Les Triatominae sont une sous-famille d'insectes hétéroptères (punaises) de la famille des Reduviidae. La plupart des 130 espèces ou plus de cette sous-famille sont hématophages (c.-à-d. s'alimentent de sang). Elles parasitent généralement des vertébrés. Quelques espèces (très peu) s'alimentant de l'hémolymphe de certaines espèces d'invertébrés (Sandoval et al. 2000, 2004).
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Règne | Animalia |
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Embranchement | Arthropoda |
Classe | Insecta |
Sous-classe | Pterygota |
Infra-classe | Neoptera |
Ordre | Hemiptera |
Sous-ordre | Heteroptera |
Famille | Reduviidae |
Sous-famille
Ces punaises partagent souvent l'abri (terrier, nid) des vertébrés qu'ils parasitent.
Les Triatominae sont hématophages et la plupart de ces punaises peuvent potentiellement transmettre un protozoaire parasite, Trypanosoma cruzi responsable de la maladie de Chagas[1]. Dans les régions où cette maladie est endémique (du Sud des États-Unis au Nord de l'Argentine), toutes les espèces de triatomes sont potentiellement vectrices du trypanosome, mais seules quelques espèces (telles que Triatoma infestans et Rhodnius prolixus) sont bien adaptés à la vie avec les humains et considérées comme vectrices importantes de la maladie de Chagas pour l'Homme.
La très grande majorité des 140 espèces actuellement inventoriées se rencontre exclusivement dans le Nouveau Monde, surtout en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans l'arc antillais.
Sept espèces sont endémiques de l'Inde (genre Linshcosteus). Quelques autres, du genre Triatoma, se rencontrent en Asie, en Afrique et en Australie.
Au début du XIXe siècle, Charles Darwin a produit l'une des premières description de l'existence des triatomines en Amérique dans son journal (Journal and Remarks, publié en 1839)[2] ;
Une hypothèse médicale non vérifiée est que la maladie que Darwin a subi toute sa vie pourrait être une maladie parasitaire acquise lors de son voyage en Argentine, peut-être via des triatomines, mais Darwin ne mentionne pas de fièvre après cet épisode (une fièvre suit généralement la première infection)[2]
Selon NCBI (24 mai 2011)[5] :
Note: pour une liste plus complète, voir Galvão et al. (2004)[6].
Les nymphes de triatomines et les adultes sont hématophages, à tous les stades.
Ils ont besoin d'un environnement stable et protégé où ils ont un comportement grégaire.
La plupart des espèces sauvages sont associés à des nids de vertébrés forestiers ; elles sont dites « triatomines sylvatiques » ; Elles vivent dans les terriers de rongeurs ou de tatous, ou dans des arbres creux avec les chauves-souris, des oiseaux, des paresseux ou des opossums.
Un petit nombre d'espèces (5 % environ du total des espèces connues) vivent dans les habitations humaines ou à proximité (« péridomicile »), souvent dans les abris d'animaux domestiques (niches, poulaillers...). Ces espèces sont dites «domestiques» .
De nombreuses espèces "sylvatiques" sont supposées avoir un comportement qui évolue vers une "semi-domestication".
La plupart des Triatominae passent la journée groupées et cachées dans leur refuges (sous-toitures, anfractuosité des murs ou du sol) pendant la journée et la recherche de sang pendant la nuit quand l'hôte est endormi et l'air est plus frais.
Les odeurs et la chaleur guident ces insectes vers leur hôte, de même que le dioxyde de carbone émanant de la respiration, ainsi que l'ammoniac, les amines à chaîne courte et les acides carboxyliques de la peau, les cheveux, et les glandes exocrines des animaux vertébrés, sont parmi les substances volatiles qui attirent les triatomes.
La vision est également utilisée pour l'orientation : la nuit, les adultes de diverses espèces volent dans les maisons attirés par l'éclairage artificiel.
Comme d'autres groupes de punaises, les adultes de Triatominae produisent une odeur piquante et désagréable (acide isobutyrique) quand on les dérange.
Elles sont aussi capables de produire un son particulier (stridulation).
Les espèces domestiques et sauvages peuvent transporter le parasite responsable de la maladie de Chagas vers l'homme et vers les mammifères sauvages. Les oiseaux sont réfractaires au parasite.
La transmission d'humain à humain du parasite T. cruzi se fait principalement par des triatomines domestiques ; du vertébré à l'insecte par le sang qu'il ingère, et de l'insecte au vertébré via l'urine et les matières fécales émises par l'insecte (et non par sa salive, comme c'est le cas chez la plupart des autres arthropodes hématophage et vecteurs de maladies (tiques, moustiques...).
Les infestation de Triatominae affectent surtout les logements vétustes ou riches en cachettes pour l'insecte.
On peut reconnaître la présence de Triatominae dans une maison par la présence d'excréments, d'exuvies, d'œufs, et des individus eux-mêmes, à tous les stades de développement (seul l'adulte pouvant voler).
Les Triatominae déposent deux types de matières fécales, observables sur les murs des maisons infectées : le premier est blanc et contient de l'acide urique ; l'autre est sombre (noir) contenant l'hème provenant du repas de sang.
Les œufs sont blanchâtres ou rosés. Ils peuvent être aperçus dans les crevasses des murs.
Après chaque repas de sang, ces insectes sont généralement moins mobiles, et peuvent être facilement identifiés.
Tous les Triatominae sont potentiellement vecteurs de la maladie de Chagas, mais ceux qui la transmettent à l'homme sont presque toujours l'une des 4 espèces suivantes :
Pour mémoire, l'espèce incriminée par Carlos Chagas (Panstrongylus megistus) dans le centre du Brésil au début du XXe siècle a été « déplacée » des domiciles par Triatoma infestans, et se retrouve actuellement cantonnée dans des foyers sylvestres.
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