Neophron percnopterus
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Aves |
Ordre | Accipitriformes |
Famille | Accipitridae |
Genre
Espèce
Statut de conservation UICN
EN A2bcde+3bcde+4bcde : En danger
Statut CITES
Le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus), aussi appelé Percnoptère d'Égypte, est une espèce de rapaces de l'Ancien Monde[1]. On le trouve en Afrique (autour du Sahara, au Maghreb et dans le sud saharien), dans le sud de l'Europe (Espagne, sud de la France, Italie, Grèce et bassin de la mer Noire), et en Asie (de la Turquie jusqu'à l'Inde).
On l'appelle parfois Alimoche (son nom espagnol) ou Catharte alimoche. En Béarn, il est également appelé la Marie-Blanque (en béarnais : Maria Blanca), et a donné son nom au col de Marie-Blanque, un col des Pyrénées françaises situé dans le département des Pyrénées-Atlantiques (64), sur la route de liaison entre la vallée d'Aspe et la vallée d'Ossau.
Le nom Percnoptère est constitué de deux mots grecs, περκνóς (perknos), qui signifie taché de noir, et πτερóν (pteron) signifiant aile, en référence à la couleur noire de l'extrémité de ses ailes.
Le nom du genre Neophron vient de la mythologie grecque : c'était le nom d'un sacripant qui fut puni par Zeus pour un méfait et métamorphosé en vautour[2].
Long de 53 à 65 cm, avec une envergure de 160 à 180 cm, pour un poids de 2 à 2,5 kg, en fait le plus petit vautour de l'Ancien Monde[3].
Il se caractérise par une face jaune, un bec long et mince, de couleur jaune également (le bout du bec peut être noir), un plumage blanc, sauf pour la partie terminale des ailes (rémiges), qui est noire.
Le percnoptère peut se nourrir de tout, la plupart du temps d'animaux morts (dépeçage des carcasses), mais aussi d'œufs dont il brise la coquille (œufs d'autruche en Afrique : il utilise des cailloux de 100 à 300 grammes pour briser la coquille)[4]. Il présente ainsi un exemple d’utilisation d'outil par un animal.
Il peut également être coprophage. L'estomac des percnoptères lui permet d'affronter le plus dur des régimes alimentaires. Grâce à son jabot et à son gésier très extensibles, le charognard peut se bourrer d'un énorme repas avant d'affronter des jours, parfois des semaines de jeûne. Ses sucs digestifs puissants l'aident à digérer de la viande en putréfaction renfermant des toxines mortelles pour les autres carnivores.
Le Vautour percnoptère a une longévité d'environ trente ans. La maturité sexuelle est atteinte vers 4-5 ans. Les couples sont généralement fidèles au partenaire et au nid. Ils pondent un à trois œufs entre mars et avril, l'incubation dure en moyenne 45 jours et l'élevage des jeunes environ trois mois. Les envols ont donc lieu entre aout et septembre[3].
Ils établissent leur nid en des lieux accidentés, des falaises ou des gorges. Dans une cavité bien abritée, ils amassent des branches sèches, des ossements, des débris divers puis un matelas feutré de laine et de poils.
Il existe des spectacles avec des rapaces. Dans le cas particulier du percnoptère, on montre aux spectateurs un percnoptère qui casse une imitation d'œuf d'autruche avec une pierre. L'objet contient de la viande : le percnoptère casse le faux œuf devant les spectateurs et dévore la viande. Cette démonstration met en valeur un instinct naturel qui ne fait en aucun cas l'objet d'un dressage préalable. Ce spectacle peut par exemple être observé au Donjon des aigles à Beaucens, près de Lourdes. On peut aussi l'observer aux Aigles d'Aure à Arreau, au Rocher des aigles à Rocamadour, ainsi qu'à la Volerie des aigles de Kintzheim.
Pour B Génsbøl, en 1995, la population du paléartique occidental est de 5 000 –12 000 couples[5]. Pour Jean-Marc Thiollay et Vincent Bretagnolle, en 2004, la population française est de 69-75 couples[6]. La Société d'Études Ornithologiques de France retient une population de 89 couples en 2019[7]
Birdlife international retient[8], en 2021, une population mondiale de 12 400- 36 000 couples qui se répartissent comme suit :
Dans les Balkans, ses effectifs ont chuté de près de 80 % depuis les années 1990[9].
Protégé depuis 1976[10], le plus petit vautour présent en France a vu sa population remonter à 87 couples en 2007. Son alimentation se raréfie du fait des lois sanitaires.
L'espèce bénéficie d'une protection totale sur le territoire français[11] depuis l'arrêté ministériel du relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Il est inscrit à l'annexe I de la directive Oiseaux de l'Union européenne[12]. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu'il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l'utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter.
D'après Alan P. Peterson, cette espèce est constituée des trois sous-espèces suivantes :
Nom | Répartition | Image |
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Neophron percnopterus ginginianus | ||
Neophron percnopterus majorensis | ||
Neophron percnopterus percnopterus | ||
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