Spectaculaire poussée d'armillaires sur le tronc d'un tilleul.Rhizomorphe du champignon Armillaria mellea (filaments fongiques indurés et foncés se développant entre l'écorce et le tronc d'un arbre sénescent ou mort).
Armillaria mellea, l'Armillaire couleur de miel, est une espèce de champignons basidiomycètes lignicoles, cosmopolites, communs et polymorphes, typiquement fasciculés. Le genre Armillaria est classé dans la famille des Physalacriaceae. L'analyse phylogénétique permet de distinguer neuf espèces en Amérique du Nord et cinq en Europe[2].
Ce champignon phytopathogène qui parasite les arbres est l'un des agents du pourridié-agaric.
Description
Le chapeau, de 1 à 15 cm, est sphérique et fermé par un voile blanc, puis étalé, jaune clair ou moutarde à brun rougeâtre ou olivâtre, parsemé de méchules plus foncées, surtout au centre. Il devient progressivement convexe, puis aplani-mamelonné[3].
Les lames sont inégales, blanches puis jaunâtres et parfois tachées de brun. La sporée est blanche.
Le pied ou stipe de 2 à 20 cm, élancé mais robuste, clair et strié au-dessus d'un anneau blanc ou armille, de la couleur du chapeau et moucheté de blanc en dessous.
Sa chair est blanche, et le pied en vieillissant devient fibreux, coriace.
Sa saveur est un peu amère et il dégage une légère odeur de savon.
C'est une espèce extrêmement polymorphe, en taille, en forme et en couleur. Il existe une espèce proche, Armillaria tabescens dépourvue d'anneau.
C'est un champignon fasciculé pouvant présenter plusieurs dizaines de sporophores, très commun à l'automne dans l'hémisphère nord.
Distribution accidentelle
Armillaria mellea est distribuée dans tout l'hémisphère nord mais elle a été introduite (cela est confirmé par la proximité avec les souches européennes) en Afrique du Sud par les premiers colons néerlandais de la Compagnie des Jardins vers 1652, depuis la colonie du Cap. Elle aurait pu être introduite par des plantes en pot, comme le raisin ou des agrumes[5]. Armillaria mellea s'est également installée en Australie[6].
Armillaria mellea sensu lato en neuf groupes
Jusqu'en 1970, on considérait que l'espèce Armillaria mellea était polymorphe.[réf.nécessaire] On savait depuis 1980 que certaines espèces en provenance d'Europe étaient interfertiles avec certaines espèces de l'Amérique du Nord[7], peu après la phylogénétique a distingué neuf clades en Amérique du Nord et de nouvelles espèces dont cinq européennes Armillaria mellea, Armillaria borealis, Armillaria bulbosa (synonyme d' Armillaria gallica, Armillaria cepistipes et Armillaria solidipes (synonyme d' Armillaria ostoyae): elles sont appelées EBS[8] classées de A à E[9].
On trouve en Amérique du Nord neuf espèces nommées NABS[10] nommée de I à X dont Armillaria bulbosa ou Armillaria gallica, Armillaria solidipes, Armillaria sinapina, Armillaria calvescens et Armillaria gemina au Québec. En Asie, d'autres espèces, nommées C, F, H, J et L seraient des clones d'Armillaria bulbosa. Au Japon, on trouveArmillaria jezoensis, Armillaria singula et Armillaria bulbosa ainsi que Armillaria sinapina[11],[12].
Il a ensuite été démontré peu de temps après, que NABS VII est la même espèce que EBS E, soit Armillaria bulbosa ou Armillaria gallica.
Position d'Armillaria mellea dans le phylogramme du genre Armillaria
Base des neuf espèces d'Amérique du Nord (NABS I à XI)[13] et liens avec les espèces européennes (EBS A à E)[14].
(?) Armillaria borealis, = EBS C, Europe Nord, Russie
Habitat et agent pathogène
Les sporophores se développent en grandes touffes sur les racines, les souches (les forestiers l'appellent ainsi un «souchier»)[15], voire les troncs de feuillus et plus rarement des conifères. Le champignon attaque également la vigne et les arbres fruitiers. C'est un redoutable parasite qui provoque un "pourridié" du bois.
Armillaria mellea est responsable de la pourriture des parties vivantes du bois. Elle dégrade dans un premier temps le système racinaire de l'arbre puis le collet et la base du tronc entraînant un dépérissement plus ou moins rapide du sujet atteint. À ce stade, une lésion se produit au pied de l'arbre et l'attaque du cambium se révèle par un écoulement de sève colorée. Au niveau des racines fortement attaquées, du collet, on observe sous l'écorce la présence de moisissures blanches et des filaments noirs appelés rhizoïdes qui constituent un élément important pour le diagnostic[16].
