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Dègue du Chili, Degu, Dégus

Le Dègue du Chili (Octodon degus) est un petit mammifère rongeur de la famille des Octodontidés. Il vit dans la partie centrale du Chili à l'état sauvage. Sa population tend à se réduire, car il peuplait également le sud du Chili et des traces de son passage en Argentine[1] ont été retrouvées.

Il est aussi appelé communément degu, dègue, dégus ou octodon par assimilation avec le genre Octodon auquel il appartient et qui doit son nom à des molaires et prémolaires ayant la forme d'un huit, octo en latin[2].


Description


Comme les autres octodons, O. degus a une forte tête ovale. Ses oreilles sont assez grandes et développées, par rapport à d'autres rongeurs semi-fouisseurs[3]. L'octodon a des yeux en amande, brun foncé avec une pupille noire. Ses vibrisses peuvent être noires ou blanches et lui permettant de percevoir son environnement.

De taille moyenne, l'octodon est puissant et ressemble à une grande gerbille. À l'état sauvage, son pelage est épais et de couleur agouti. Les parties supérieures du corps vont du gris au brun, souvent avec une pointe d'orangé, la partie inférieure du corps est crème tirant sur le jaune, comme le pourtour de ses yeux. En élevage, des mutations génétiques ou des croisements intentionnels ont aussi fait apparaître des robes de couleur blanche, noire, bleu ardoise (gris), sable, panachée (avec des plages blanches) ou encore fauve[4].

Sa queue est couverte de petits poils durs et se termine en "plumeau". Il peut perdre par amputation ce dernier, notamment pour éviter les prédateurs.

Ses pattes avant sont munies de 4 doigts, qui lui permettent de manipuler facilement sa nourriture. Ses pattes postérieures se terminent par des pieds munis de 5 doigts dont les quatre premiers sont bien développés tandis que le 5e est beaucoup plus petit. De longs poils dépassent au-delà des griffes sur les pattes de derrière.


Comportement



Dans la nature


Le dégus est le rongeur le plus courant dans le centre du Chili[6]. On le trouve sur le versant occidental des Andes où il vit jusqu'à l'altitude de 2000 mètres, dans les steppes et plateaux à proximité de taillis, rochers ou murs. Il y vit en clans formés d'un à deux mâles et jusqu'à six femelles. Ces clans sont regroupés en colonies éparses. Ils affectionnent les terrains protégés par des arbrisseaux touffus et creusent dans un sol sablonneux et rocailleux un système complexe de terriers[7]. Devant les entrées des terriers sont formés de petits monticules qui définissent le statut hiérarchique des mâles de la colonie. La destruction de l'un de ces monticules provoque la perte du statut social de l'animal[6].


En captivité


Plusieurs octodons dans une grande cage.
Plusieurs octodons dans une grande cage.

L'Octodon degus est un animal de compagnie faisant partie des NAC, qui est maintenant commun dans les animaleries. Il s'agit d'un rongeur très vif, qui peut être assez timide. Il est possible de l'apprivoiser, avec de la patience et de la douceur. Il est également utilisé comme animal de laboratoire, notamment pour des études autour du diabète et de la maladie d'Alzheimer[8].

Il s'agit d'un animal grégaire, il est indispensable d'en acquérir plusieurs à fois, notamment de la même portée. Les mâles sont souvent bagarreurs, notamment quand leur environnement n'est pas adapté et peuvent se battre à mort. De manière générale, les groupes d'octodons peuvent être difficiles à maintenir et sujets à de nombreux combats pour des raisons de dominances.

Les octodons ont besoin d'une cage très spacieuse, avec plusieurs étages. Il est important de leur mettre à disposition de nombreuses cachettes et abris. Une roue pleine avec un diamètre d'au moins 30cm pour éviter les accidents doit être à disposition en permanence.

Comme les chinchillas, ils ont besoin d'un bain de sable, pour entretenir leur pelage, mais également pour harmoniser l'odeur du groupe[9]. Les octodons communiquent par la gestuelle, les sons et par les odeurs, pour se reconnaître ou prévenir d'un danger.


Reproduction


Jeunes octodons en train de téter.
Jeunes octodons en train de téter.

Les octodons atteignent la maturité sexuelle entre 2 et 6 mois. Dans la nature, les portées sont souvent au nombre d'une ou deux par an[10], cependant, en captivité il leur est possible d'avoir un plus grand nombre de portées. Il faudra entre 87 et 93 jours à la femelle avant de mettre bas. Les portées se composent de 1 à 10 bébés, avec une moyenne de 5 jeunes. Ils naissent pourvus de poils, de dents et leurs yeux sont presque ouverts. Au bout de quelques jours, ils sont capables de manger des aliments durs, même s'ils continuent à téter le lait maternel. Curieux, ils partiront assez vite à l'exploration de leur territoire. Les mères peuvent partager leurs nids et s'occuper indifféremment des bébés[11]. Ils sont sevrés vers leur deuxième mois, quand leur mère arrête de les allaiter.


