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Les Microphysidae sont une famille peu connue de punaises (Heteroptera), insectes hémiptères, de l'infra-ordre des Cimicomorpha. Elle compte une trentaine d'espèces décrites.

Microphysidae
Loricula sp. mâle, Allemagne
Classification
Règne Animalia
Sous-règne Bilateria
Infra-règne Protostomia
Super-embr. Ecdysozoa
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Sous-classe Pterygota
Infra-classe Neoptera
Super-ordre Paraneoptera
Ordre Hemiptera
Sous-ordre Heteroptera
Infra-ordre Cimicomorpha
Super-famille Microphysoidea

Famille

Microphysidae
Dohrn, 1859[1]

Description


Ce sont de très petites punaises (1 à 3 mm) qui présentent un fort dimorphisme sexuel : les mâles sont allongés et ailés, les femelles sont courtes, à l'abdomen enflé et brachyptères (dans le Paléarctique). La tête est prognathe, avec des antennes à quatre segments. Les ocelles sont présents (mais pas ou vestigiaux chez les femelles). Le rostre a quatre articles (trois articles apparents chez Mallochiola). Le pronotum est trapézoidal. Les tarses médians et postérieurs comptent deux articles. Les hémélytres présentent un cunéus, comme chez les Miridae. La membrane présente une cellule et des nervures bien visibles (contrairement aux Plokiophylidae). Les génitalia du mâle sont symétriques. Les femelles ont un ovipositeur. Les mâles sont macroptères, les femelles brachyptères dans le Paléartique (ailes courtes, sans membrane) et macroptères dans le Néarctique[2].


Répartition et habitat


Cette famille est holarctique, principalement paléarctique (Loricula et Ciorulla), avec deux genres monotypiques néarctiques, Chinaola (Est des États-Unis, de la Floride au Maryland[3]), et Mallochiola, (Amérique du Nord, Mexique et États-Unis[4]). Toutefois, cinq espèces de Loricula ont été introduite au Canada[5],[6],[7], dont une a également été retrouvée dans la région de New-York[8].

On les rencontre sous les écorces, dans les mousses et les lichens, sur du bois en décomposition et de la litière végétale humide. Chinaola a été rencontrée sur des affleurements granitiques, des landes sur schiste, associées à des branches recouvertes de lichens de Genévrier de Virginie et de Quercus ilicifolia[3].

Souvent, les femelles se tiennent sur l'écorce des arbres, alors que les mâles se rencontrent dans l'herbe au pied des arbres où se tiennent les femelles[9].


Biologie


On connaît mal la biologie de ces punaises, en raison du mode de capture (pièges), qui ne donne pas d'indications sur la biologie, et de leur petite taille.

Elles sont prédatrices entomophages, se nourrissant de tout petits insectes (Thysanoptères, Psocoptères) et autres arthropodes (Collemboles). Elles piquent leur proie avec leur rostre, leur injecte une salive toxique et digestive et en aspirent les sucs[10]. Le cannibalisme peut être pratiqué en période de disette[10].

Une espèce, Loricula (Myrmedobia) coleoptrata, a été signalée comme pouvant être myrmécophile, trouvée occasionnellement dans des fourmilières[10].

L'accouplement, rarement observé, commence par chevauchement oblique, puis en opposition, et procède par les voies génitales normales[10]. Les œufs sont pondus, isolément ou par deux, dans la croûte de lichens. Seuls en émergent l'opercule, entouré d'une collerette de longs processus éfilés, qui semblent contrôler les échanges d'humidité. Ce sont les oeufs, pondus en fin d'été, qui hibernent, en diapause. Il n'existe qu'une génération par an[10].


