourde glouteron à l'aide des produits suivants appliqués en postlevée : BASAGRAN FORTE (bentazone), CLASSIC (chlorimuron-éthyl), PURSUIT (imazéthapyr), REFLEX (fomésafène), BLAZER (acifluorfène), RELIANCE (chlorimuron-éthyl/thifensulfuron-méthyl; uniquement dans le soya STS [soya tolérant la sulfonylurée]), et ROUNDUP (glyphosate; uniquement dans le soya RR [Roundup Ready]). Les traitements de prélevée avec CONQUEST (imazéthapyr + métribuzine), BROADSTRIKE (flumetsulam), SENCOR/LEXONE (métribuzine), PURSUIT, et VALOR (imazéthapyr/pendiméthaline) procurent également une bonne maîtrise, bien que les plantules qui lèvent à partir de graines enfouies profondément dans le sol risquent d'échapper à ces traitements. Certains peuplements de lampourde glouteron affichent maintenant une résistance aux herbicides du groupe 2, comme PURSUIT, dans neuf États producteurs de soya des États-Unis. Pour l'instant, aucun peuplement résistant n'a encore été signalé en Ontario[2].

Dans le maïs, la plupart des anti-dicotylédones de prélevée et de postlevée procurent une excellente maîtrise de la lampourde glouteron. C'est notamment le cas des produits suivants : BANVEL II (dicamba), MARKSMAN (dicamba/atrazine), FIELDSTAR (flumetsulam/clopyralide), 2,4-D, PEAKPLUS (prosulfuron + dicamba), PARDNER (bromoxynil), BASAGRAN FORTE et LADDOK (bentazone/atrazine). Pour de l'information sur les herbicides, les doses, les cultures dans lesquelles ces produits peuvent être utilisés sans danger et les précautions particulières à prendre, consulter la dernière édition de la publication 75F du MAAO, Guide de lutte contre les mauvaises herbes[2].


Adventice des cultures


Actuellement adventice des champs de tournesol notamment dans le Sud-Ouest de la France[5], où elle est combattue par l'introduction de variétés de tournesol obtenues par mutagenèse, résistantes à certains herbicides[6]. L'invasion de cette plante est favorisée par les rotations bisanuelles qui alternent le blé avec le tournesol. Son cycle très rapide lui permet de se développer et de produire des graines très rapidement, dès qu'elle trouve un sol nu et chaud. Les graines s'accrochent facilement et sont vite disséminées de lieu en lieu. La culture du tournesol relativement récente, à partir des années 1970, a ainsi favorisé le développement du xanthium. En l'absence de désherbage ou de destruction post-récolte, la plante est victime de maladies (dont l'oïdium).


Usages


« Les feuilles de lampourde, d'une saveur amère et astringente (ne rougissant pas le papier bleu), étaient jadis employées sous forme de suc ou d'extrait dans les maladies cutanées chroniques et dans celles du système lymphatique. On l'a vantée dans les dartres, le goitre[7] et même dans le cancer. On donnait le suc des feuilles à la dose de 180 g ou l'extrait à celle de 4 à 8 g. L'infusion des feuilles dans le vin blanc fut longtemps en usage contre la gravelle. Les anciens se servaient de cette plante pour teindre leurs cheveux en jaune et en blond, couleur autrefois la plus estimée. » Cazin (1868)[8].

« La petite bardane est tout à fait inusitée de nos jours. La turquette et la reine-des-prés étaient aussi complètement abandonnées ; on leur reconnaît de nouveau des propriétés qu'elles ont toujours possédées : il en sera peut-être de même de la lampourde. Cette raison suffit pour la rappeler aux praticiens qui ne dédaignent pas nos plantes indigènes, et justifier la petite place que nous avons cru devoir lui accorder. Il faut donner asile aux proscrits... En médecine, comme en politique, ce qu'on livre aujourd'hui au mépris sera peut-être demain loué avec exagération. » Cazin (1868)[8].


Notes et références


  1. « EFlore », sur Tela Botanica (consulté le ).
  2. « La lampourde glouteron », sur www.omafra.gov.on.ca (consulté le )
  3. (en) Bhanu P.S. Sagar & Srishti Singh, « Safety and toxicity evaluations of Xanthium strumarium Linn », sur consulté le =2020/10/26, .
  4. « IRIIS phytoprotection », sur IRIIS phytoprotection (consulté le )
  5. http://www.cetiom.fr/espaces-regionaux/publications-documents/regions-sud/dossiers-en-ligne/dossier-regional-desherbage-du-tournesol-fevrier-2009/deserbage-du-tournesol-xanthium-strumarium/
  6. « Articles par thème », sur Terres Inovia (consulté le ).
  7. struma en latin
  8. http://uses.plantnet-project.org/fr/Lampourde_%28Cazin_1868%29

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Liens externes



На других языках


[en] Xanthium strumarium

Xanthium strumarium (rough cocklebur,[2] clotbur, common cocklebur, large cocklebur, woolgarie bur) is a species of annual plants of the family Asteraceae.[3] Some sources claim it originates in southern Europe and Asia, but has been extensively naturalized elsewhere.[4][5][6] Others, such as the Flora of China and Flora of North America, state it orignates in the Americas but was an early introduction to Eurasia.[7][8]

[es] Xanthium strumarium

La bardana común (Xanthium strumarium) es una especie de planta herbácea de la familia de las asteráceas, nativa de América del Norte y alóctona en Europa y Asia. Prolifera en campos, cunetas, guijarrales junto a los cauces y riberas; en general, en zonas degradadas pero húmedas de zonas cálidas.
- [fr] Lampourde glouteron

[ru] Дурнишник обыкновенный

Дурни́шник обыкнове́нный, или Дурнишник зобови́дный (лат. Xánthium strumárium) — однолетнее травянистое растение, вид рода Дурнишник (Xanthium) семейства Астровые (Asteraceae).



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