Alimentation


L'octodon est un rongeur strictement herbivore et naturellement diabétique[12] qui, dans son milieu naturel, se nourrit d'écorces, de feuilles et de graines[13]. En captivité, l'alimentation est distribuée avec parcimonie et seuls l'eau et le foin de prairie sont laissés à volonté afin de prévenir les problèmes d'obésité. Les autres aliments à sa disposition sont constitués d'un mélange adapté aux octodons, avec un ratio Calcium : Phosphore d'au moins 1,5:2[14], ne dépassant pas 20% de la ration totale[15] et de compléments frais, pour varier les apports. Ceux-ci sont principalement la verdure riche en fibres et pauvre au sucre, herbes et branchages[16]. Il est intéressant de leur proposer un mélange spécifique, sans céréales. Une équipe de vétérinaire-chercheur a mis au point une alimentation saine, qui consiste à donner un mélange de graines avec un ratio de Calcium : Phosphore[17] idéal pour l'espèce et de complémenter l'alimentation avec des végétaux[18].


Santé


Les octodons sont des animaux naturellement diabétique. Cependant, en captivité, de nombreuses pathologies peuvent se développer si leur alimentation ou habitat ne sont pas adaptés.


Protection de l'espèce


Dans la nature, l'UICN ne considère pas l'octodon comme un animal en danger, il est classé comme ayant un statut de protection mineur (LC)[20]. En France, Octodon degus n'est pas mentionné dans la liste des animaux domestiques selon la législation française, l'animal est donc juridiquement considéré par défaut comme un animal sauvage. Un certificat de capacité est donc requis pour l'élevage et la vente. Depuis l'arrêté du celui-ci est délivré sans consultation de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites (CDNPS) sur présentation des diplômes requis[21],[22]. La simple détention de quelques individus dans le cadre d'un élevage d'agrément n'est cependant pas soumise à capacité[23]. En Belgique, l'octodon est inscrit sur la liste positive, publiée en 2002, des 42 espèces autorisées à la possession individuelle sur ce territoire[24].


