Le Genévrier commun ou Genièvre (Juniperus communis L.) est une espèce d'arbuste de la famille des Cupressacées, à cônes bleu violacé ressemblant à des baies (cônes bacciformes), et aux feuilles épineuses. Il est parfois appelé Peteron ou Petrot.
Pour les articles homonymes, voir Genièvre.
Règne | Plantae |
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Division | Pinophyta |
Classe | Pinopsida |
Ordre | Pinales |
Famille | Cupressaceae |
Genre | Juniperus |
Espèce
Statut de conservation UICN
LC : Préoccupation mineure
La taille de cet arbuste ou arbrisseau peut varier de 4 à 10 mètres de hauteur[1].
Les feuilles sont des aiguilles persistantes verticillées par trois, très piquantes, qui présentent une carène sur la face supérieure et une épaisse bande blanche de stomates sur la face inférieure[2].
Cette espèce produit des cônes mâles très petits et des cônes femelles constitués d'écailles charnues qui se soudent au cours de leur développement (concrescence). Le cône femelle, une fois fécondé et développé, a l'apparence d'une baie. D'abord vert, il devient sombre et bleuâtre en mûrissant. Il est indifféremment appelé « genièvre », « baie de genièvre » ou « baie de genévrier ». Il se développe durant deux ans[3].
Le genévrier commun se distingue du genévrier cade (Juniperus oxycedrus) par ses aiguilles n'ayant qu'une seule large bande blanche (alors que les aiguilles du cade ont deux bandes parallèles plus étroites), et par des fruits plus petits et plus sombres.
Cette espèce pionnière pousse dans les landes sableuses comme sur les sols calcaires. Elle est fréquente sur les stations arides et ensoleillées.
Elle est commune en France où elle est disséminée de l'étage collinéen à l'étage subalpin.
Le terme genévrier dérive de genièvre et du suffixe -ier. Il est issu du latin classique juniperus « genévrier » devenu *jeniperus[4].
On appelle également genièvre une eau-de-vie (appelée peket en wallon) proche du gin britannique que l'on parfume comme cette dernière à l'aide de ces baies. Ces dernières entrent aussi dans la composition du gin, du sahti scandinave, du borovička d'Europe centrale ou de l'aquavit.
Les baies de genévrier parfument la choucroute et les pâtés, et entrent dans la recette de certains plats de gibier ou viandes grasses, notamment en raison de leurs propriétés digestives.
Pour utiliser le calcium, les Navajos brûlent les branches pour manger la cendre riche en calcium.[réf. nécessaire]
Dans toutes les Alpes on faisait couramment un estre de genièvre (extrait de genièvre). Il donnait beaucoup de travail au cours du mois de décembre. Les graines étaient cuites à l'eau puis pressées avec une presse puissante. Détail des opérations :
Cet estre se conserve très longtemps. Il s'utilise dans du lait chaud, sur des tartines avec un peu de crème fraîche, ou comme sucre doté d'un goût particulier.
Le genévrier est utilisé pour réaliser des haies en raison de sa robustesse. Il peut également être utilisé dans l'art du bonsaï.
Les baies et les jeunes pousses, préparées en infusion, ont des effets diurétiques, stomachiques et digestifs. Dans la médecine traditionnelle des Alpes occidentales, elles sont préparées sous forme d'une confiture amère appelée dzenevrà[5], terme dérivant du nom de cette plante en valdôtain, dzenévro[6]. Dans la haute vallée du Lys, ce remède naturel est appelé räcketrò ou reckelti dans les deux dialectes locaux de la langue walser (le titsch et le töitschu, respectivement).
Plus qu'un traitement des digestions difficiles et des gaz intestinaux, les baies de genièvres sont ajoutées préventivement lors de la préparation de plats un peu lourds afin de faciliter leur digestion.
Un usage abusif du genévrier peut provoquer des troubles rénaux ; de ce fait, il ne doit pas être utilisé durant les grossesses. Des empoisonnements de chèvres dus à une consommation trop importante de rameaux de ce genévrier ont été rapportés[7].
Une huile essentielle de genévrier commun est produite par distillation à la vapeur d'eau des baies et des rameaux, il faut environ 100 kg de baies pour espérer obtenir 1,5 kg d'huile essentielle.
D'après Jean Valnet[8] l'huile essentielle de genévrier issue de la distillation des baies possède de multiples propriétés thérapeutiques : tonique général c'est-à-dire « stimulant » (notamment neurologique et digestif) ; diurétique dépuratif (favoriserait notamment l'excrétion de l'acide urique) et antilithiasique urinaire ; antiarthralgique et antigoutteux ; antiseptique général (notamment respiratoire, digestif et urinaire) ; antiparasitaire ; antiseptique et cicatrisant de la peau et des muqueuses. Cet auteur préconise l'usage de l'huile essentielle de genévrier commun dans diverses indications :
L'usage interne de cette huile essentielle est contre-indiqué en cas de maladie rénale et lors de toute insuffisance rénale aiguë ou chronique.
D'après le site Passeport Santé, l'huile essentielle de genévrier commun est réputée pour ses vertus anti-inflammatoire, bactéricide, antivirale, antifongique, mucolytique et drainante[9],[10].
Le musée national du Genièvre à Hasselt, en Belgique, est consacré au genévrier en général, au genévrier commun en particulier ainsi qu'à leurs cônes et à l'utilisation qu'il est possible d'en faire.
Le genièvre est célébré le 9 frimaire ou jour du genièvre du calendrier républicain, chaque 29 ou 30 novembre du calendrier grégorien selon les années.
En Cerdagne, le genévrier était traditionnellement cloué sur les portes pour se protéger du mauvais sort et des voleurs. Un brin dans la poche permettait également de se prémunir des accidents et des attaques d'animaux sauvages. Enfin, les sorcières elles-mêmes l'utilisaient comme encens pour jeter des mauvais sorts[11].
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