Couepia guianensis est une espèce d'arbres de la famille des Chrysobalanaceae, endémique d'Amazonie et du plateau des Guyanes. C'est l'espèce type du genre Couepia Aubl..
Règne | Plantae |
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Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Rosidae |
Ordre | Rosales |
Famille | Chrysobalanaceae |
Genre | Couepia |
Espèce
Classification APG III (2009)
Clade | Angiospermes |
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Clade | Dicotylédones vraies |
Clade | Rosidées |
Clade | Fabidées |
Ordre | Malpighiales |
Famille | Chrysobalanaceae |
Statut de conservation UICN
LC : Préoccupation mineure
Synonymes
En Guyane, on l'appelle Kuebi (Aluku)[2], et particulièrement Boliquin, Koko, Kouebi pour la sous-espèce glandulosa[3], mais on emploie aussi les noms génériques de Bois-gaulette (Créole), Kwepi (Kali'na), Kouebi koko ou Bolikin (Nenge tongo), Wɨla yɨsi (Wayãpi), Pajurà verdadeiro (Portugais), Égron-anaura (Sranan tongo)[4].
Il est connu au Suriname sous les noms de Anoura, Anaura, Broedoehoedoe (Nenge tongo), Kjawhatjawha (Saramaka), Boboeraballi, Doekoelia, Dokolia diamoroe, Anaura balli, Kaierieballi (Arawak), Japopalirian, Tiro beokaieriballi, Japopalli, Tekora (Karib)[5], et particulièrement Oenikiakia djamaro, Kariballi hohorodihoro, Apesia pour la sous-espèce guianensis[3].
Au Venezuela on appelle la sous-espèce divaricata Merecure terán, Mezcla ou Pasita (Espagnol), la sous-espèce glandulosa Merecure orillero, Merecure Terán, Merecurito, Palo de lapa (Espagnol) ou Putuwáhse (Curripaco), et la sous-espèce guianensis Dakonaichu (Yekwana) ou Sarrapia de picure (Espagnol)[6].
Couepia guianensis comprend trois sous-espèces[7],[8] :
Couepia guianensis est un arbre atteignant jusqu'à 25-30 m de haut. Les jeunes branches pubérulentes, deviennent rapidement glabres.
Les feuilles sont simples alternes. Les stipules sont linéaires, longues de 1 à 3 mm, précocement caduques. Le pétiole, pubescent arachnoïde lorsqu'il est jeune, devenant glabres et rugueux avec l'âge, est canaliculés au-dessus, long de 3 à 9 mm, souvent accompagué de deux glandes à sa jonction avec le limbe. Le limbe est membraneux à coriaces, de forme oblongue à oblongue-lancéolée, à base cunéiforme à arrondie, fortement acuminées (l'apex finement pointu est long de (5)8-18 mm), long de (4,5)5 à 14(16,5) cm pour (2,2)2,5 à 5,5(6) cm de large. La face adaxiale (supérieure) est glabre, lisse et luisante. La face abaxiale (inférieure) est couverte d'une pubescence caduque clairsemée, ou densément gris à brun-laineux-arachnoïde-tomenteux appressés, tardivement glabrescente. La nervure médiane est proéminente au-dessus, et en dessous. Les 10-15(16) paires de nervures secondaires sont planes au-dessus, saillantes en dessous.
L'inflorescence se compose de panicules terminaux (ou axillaire, naissant à l'aisselle des feuilles supérieures), racémeux ou peu ramifiés, souvent avec seulement de courtes branches portant 2 ou 3 fleurs. Les bractées et bractéoles sont subulées, minuscules, membraneuses, ovales et caduques (non persistantes à la floraison). Le rachis et les rameaux sont glabres, peu pubérulents, à tomenteux grisâtres ou brunâtres. Les pédicelles sont longs de 0,5 à 4 mm.
Les fleurs sont longues de 9-12 mm. Le réceptacle est cylindrique à subcampanulé, formant un tube long de 4,5 à 10 (12) mm pour 1 à 2,5 mm de large sous le calice, épais d'environ 2 mm dans sa partir supérieure, glabre à l'intérieur (à l'exception des poils défléchis autour de la gorge), et légèrement gris-pubérulent à glabre à l'extérieur (pubescence peu apprimée-pubérulente ne formant pas une couverture complète). Le calice se compose d'un court tube de 5-6 mm, tomenteux, glabre à l'intérieur, avec des lobes arrondis, longs de 2-2,5 mm, partiellement pubérulents (à poils peu apprimés-pubérulents) ou glabres à l'extérieur. La corolle comporte 5 pétales blancs, glabres sur la surface externe, et généralement ciliés sur les marges. On compte environ 14-30(40) étamines unilatérales, insérées en demi-cercle avec de courts staminodes en face d'elles. L'ovaire est tomenteux à villeux, avec le style pubescent sur au moins la moitié de sa longueur.
