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Angélique des estuaires, Angélique à fruits variables

Angelica heterocarpa
Angélique des estuaires
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Rosidae
Ordre Apiales
Famille Apiaceae
Genre Angelica

Espèce

Angelica heterocarpa
J.Lloyd, 1859

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

L'Angélique des estuaires, l’Angélique à fruits variables, l’Angélique à fruits variés (Angelica heterocarpa) est une espèce végétale de la famille des Apiaceae, du genre Angelica.

Il s'agit d'une plante endémique de la France. Son aire géographique naturelle se limite aux grands estuaires du littoral atlantique soumis à la marée. Elle n'est ainsi connue dans le monde que dans les seuls estuaires de la Loire, de la Charente, de la Gironde et de l'Adour[1].

C'est une plante menacée et protégée (au niveau européen). Elle fait notamment l'objet d'un « plan de conservation global en faveur de l’angélique des estuaires dans l’estuaire de la Loire ».


Étymologie


L'adjectif heterocarpa utilisé comme nom d'espèce associe deux termes grecs :

Son nom signifie donc « angélique à fruits variés »[2].


Description


Angélique des estuaires en bord de Loire, à Nantes
Angélique des estuaires en bord de Loire, à Nantes

L'angélique des estuaires a une durée de vie courte, de trois à quatre ans. Elle ne fleurit généralement qu'une seule et unique fois, puis meurt. Un seul pied peut produire jusqu'à 100 000 graines qui sont disséminées par le fleuve au moment des grandes marées[1].

Son « inventeur » (Lloyd) la considère comme une vivace (bien qu'à courte durée de vie), hémicryptophyte, cespiteuse et les botanistes la décrivent comme suit :

Biométrie : les botanistes Corillion et Coste précisent que :


Confusion possible


L'angélique des estuaires peut être confondue avec l'Angélique des bois (Angelica sylvestris) qui présente un port identique, mais :

L'angélique des estuaires peut aussi être confondue avec l’œnanthe safranée (très toxique) d'autant que cette dernière partage volontiers le même habitat, dans les mégaphorbiaies littorales.


Hybridation


L'hybridation est possible avec une espèce voisine : Angelica sylvestris, par exemple en Sèvre nantaise[3].
Les autres espèces présentes sur le littoral français sont : Angelica archangelica L. subsp. archangelica et Angelica razulii Gouan. Il est possible que des complexes d'hybridation existent avec ces espèces, qui seraient à confirmer par des études génétiques.


Habitat


Angélique des estuaires en bord de Loire, à Nantes
Angélique des estuaires en bord de Loire, à Nantes

C'est une hydrophyte (oligohaline, c'est-à-dire ne tolérant qu'une faible salinité du substrat (c'est-à-dire de la nappe superficielle), comme Eleocharis bonariensis et Schoenoplectus triqueter qui partagent un même habitat. Elle est inféodée aux rivages d'estuaires du sud-ouest de la France, poussant sur une frange écotoniale entre la mer (salée) et les fleuves et plus précisément :

Vivant l'à l'intérieur de la zone de balancement des marées, sa présence est conditionnée par quatre principaux facteurs écologiques :

Les plus belles populations se trouvent en milieu ouvert sur les berges occupées par une végétation de hautes herbes ou en contact avec des boisements. Toutefois, des individus isolés arrivent parfois à coloniser des ouvrages artificiels en bois ou en béton[1].

Sur la Loire, elle est plutôt sciaphile (à l'ombre de frênaies, peupleraies ou saulaies, ou en lisière de ces boisements), peut-être parce que cette ombre est moins propice à la mégaphorbiaie, ce qui défavorise la concurrence d'autres plantes. À Nantes, elle est présente sur les berges de la Loire, dans la zone de talus de battement des marées (entre les cotes 2,40 m et 4,00 m NGF). Certains quais soutenus par une succession d'arcades (comme le quai Président-Wilson sur l'Île de Nantes) sont propices à l'installation de l'angélique des estuaires en plus grand nombre (associées au même cortège floristique des berges en milieu ouvert), grâce à l'accumulation de vases épaisses sur les poutrelles horizontales en béton[1].


Populations et répartition


C'est une des rares espèces végétales endémiques du littoral de l'ouest de la France métropolitaine (elle ne pousse encore que dans les estuaires de la Loire, de la Charente, de la Gironde et de l’Adour.

Elle a été décrite en 1859 par le botaniste James Lloyd dans l'estuaire de la Loire. À partir des années 1970, Pierre Dupont a affiné sa carte de répartition, et a montré qu'elle était en forte régression dans ce secteur à la suite des aménagements de l'estuaire. Des inventaires botaniques ont été faits en 1997[5] et en 2002 par le Conservatoire Botanique National de Brest sur toute son aire de répartition connue (de Cordemais à La Chapelle-Basse-Mer en Loire, et jusqu’à Vertou dans la Sèvre nantaise. Au total 418 stations de cette espèce ont été recensées dans l’estuaire de la Loire en 2002, qui laisse penser que les mesures de protection ont été efficaces (seules 148 stations avaient été repérées lors de l'inventaire précédent), mais cette progression est probablement aussi due à une méthode d'inventaire plus fine. Les botanistes ont estimé en 2002 la population ligérienne d'angélique des estuaires à 15 000 pieds, répartis sur environ 52,9 kilomètres de berges, avec un net déplacement des populations vers l'amont observé de 1970 à 1995, attribué à une remontée du front de salinité et du « bouchon vaseux », remontée qui semble stabilisée depuis 1997. Des reconstitutions expérimentales « biotope à angélique » sont en cours dans l'estuaire[6].


Menaces


Cette espèce est surtout menacée par les aménagements portuaires et le phénomène de périurbanisation des villes estuariennes, responsables de la fragmentation écologique du littoral et/ou de la destruction d'habitats.


Sauvegarde


Aujourd'hui, l'angélique des estuaires est une espèce dite patrimoniale, menacée, elle est mentionnée dans la liste rouge des espèces menacées en France, elle et son habitat bénéficient d'une protection à l'échelle européenne.
Les sites Natura 2000 nos 621 et 622 proposés au titre de la Directive Habitats (« Estuaire de la Loire » et « vallée de la Loire » en amont de Nantes) n'incluent qu'environ 20 % des stations inventoriées en 1997 par le Conservatoire Botanique National de Brest, le reste se trouvant surtout en milieu périurbain, dans l’agglomération nantaise. Les communes (ex : Bordeaux, Nantes), conformément à la législation intègrent la sauvegarde de l'angélique des estuaires dans leurs projets d'aménagement de bords de fleuve. Sur la rive droite de Bordeaux, un parc portant le nom de Parc aux angéliques[7] a été aménagé le long du fleuve.


Notes et références


  1. Panneau de présentation de l'Angélique des estuaires sur les bords de Loire à Nantes, consulté en juillet 2013
  2. Couplan F., 2000, selon l'étude de février 2003 citée en liens externes
  3. Source : étude de 2003 citée en liens externes
  4. étude de 2003 citée en "liens externes"
  5. Sylvie Magnanon, Pierre Dupont, Frédéric Bioret, Angelica heterocarpa dans l’estuaire de la Loire : répartition, écologie, menaces. Propositions de mesures de gestion, 1997, publié en 1998,
  6. Voir étude citée en " Liens externes "
  7. « Le Parc aux angéliques », sur Site officiel de la ville de Bordeaux (consulté le )

Voir aussi



Articles connexes


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Liens externes



Bibliographie





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