Systématique


Les représentants de cette famille avaient été initialement placés dans les Anthocoridae. On avait même placé les femelles et les mâles dans des genres différents. Leur dimorphisme a été découvert par Flor en 1860[10]. Une famille séparée est créée par C. A. Dohrn en 1859. Elle est classée dans les Cimicomorpha. Sa place phylogénétique dans cet infra-ordre reste discutée. En 1991, Schuh et Stys les placent dans les Miriformes, sur la base de la présence d'un processus corial à la base de la membrane, comme chez les Miridae[11]. Plus tard, la présence d'une fossula spongiosa, organe formé de soies sensibles à l'extrémité des tibias, la présence de structures sensorielles distribuées sur les veines de toute la membrane, ou encore l'orientation des paramères ont conduit à un placement dans les Cimiciformes[12].

Dans l'étude de Schuh et al. 2009, les Microphysidae sont le groupe-frère d'un groupe formé des Joppeicidae, des Naboidea, et Cimicoidea, avec les Joppeicidae comme groupe basal, le plus proche des Microphysidae[12].

Les Microphysidae sont parfois placés dans une super-famille propre, les Microphysoidea, dont la définition varie également : pour certains, elle ne comprend que la famille des Microphysidae, alors que pour d'autres, elle inclut aussi celle des Joppeicidae (monotypique, avec une seule espèce, Joppeicus paradoxus). Les classifications en ligne restent assez disparates : NCBI la place dans les Cimicoidea[13], Fauna Europaea[14] et BioLib[15] dans les Miroidea.

La famille des Microphysidae est séparée en deux sous-famille: les Microphysinae, avec un genre, Loricula, et les Ciorullinae avec un genre également, Ciorulla, connu par un seul spécimen d'Ouzbékistan conservé au Musée de Léningrad. Les deux genres néarctiques ne sont pas associés à une sous-famille particulière.

China et Myers avaient placé jusque dans les années 1950 les Plokiophilidae dans les Microphysidae, mais ils sont aujourd'hui traités depuis Carayon (en 1961) comme une famille séparée[16],[17]. Enfin, un genre supplémentaire, Nabidomorpha Poppius (d'Ethiopie), de placement discuté, est attribué par certains aux Microphysidae[5].

Cette famille est également riche en fossiles trouvés dans l'ambre (Baltique, Canada, Ukraine), peut-être en lien avec leur habitat souvent lié aux résineaux, et en compte 11 espèces dans deux genres fossiles, et dans 4 sous-genres de Loricula (dont un sous-genre fossile et les trois sous-genre existants)[18]. Le plus ancien remonte au Campanien, Crétacé supérieur (Mésozoïque), à environ 79 millions d'années, trouvé dans de l'ambre en Alberta (Canada)[19]. Les autres datant de l'Éocène. Les femelles retrouvées avaient des ocelles, contrairement aux espèces actuelles[9].


Liste des sous-familles et des genres


Selon BioLib (21 mai 2022)[20] :


Espèces présentes en Europe


Selon Fauna Europaea (21 mai 2022)[21] :


