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Glossopteris est un genre de plantes de l'ordre éteint des Glossopteridales. C'est le genre le mieux connu de cet ordre. Ce dernier (parfois appelé Arberiales ou Dictyopteridales) appartient au groupe (sans doute une division) éteint des Pteridospermatophytes.

Glossopteris
Fossile de Glossopteris browniana.
Classification
Règne Plantae
Division  Pteridospermatophyta
Ordre  Glossopteridales
Famille  Glossopteridaceae

Genre

 Glossopteris
Brongn., 1828

Les Glossopteridales étaient abondantes au Permien. Elles sont considérées comme un marqueur stratigraphique du Permien bien que des spécimens d'âge Trias aient été rapportés et qu'il existe une occurrence anormale au Jurassique[1].

Distribution : Inde, Australie, Amérique du Sud, Antarctique, Afrique.


Étymologie



Historique


Vue de la répartition de Glossopteris sur le Gondwana1 Amérique du Sud, 2 Afrique, 3 Madagascar, 4 Sous-continent indien, 5 Antarctique, 6 Australie.
Vue de la répartition de Glossopteris sur le Gondwana
1 Amérique du Sud, 2 Afrique, 3 Madagascar, 4 Sous-continent indien, 5 Antarctique, 6 Australie.

L'ordre Glossopteris a été décrit en détail pour la première fois par le botaniste Adolphe Brongniart en 1828 (Prodrome d'une histoire des végétaux fossiles). Les glossoptérides et leurs différentes espèces avaient d'abord été classés tantôt dans différents groupes de gymnospermes : cycadophytes, fougères à graines, gnétophytes, Cordaitales, tantôt comme angiospermes, lorsque la découverte de leurs organes mégasporophylles[2], en 1977, confirma qu'il s'agissait bien d'un ordre disparu apparenté aux fougères à graines.

C'est la répartition des fossiles de Glossopteris qui a conduit le géologue Eduard Suess à envisager qu'il y avait eu par le passé une connexion entre Inde, Australie, Afrique, Amérique du Sud et Antarctique[3]. Il appela ce « super-continent » Gondwana d'après une région d'Inde (Gondwâna) où Glossopteris est abondant. Cette répartition de Glossopteris viendra soutenir la théorie d'Alfred Wegener sur la dérive des continents.


Description



Organes végétatifs


Feuille fossilisée de Gangamopteris cyclopteroides FEIST ( Mont Kotta, Antarctique).
Feuille fossilisée de Gangamopteris cyclopteroides FEIST ( Mont Kotta, Antarctique).

On suppose que glossopteris était une plante ligneuse qui avait un port de buisson ou d'arbre. Les plus grands spécimens ont pu atteindre 30 m de haut. Le tissu xylémique des glossoptérides est du pycnoxyle (xylème épais au parenchyme mince) présentant des cernes de croissance marqués. Les rayons sont unisériés, les parois radiales des trachéides portent des ponctuations araucarioïdes (on les range parfois dans le genre Araucarioxylon). Les parois primaires des trachéides s'organisent selon des lignes radiales, plusieurs vacuoles sont hexagonales. Les canaux de xylème sont monoxyles. Le tronc de Glossopteris skaarensis présente une paroi primaire dont les trachéides possèdent des stomates ronds.

Les organes souterrains ne plongent pas très profondément et sont classés comme Vertebraria. Au centre il y a un xylème primaire directeur, entouré de quatre à sept rayons de bois secondaire, séparés les uns des autres par des vacuoles. Le xylème secondaire présente des cernes de croissance. Le bois secondaire est entouré d'un périderme mince et spongieux. Le bois primaire est formé de trachéides annulaires, le bois secondaire de trachéides à stomates.

Les feuilles sont simples, alternes ou distribuées en hélices compactes autour des branches. Plusieurs indices donnent à penser que les feuilles se rattachaient sur les rameaux par petits groupes, comme c'est le cas pour le gingko. Les glossoptérides perdaient leurs feuilles à l'automne. La plupart des feuilles ont été retrouvées isolées.

Glossopteris est à ce jour le genre de végétaux le plus représenté dans les fossiles de cette période. Ses feuilles lancéolées présentent une nervure centrale bien nette, avec un réseau de nervures secondaires. On en a décrit plus de 200 variétés, vraisemblablement en raison de l'absence d'une classification standardisée. Par exemple 70 espèces ont été décrites rien qu'en Inde[4]. La plus commune est Glossopteris browniana, dont les feuilles mesurent plus de 30 cm et présentent une extrémité arrondie. L'épiderme de Glossopteris fibrosa a pu être étudiée : les fentes se limitent à la face postérieure des feuilles et sont entourées de quatre à huit cellules sœurs. Plusieurs variétés présentent des barbes sur la face postérieure des feuilles.

L'anatomie des feuilles n'a pu être étudiée que sur quelques espèces. Glossopteris schopfii possède de quatre à cinq faisceaux conducteurs le long de la nervure centrale. Les fascicules sont divisés par d'épaisses cellules fibreuses. La densité des tubes criblés, qu'on ne trouve également que sur la face postérieure, atteint 40 par mm². La nervure centrale de Glossopteris skaarensis est formée d'un large faisceau conducteur unique, à trachéides directeurs, entouré d'une mince membrane séparatrice. On trouve aussi des pétioles sur les formes apparues au Trias.

Gangamopteris est une espèce surtout représentée au Permien inférieur, dont les feuilles n'ont pas de nervure centrale perceptible. Les autres types de feuilles bien identifiées sont celles de Belemnopteris et de Rhabdotaenia ; on a trouvé plus rarement Rubidgea, Palaeovittaria et Euryphyllum.


