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Brachythecium rivulare (River Feather-moss pour les anglophones) est une espèce de mousses (Bryophytes) appartenant au genre Brachythecium de la famille des Brachytheciaceae, classée dans l'ordre des Hypnales. Cette espèce supporte l'immersion et est souvent considérée comme aquatique bien que pouvant aussi vivre hors de l'eau. C'est l'une des nombreuses espèces qui peut abriter des tardigrades[3].

exemple de forme terrestre
exemple de forme terrestre
détail, forme terrestre
détail, forme terrestre
...en hiver sous la glace
...en hiver sous la glace
Fructification
Fructification
Brachythecium rivulare
Brachythecium rivulare.
Classification selon Tropicos
Règne Plantae
Classe Equisetopsida
Sous-classe Bryidae
Super-ordre Hypnanae
Ordre Hypnales
Famille Brachytheciaceae
Genre Brachythecium

Espèce

Brachythecium rivulare
Schimp., 1853[1]

Synonymes

Elle est assez répandue dans l'hémisphère nord surtout dans les environnements humides (voire immergés[4]) et calcaires (bien que certaines populations de cette mousse aient été trouvées dans des zones non calcaires). Elle est absente d'une grande partie de l'hémisphère sud et rare là où elle y est présente.

Dans certains contextes (sources[5] pétrifiantes, suintement sur roche, cascades d'eau riches en calcium et gaz carbonique dissous, bord de rivières) cette hygrophyte a la particularité d'être impliquée dans des phénomènes de pétrification assez rapide (formation de roches de type tufs et travertins via un processus dit de biolithogenèse[6],[7]). On la trouve aussi dans les milieux ombragés et humides, sur le sol et les racines d'arbres en milieu forestier et dans les prairies humides.


Risques de confusion


Elle ne doit pas être confondue avec Brachythecium rutabulum génétiquement et physiquement proche mais dont elle se différencie par quelques détails (type de croissance, adaptation aux milieux pétrifiants, forme des feuilles légèrement différente (bords incurvés vers l'extérieur, alors que rutabulum Brachythecium a des feuilles dont les bords sont incurvés vers l'intérieur.


Services écosystémiques


Sur le sol, cette espèce, comme toutes les mousses contribue à protéger les sols de l'humidité, de la dessication et de l'érosion.

Localement Brachythecium rivulare joue un rôle géologique très particulier en contribuant aux puits de carbone via la formation de travertins ou équivalents de stromatolithes modernes[8] constitués d'encroutements de carbonates cristallisants sur les mousses aspergées d'eau minéralisées sur les sources et cascades dites « pétrifiantes »[9],[10],[11]. Ces mousses contribuent à la formation d'un habitat spécifique dit « Cratoneurion » (qui peut être en Europe protégé au titre de la Directive habitats ou du Réseau Natura 2000[12]).


Identification


Cette espèce présente des tiges plutôt rampantes ou légèrement érigées, de manière apparemment plus erratique durant le phénomène de pétrification (comme chez d'autres espèces de mousse, la forme de croissance peut varier selon le type d'habitat (selon la disponibilité en lumière, humidité, nutriments)[13] ;

Les feuilles sont généralement plutôt triangulaires et allongées.


Habitats et occurrence


Cette espèce est habituellement trouvée sur des sols riches en éléments nutritifs et fait partie de celles qui supportent un substrat périodiquement inondé ou sur lesquels l'eau ruisselle ou éclabousse en permanence.


Diversité génétique


Une évaluation de la diversité génétique et une étude de la structuration génétique des populations de Brachythecium rivulare conduite dans une réserve naturelle chinoise (réserve naturelle de Foping en Chine) a révélé (à partir de 60 échantillons prélevés dans cinq populations le long d'un gradient d'élévation) « un niveau élevé de variation génétique » avec un indice de Shannon variant de 0,3011 à 0,3582. Lors de cette étude l'analyse de la variance moléculaire a également montré qu'une grande partie de la variation génétique (91,20 % de) était interpopulationnelle alors qu'une faible diversité (8,80 % en moyenne) caractérisait chaque population.

De manière intéressante, mais non expliquée, cette étude a aussi montré qu'il n'y avait pas de corrélation significative entre la distance génétique et le gradient élévation parmi les cinq populations étudiées[14].


Bioindication


Elles sont dans certains contextes bio-indicatrices de phénomènes de pétrification[15] (impliquées dans les processus de pétrification notamment).

Des comparaisons avec d'autres bryophytes aquatiques (à partir d'échantillons prélevés sur 170 sites dans 32 rivières de Galice en Espagne) ont montré que les mousses immergées pouvaient présenter des taux de chlorophylle plus élevés que chez certains bryophytes terrestres, et que cette espèce supporte mieux la pollution par les métaux que Scapania undulata et moins que Fontinalis antipyretica. Selon les auteurs, l'évaluation du ratio de pigments à l'intérieur d'un bryophyte aquatique pourrait présenter un intérêt pour la bioindication de la qualité de l'eau.

Des études de vulnérabilité à la pollution ont été faites sur la base de l'observation de transplantation de différents bryophytes aquatiques (dont Brachythecium rivulare) d'un milieu non pollué à un milieu pollué[16] ; elles ont notamment montré que les phaeopigments sont les plus vulnérables à la pollution organique de l'eau.