Notes


  1. Bárbara Saavedra et Javier A. Simonetti, « Holocene distribution of Octodontid rodents in central Chile », Revista chilena de historia natural, vol. 76, no 3, , p. 383–389 (ISSN 0716-078X, DOI 10.4067/S0716-078X2003000300004, lire en ligne, consulté le )
  2. (es) Alejandro Mouchard, ETIMOLOGÍA de los NOMBRES CIENTÍFICOS de los MAMÍFEROS de ARGENTINA Su significado y origen, Vazquez Mazzini Editores, , 239 p. (lire en ligne), p. 218
  3. Emily C. Argyle et Matthew J. Mason, « Middle Ear Structures of Octodon degus (Rodentia: Octodontidae), in Comparison with Those of Subterranean Caviomorphs », Journal of Mammalogy, vol. 89, no 6, , p. 1447–1455 (ISSN 0022-2372, DOI 10.1644/07-MAMM-A-401.1, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Référence Animal Diversity Web : Octodon degus.
  5. (en) Katharina Braun, Petra Kremz, Wolfram Wetzel et Thomas Wagner, « Influence of parental deprivation on the behavioral development in Octodon degus: Modulation by maternal vocalizations », Developmental Psychobiology, vol. 42, no 3, , p. 237–245 (ISSN 1098-2302, DOI 10.1002/dev.10096, lire en ligne, consulté le )
  6. Charles A. Woods et David K. Boraker, « Octodon degus », Mammalian Species, no 67, , p. 1 (ISSN 0076-3519, DOI 10.2307/3503820, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Naoko Tokimoto et Kazuo Okanoya, « Spontaneous construction of “Chinese boxes” by Degus (Octodon degu): A rudiment of recursive intelligence?1 », Japanese Psychological Research, vol. 46, no 3, , p. 255–261 (ISSN 1468-5884, DOI 10.1111/j.1468-5584.2004.00257.x, lire en ligne, consulté le )
  8. Tool-Use Training in a Species of Rodent: The Emergence of an Optimal Motor Strategy and Functional Understanding
  9. (en) « Responses to conspecifics' urine by the degu (Octodon degus) », Physiology & Behavior, vol. 34, no 6, , p. 999–1001 (ISSN 0031-9384, DOI 10.1016/0031-9384(85)90027-7, lire en ligne, consulté le )
  10. « Octodon Degus: an Animal Model That Benefits Translational Medicine | Frontiers Research Topic », sur www.frontiersin.org (consulté le )
  11. (en) Luis A. Ebensperger, María José Hurtado et Isabel Valdivia, « Lactating Females Do Not Discriminate Between Their Own Young and Unrelated Pups in the Communally Breeding Rodent, Octodon degus », Ethology, vol. 112, no 9, , p. 921–929 (ISSN 1439-0310, DOI 10.1111/j.1439-0310.2006.01251.x, lire en ligne, consulté le )
  12. Hejna, M., and P. Myers. 2006. « Octodon degus » (On-line), Animal Diversity Web. Accessed le 1er novembre 2007 at http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/information/Octodon_degus.html.
  13. Peter L. Meserve, Robert E. Martin et Jaime Rodriguez M., « Feeding Ecology of Two Chilean Caviomorphs in a Central Mediterranean Savanna », Journal of Mammalogy, vol. 64, no 2, , p. 322–325 (ISSN 0022-2372, DOI 10.2307/1380568, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) V. Jekl, M. Gumpenberger, E. Jeklova et K. Hauptman, « Impact of pelleted diets with different mineral compositions on the crown size of mandibular cheek teeth and mandibular relative density in degus (Octodon degus) », Veterinary Record, vol. 168, no 24, , p. 641–641 (ISSN 2042-7670, DOI 10.1136/vr.d2012, lire en ligne, consulté le )
  15. Dentistry in Hypselodont Small Animals: Guinea-pigs, Degus and Chinchillas : https://www.skylarkvets.co.uk/wp-content/uploads/2018/03/Dental-disease-in-Guinea-pigs-degus-and-chinchillas.pdf
  16. Marie-Eve Carole VISTICOT, 2002. Thèse vétérinaire : Un nouvel animal de compagnie : l'octodon, Octodon degus
  17. (en) M. Gumpenberger, E. Jeklova, M. Skoric et K. Hauptman, « Impact of a high-phosphorus diet on the sonographic and CT appearance of kidneys in degus, and possible concurrence with dental problems », Veterinary Record, vol. 170, no 6, , p. 153–153 (ISSN 2042-7670, DOI 10.1136/vr.100257, lire en ligne, consulté le )
  18. « Comment nourrir son octodon? - SAB degu mix », sur octodons.fr, (consulté le )
  19. (en) V. Jekl, K. Hauptman et Z. Knotek, « Diseases in pet degus: a retrospective study in 300 animals », Journal of Small Animal Practice, vol. 52, no 2, , p. 107–112 (ISSN 1748-5827, DOI 10.1111/j.1748-5827.2010.01028.x, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Référence UICN : espèce Octodon degus Waterhouse, 1845 .
  21. Arrêté du 2 juillet 2009 fixant les conditions simplifiées dans lesquelles le certificat de capacité pour l'entretien des animaux d'espèces non domestiques peut être délivré. NOR : DEVN0913796A. JORF n° 0168 du 23 juillet 2009 page 12290 texte n° 4 : « Le requérant a satisfait aux épreuves E5 "sciences appliquées et technologie " et E7 " pratiques professionnelles " du baccalauréat professionnel option " technicien conseil vente en animalerie " ».
  22. La Législation nationale et internationale sur le commerce et la détention des animaux d'espèces non domestiques.
  23. La Faune Sauvage captive Article rédigé en collaboration avec Emmanuelle Dova, sur le site Droit de la protection de la nature en France, consulté en nov 2011
  24. Les NAC et la loi belge sur le site www.dauphinlibre.be.

Voir aussi



Articles connexes



Liens externes


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Bibliographie



На других языках


[es] Octodon degus

El degú (< mapudungun dewü, rata, ratón)[3] (Octodon degus) es una especie de roedor histricomorfo de la familia Octodontidae.[4] Es conocido también por multitud de otros nombres, como degú/ratón cola de pincel, degú/ratón de las pircas, ardilla chilena[5] o, incluso, ratón cola de trompeta. Sin embargo, este pequeño caviomorfo endémico de Chile es usualmente denominado degú común, para distinguirlo de los otros miembros del género Octodon. El término degú por sí solo, no obstante, puede usarse para referirse al género Octodon o, de forma común, a Octodon degus. Otros caviomorfos con los que los degús están estrechamente relacionados son las chinchillas y los conejillos de Indias (ver infraorden Caviomorpha).
- [fr] Octodon degus

[ru] Дегу

Де́гу[2], или чилийская белка (лат. Octodon degus), — южноамериканский грызун из семейства восьмизубовых, эндемик Чили. Предпочитает полузасушливые каменистые биотопы, поросшие кустарником[1].



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