Agent pathogène de la vigne
Les résultats obtenus en laboratoire démontrent que le cyproconazole une fois ou deux fois par an a été efficace dans le contrôle de la maladie, même dans les vignes gravement touchées par l'agent pathogène.[réf.nécessaire]
Comestibilité
Espèce auparavant jugée comestible, l’Armillaire couleur de miel est maintenant à rejeter car responsable de nombreuses intoxications de type gastro-intestinal[17].
Espèces proches
Les débutants pourront confondre l'armillaire couleur de miel avec d'autres champignons lignicoles poussant en touffes, notamment les pholiotes ou hypholomes (également toxiques), mais les seules espèces proches sont d'autres armillaires.
Antibiotique
L'acide armillarique
En 1990, un nouvel antibiotique, l'acide armillarique, a été isolé à partir de mycéliums cultivés d'Armillaria mellea.[précisionnécessaire][18].
(en) M.P.A. Coetzee, B.D. Wingfield, T.C. Harrington, Dalevi, T.A. Coutinho et M.J. Wingfield, «Geographical diversity of Armillaria mellea ss based on phylogenetic analysis», Mycologia, vol.92, no1, , p.105-113
Roger Larivière, Champignons comestibles de la forêt boréal, Éditions la Caboche, , p.78.
Jeanne D Mihail et Johann N Bruhn, «Dynamics of bioluminescence by Armillaria gallica, A. mellea and A. tabescens», Mycologia, vol.99, no3, , p.341-350 (ISSN0027-5514)
(en) Martin P. A. Coetzee, Brenda D Wingfield, Thomas C. Harrington, Joe Steimel, Teresa A. Coutinho et Michael J. Wingfield, «The root rot fungus Armillaria mellea introduced into South Africa by early Dutch settlers», Molecular Ecology, vol.10, no2, , p.387–396
(en) James B. Anderson, Kari Korhonen et Robert C. Ullrich, «Relationships between European and North American biological species of Armillaria mellea», Experimental Mycology, vol.4, no1, , p.78–86
European Biological Species
(en) F. F. Roll-Hansen, «The Armillaria species in Europe», European Journal of Forest Pathology, vol.15, no1, , p.22–31
North American Biological Species
(en) J. A. Bérubé et M. Dessureault, «Morphological Studies of the Armillaria mellea Complex: Two New Species, A. gemina and A. calvescens», Mycologia, vol.81, no2, , p.216-225
(en) JY Cha, JM. Sung et T. Igarashi, «Biological species and morphological characteristics of Armillaria mellea complex in Hokkaido: A. sinapina and two new species, A. jezoensis and A. singula.», Mycoscience, vol.35, no1, , p.39-47
NABS I = Armillaria solidipes Peck (=Armillaria ostoyae (Romagn.) Herink), NABS II = Armillaria gemina Bérubé et Dessureault, NABS III = Armillaria calvescens Bérubé et Dessureault, NABS (IV) V = Armillaria sinapina Bérubé et Dessureault, NABS VI (VIII) = Armillaria mellea (Vahl: Fries) Kummer, NABS VII = Armillaria gallica Marxmüller et Romagnesi (=Armillaria bulbosa (Barla) Kile et Watling or Armillaria lutea Gillet), NABS IX = Armillaria nabsnona Volk et Burdsall, NABS X n'a pas encore de nom, NABS XI = Armillaria cepistipes Velenosky, et Armillaria tabescens (anciennement Clitocybe tabescens (Scop.) Bres)
(en) M-S Kim, NB Klopfenstein, JW Hanna et GI. McDonald, «Characterization of North American Armillaria species: genetic relationships determined by ribosomal DNA sequences and AFLP markers», Forest Pathology, vol.36, no3, , p.145–64 (lire en ligne)
Francis Martin, Sous la forêt. Pour survivre il faut des alliés, Humensis, , p.21.
Georges Viennot-Bourgin, Les champignons parasites des plantes cultivées,
(en) T Obuchi, H. Kondoh, N. Watanabe, M. Tamai, S. Omura, JS Yang et XT Liang, «Armillaric acid, a new antibiotic produced by Armillaria mellea.», Planta Medica, vol.56, no2, , p.198-201
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