Selon Haury & al (1993), dans les régions industrialisées et d'agriculture intensive les bryophytes aquatiques présentent certaines limites en termes de bioindication[17].

Cette espèce peut - dans une certaine mesure - bioaccumuler certains métaux toxiques[18], dont de l'uranium (qui est parfois naturellement retrouvé dans certaines sources[19]). Elle a été proposée comme bioindicateur pour le suivi de cours d'eau pollué, dont au Royaume-Uni[20], mais elle disparait dans les rivières très polluées.


Au microscope



Liste des variétés et sous-espèces


Selon The Plant List (6 septembre 2019)[1] :

Selon Tropicos (6 septembre 2019)[21] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :


Notes et références


  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 6 septembre 2019
  2. BioLib, consulté le 6 septembre 2019
  3. Argue C.W (1972) Tardigrades from New Brunswick, Canada. 2. Canadian Journal of Zoology, 50(1), 87-94.
  4. Décamps, H., & Lafont, M. (1974). Cycles vitaux et production des Micrasema Pyrénéennes dans les mousses d'eau courante (Trichoptera, Brachycentridae). In Annales de Limnologie (Vol. 10, No. 1, p. 1-32). Station Biologique du lac d'Orédon.
  5. Zechmeister, H., & Mucina, L. (1994). Vegetation of European springs: High‐rank syntaxa of the Montio‐Cardaminetea. Journal of Vegetation Science, 5(3), 385-402.
  6. Symoens, J. J., Duvigneaud, P., BERGHEN, C. V., Dewit, J., & Kiwak, A. (1951). Aperçu sur la végétation des tufs calcaires de la Belgique. Bulletin de la Société Royale de Botanique de Belgique/Bulletin van de Koninklijke Belgische Botanische Vereniging, 83(Fasc. 3), 329-352.
  7. Imchenetzky, A. (1962). Notes sur deux tufiers du Périgord méridional. Bulletin de la Société botanique de France, 109(sup3), 95-97.
  8. Freytet P & Plet A.(1996) Modern freshwater microbial carbonates: thePhormidium stromatolites (tufa-travertine) of southeastern Burgundy (Paris Basin, France). Facies, 34(1), 219-237 (résumé).
  9. Freytet P (1992) Les cristallisations de calcite associées à des restes végétaux (algues, feuilles) en milieu fluviatile et lacustre, actuel et ancien (tufs et travertins). Bulletin de la Société Botanique de France. Actualités Botaniques, 139(1), 69-74.
  10. Freytet P & Verrecchia E (1989) Les carbonates continentaux du pourtour méditerranéen: microfaciès et milieux de formation. Méditerranée, 68(2), 5-28.
  11. Freytet P & Plet A (1996) Modern freshwater microbial carbonates: thePhormidium stromatolites (tufa-travertine) of southeastern Burgundy (Paris Basin, France). Facies, 34(1), 219-237 (résumé).
  12. Barbero M (2000) Les habitats naturels humides de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Guide technique à l’usage des opérateurs de sites Natura (résumé)
  13. Gimingham, C. H., & Birse, E. M. (1957). Ecological studies on growth-form in bryophytes: I. Correlations between growth-form and habitat. The Journal of Ecology, 533-545.
  14. Zhu, Y. Q., Liu, L., Wang, Y. F., & Shao, X. M. (2013). Genetic diversity and population structure of Brachythecium rivulare Schimp.(Brachytheciaceae) from Foping Nature Reserve, Shaanxi, China, detected by RAPD markers. Journal of Bryology (résumé)
  15. Hugonnot V (2010) Les bryophytes et les bryocénoses du site d’Entraygues (Var, France) comme outil d’évaluation d’un projet de renaturation hydrologique. Revue internationale d’écologie méditerranéenne International Journal of Mediterranean Ecology.
  16. Martinez-Abaigar, J., Nuñez-Olivera, E., & Sanchez-Diaz, M. (1993). Effects of organic pollution on transplanted aquatic bryophytes. Journal of Bryology, 17(4), 553-566.
  17. Haury, J., & Peltre, M. C. (1993, Septembre). Intérêts et limites des «indices macrophytes» pour qualifier la mésologie et la physico-chimie des cours d'eau: exemples armoricains, picards et lorrains. In Annales de Limnologie-International Journal of Limnology (Vol. 29, No. 3, p. 239-253). EDP Sciences.
  18. Erdman, J. A., & Modreski, P. J. (1984). Copper and cobalt in aquatic mosses and stream sediments from the Idaho Cobalt Belt. Journal of Geochemical Exploration, 20(1), 75-84 (résumé).
  19. Shacklette, H. T., & Erdman, J. A. (1982). Uranium in spring water and bryophytes at Basin Creek in central Idaho. Journal of Geochemical Exploration, 17(3), 221-236 (résumé).
  20. Say, P. J., Harding, J. P. C., & Whitton, B. A. (1981). Aquatic mosses as monitors of heavy metal contamination in the River Etherow, Great Britain. Environmental Pollution Series B, Chemical and Physical, 2(4), 295-307 (résumé).
  21. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 6 septembre 2019

Références taxinomiques



Voir aussi


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Articles connexes



Bibliographie





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