Liens externes


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Notes et références


  1. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 21 mai 2022
  2. Henri-Pierre Aberlenc (coordination), Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, Plaissan & Versailles, Museo Éditions & Éditions Quae, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 513, tome 2 pp. 210 et 245
  3. (en) « Chinaola quercicola rediscovered in several specialized plant communities in the southeastern United States (Heteroptera: Microphysidae). », sur www.cabi.org, (consulté le )
  4. (en) Robert L. Blinn, « New State Records for Mallochiola gagates (McAtee & Malloch, 1924), a little-known microphysid in Eastern North America (Hemiptera: Heteroptera: Microphysidae) », Zootaxa, vol. 3009, no 1, , p. 67 (ISSN 1175-5334 et 1175-5326, DOI 10.11646/zootaxa.3009.1.5, lire en ligne [PDF], consulté le )
  5. (en-US) « First record of Loricula (Myrmedobia) coleoptrata (Fallén, 1807) in Canada (Heteroptera, Microphysidae) – Specimen Publications » (consulté le )
  6. (en) Leonard A. Kelton, « First Record of a European Bug, Loricula pselaphiformis, in the Nearctic Region (Heteroptera: Microphysidae) », The Canadian Entomologist, vol. 112, no 10, , p. 1085–1087 (ISSN 0008-347X et 1918-3240, DOI 10.4039/Ent1121085-10, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Leonard A. Kelton, « First Record of a European Bug, Myrmedobia exilis (Heteroptera: Microphysidae), in the Nearctic Region », The Canadian Entomologist, vol. 113, no 12, , p. 1125–1127 (ISSN 0008-347X et 1918-3240, DOI 10.4039/Ent1131125-12, lire en ligne, consulté le )
  8. Michael D. Schwartz, « New Records of Palearctic Heteroptera in New York State: Microphysidae and Miridae », Journal of the New York Entomological Society, vol. 97, no 1, , p. 111–114 (ISSN 0028-7199, lire en ligne, consulté le )
  9. (es) Marta Goula, Marcos Roca-Cusachs, Fernando Prieto Piloña et Javier Pérez-Valcárcel, « Checklist de Fauna Ibérica. Superfamilia Microphysoidea Dohrn, 1859 (Insecta: Heteroptera) en la península ibérica, islas Baleares e islas Canarias (edición 2020). », Documentos Fauna Ibérica, vol. 10, , p. 1-6 (lire en ligne [PDF])
  10. Jean Péricart, Hémiptères Anthocoridae, Cimicidae et Microphysidae de l'Ouest-Paléarctique, Paris, Masson et Cie Éditeurs, , 401 p. (lire en ligne)
  11. (en) Randall T. Schuh et Pavel S̆tys, « Phylogenetic Analysis of Cimicomorphan Family Relationships (Heteroptera) », Journal of the New York Entomological Society, vol. 99, no 3, , p. 298–350 (ISSN 0028-7199, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Randall T. Schuh, Christiane Weirauch et Ward C. Wheeler, « Phylogenetic relationships within the Cimicomorpha (Hemiptera: Heteroptera): a total-evidence analysis », Systematic Entomology, vol. 34, no 1, , p. 15–48 (DOI 10.1111/j.1365-3113.2008.00436.x, lire en ligne, consulté le )
  13. taxonomy, « Taxonomy browser (Microphysidae) », sur www.ncbi.nlm.nih.gov (consulté le )
  14. « Microphysidae | Fauna Europaea », sur fauna-eu.org (consulté le )
  15. Ondrej Zicha, « Microphysidae Dohrn, 1859 », sur www.biolib.cz (consulté le )
  16. Jiuyang Luo, Yanqiong Peng et Qiang Xie, « First record of the cimicomorphan family Plokiophilidae (Hemiptera, Heteroptera) from China, with description of a new species of Plokiophiloides », ZooKeys, vol. 1021, , p. 145–157 (ISSN 1313-2970 et 1313-2989, PMID 33746530, PMCID PMC7954777, DOI 10.3897/zookeys.1021.56599, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) Diego Leonardo Carpintero et Pablo Matías Dellapé, « A new species and first record of Embiophila (Heteroptera: Plokiophilidae) from Nicaragua », Studies on Neotropical Fauna and Environment, vol. 40, no 1, , p. 65–68 (ISSN 0165-0521 et 1744-5140, DOI 10.1080/01650520400007322, lire en ligne [PDF], consulté le )
  18. « Microphysidae », sur paleobiodb.org (consulté le )
  19. (en) Ryan C. McKellar et Michael S. Engel, « First Mesozoic Microphysidae (Hemiptera): a new genus and species in Late Cretaceous amber from Canada », The Canadian Entomologist, vol. 143, no 4, , p. 349–357 (ISSN 0008-347X et 1918-3240, DOI 10.4039/n11-015, lire en ligne, consulté le )
  20. BioLib, consulté le 21 mai 2022
  21. Fauna Europaea, consulté le 21 mai 2022

На других языках


- [fr] Microphysidae

[ru] Microphysidae

Microphysidae — семейство полужесткокрылых из подотряда клопов.



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