Organes reproducteurs


Les organes reproducteurs (ovules et étamines) sont disposés sur les feuilles. Les organes mâles et femelles se trouvent sur des feuilles différentes.


Les organes porteurs de graines

Les organes femelles consistent en une structure dorso-ventrale, sur laquelle les graines se développent. On a donné divers noms à cette structure : capitulum, mégasporophylle, cupule, fertiliseur. Plusieurs de ces organes sont susceptibles d'avoir porté des cônes.

La morphologie des organes porteurs de graines est beaucoup plus variée que celle des organes végétatifs. On trouve ainsi :

Les types de graine les plus courants sont le pterygosperme et les stéphanostomes.


Les organes producteurs de pollen

Les organes portant le pollen sont toujours plus difficiles à trouver dans les fossiles que les organes portant les graines. L'organe le plus souvent retrouvé s'appelle Glossotheca : c'est le prolongement du pétiole d'une feuille. Son extrémité est couverte de groupes d'étamines allongéeset peut comporter jusqu'à 100 étamines.

Les étamines isolées des glossopterides sont appelées Arberiella, Lithangium et Polytheca ; leurs sporanges sont uniloculaires. Les grains de pollen d’Arberiella possèdent deux poches d'air. Chez Arberiella vulgaris, ils sont longs de 85 µm. Chez Lithangium ils n'ont qu'un seul stigmate, et chez Polytheca, ils sont monocolpés (c'est-à-dire qu'ils ne comportent qu'un seul sillon).


Écologie


Les glossoptérides colonisaient, selon toute vraisemblance, les zones marécageuses : on le déduit de la présence de sacs remplis d'air le long de leur rhizome. Ils étaient adaptés à un cycle de saisons très différenciées, mais ont su s'étendre sur toutes les terres comprises entre 40 et 90° de latitude sud. Les feuilles fossilisées en épaisses couches donnent à penser que ces plantes étaient à feuilles caduques. Les cernes du bois sont des indices de croissance saisonnière[3].


Répartition


Les glossoptérides se sont répandus sur toute l'étendue du Gondwana et on trouve aujourd'hui leurs fossiles essentiellement en Australie, en Afrique, en Amérique du Sud et dans l’Antarctique. Ils ont constitué l'essentiel de la flore de ces régions au cours du Paléozoïque tardif.


Systématique


La classification génétique des glossoptérides demeure un mystère. Ces fougères partagent les caractéristiques morphologiques de différents groupes, mais celui dont elles sont, somme toute, les plus proches, est celle des fougères à graines, parmi lesquelles on les range pour l'instant.

Schopf considérait les glossoptérides comme l’ancêtre des gnetales[5]. Les recherches de cladistique de Doyle et Donoghue les rangent comme parentes des angiospermes[6].


Notes et références


  1. (en)Delevoryas, T., Person, C.P., 1975. Mexiglossa varia gen.et sp.nov., a new genus of glossopteroid leaves from the Jurassic of Oaxaca, Mexico.Palaeontographica 154B, 114-120
  2. D'après R.E. Gould, T. Delevoryas, « The biology of Glossopteris: Evidence from petrified seed-bearing and pollen-bearing organs », Alcheringia Archives, vol. 1, , p. 387-399.
  3. Cf. (en) R.S. Hill, E.M. Truswell, S. McLaughlin, M.E. Dettmann et A. E. Orchard (dir.), Flora of Australia. Volume 1., Introduction, Melbourne, ABRS/CSIRO Australia, (réimpr. 2), 670 p. (ISBN 0-643-05965-2), « Evolution of the Australian Flora: Fossil evidence », p. 260
  4. (en) Chandra et Suranges, 1975
  5. Cf. J. M. Schopf, « Morphologic interpretation of fertile structures in glossopterid gymnosperms », Review of paleobotany and palynology, no 21, , p. 25-64
  6. Cf. J.A. Doyle, M.J. Donoghue et B.A. Thomas et R.A. Spicer (dir.), Systematic and Taxonomic Approaches in Paleobotany, Londres, Oxford Univ. Press, , « Relationships of angiosperms and Gnetales: a numerical cladistic analysis »

Voir également



Liens externes



Bibliographie



На других языках


[en] Glossopteris

Glossopteris [etymology: from Ancient Greek γλῶσσα (glôssa, " tongue ") + πτερίς (pterís, " fern ")] is the largest and best-known genus of the extinct Permian order of seed ferns known as Glossopteridales (also known as Arberiales, Ottokariales, or Dictyopteridiales). The genus Glossopteris refers only to leaves, within a framework of form genera used in paleobotany. (For likely reproductive organs see Glossopteridaceae.) Species of Glossopteris were the dominant trees of the middle- to high-latitude lowland vegetation across the supercontinent Gondwana during the Permian Period. Glossopteris fossils were critical in recognizing former connections between the various fragments of Gondwana: South America, Africa, India, Australia, New Zealand, and Antarctica.

[es] Glossopteris

Glossopteris es un género fósil de hojas, perteneciente al grupo de las Pteridospermas[1], que caracterizó al período Pérmico. La abundancia y distribución de estas hojas en Sudamérica, India, Australia y África, posteriormente descubierto también en Antártida, fue una de las evidencias utilizadas por Alfred Wegener para reconstruir el supercontinente de Gondwana.[2]
- [fr] Glossopteris (genre fossile)



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