Les fruits sont arrondis, globuleux à ovoïdes, 3-4 x 2,5-3 cm. Le péricarpe ligneux se compose d'un épicarpe (ou exocarpe) lisse et glabre, d'un mésocarpe fin et charnu, et d'un endocarpe fin, fragile, de texture granuleuse, glabre à l'intérieur[5],[9].
Cette sous-espèce est un arbre petit à grand, qui se distingue par :
Cette sous-espèce est un arbre atteignant 12 m de hauteur, qui se distingue par :
Cette sous-espèce est un petit arbre qui se distingue par :
Couepia guianensis est une espèce endémique de l'Amazonie et du plateau des Guyanes : Colombie, Venezuela, Guyana, Suriname, Guyane, Brésil amazonien[6].
Couepia guianensis est une espèce endémique d'Amazonie, particulièrement menacée par le réchauffement climatique[11].
L'anatomie des feuilles de Couepia guianensis a été étudiée[12].
La génétique de Couepia guianensis a été étudiée dans le cadre d'une étude phylogénétiques de familles d'arbres pantropicaux[13].
Couepia guianensis est très utilisé chez les Businenge pour l'art Tembé[14].
Couepia guianensis est employé comme bois de feu, et les cendres de l'écorce servent lors de la fabrication de poteries amérindiennes, comme dégraissant de l'argile[4].
En 1775, le botaniste Aublet propose le protologue suivant[15] :
« COUEPIA Guianenſis. (Tabula 207.)
Arbor ſexaginta-pedalis, ad ſummitatem trunci ramoſiſſimai ramis ſparſis hunc & illinc. Folia alterna, glabra, integerrima, undulata, ovara, acuta, petiolata, petiolis villoiis, rufeſcencibus. Flores terminates. Fructus ; drupa ovata, ſicca, cinerea, ſulcis variis dehiſcentibus notata. Semen amarum non comeditur.
Fructnm ferebat Octobri.
Habitat in ſylvis prope fluvium Sinémarienſem.
Nomen Caribæum COUEPI.
LE COUEPI de la Guiane.Cet arbre eſt très grand. Son tronc a environ ſoixante pieds de hauteur. Son écorce eſt griſe, liſſe ; ſon bois eſt rougeâtre, dur & peſant. Sa tête eſt formée par des branches tortueuſes qui ſe répandent en tous ſens. Elles donnent naiſſance à un grand nombre de rameaux garnis de feuilles alternes, minces, ondées à leur bord, vertes, longues de deux pouces & demi, ſur un & plus de largeur. Le pédicule eſt fort court & chargé de poils roux.
Les fleurs naiſſent par bouquets à l'extrémité des rameaux. Leur calice eſt un tube courbe, long d'un demi-pouce, plus renflé en ſa partie ſupérieure qui ſe diviſe en cinq portions. Les pétales étoient tombés.
Les étamines ſont en grand nombre ; leurs filets ſont longs ; les anthères ſont très petites. Toutes les étamines naiſſent d'un diſque qui couronne l'ouverture du calice.
Le piſtil eſt un ovaire ſitué ſur le bord du diſque, au deſſous des divisions inférieures du calice. Cet ovaire eſt ſurmonté d'un style long, courbé, & terminé par un petit stigmate aigu.
L'ovaire devient un fruit gros comme une noix avec ſon brou porté ſur le calice qui alors eſt plein & ſolide. Son écorce eſt épaiſſe, un peu ligneuſe, fibreuſe, pointillée & gerſée. Elle couvre une coque mince, caſſante, dans laquelle eſt une amande amère, oblongue, arrondie, qui ſe partage en deux lobes, & eſt recouverte d'une membrane rouſſâtre.
Les Galibis détachent l'écorce de cet arbre, qu'ils ſont ſecher, & s'en fervent pour cuire leur poterie.
Cet arbre vient dans les forêts de Sinémari, éloignées de trente lieues des bords de la mer. Il eſt appellé COUEPI par les Galibis. »
— Fusée-Aublet, 1775.
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