Diguetia canities est une espèce d'araignées aranéomorphes de la famille des Diguetidae[1].
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Règne | Animalia |
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Embranchement | Arthropoda |
Sous-embr. | Chelicerata |
Classe | Arachnida |
Ordre | Araneae |
Sous-ordre | Araneomorphae |
Famille | Diguetidae |
Genre | Diguetia |
Espèce
Synonymes
Cette espèce se rencontre aux États-Unis en Californie, au Nevada, en Utah, en Arizona, au Nouveau-Mexique, au Texas et en Oklahoma et au Mexique en Basse-Californie, au Sonora, au Chihuahua, au Coahuila, au Nuevo León, au Durango, au Jalisco, au Michoacán et à Mexico[1],[2].
Diguetia canities vit dans des lieux semi-arides où, du moins dans l'Utah, elle établit volontiers sa toile sur des Opuntia ("chollas" et "prickly pears cactus"). Cet édifice, décrit par Gertsch en 1935[3] et 1958[4] puis par Cazier et Mortenson en 1962[5], est composite car il associe une retraite, un réseau irrégulier et une nappe.
Les mâles mesurent de 5 à 9 mm et les femelles de 5,5 à 10 mm. Le mâle de Diguetia canities canities décrit par Gertsch en 1958 mesure 6,8 mm et la femelle 8 mm et le mâle de Diguetia canities mulaiki 5,3 mm et la femelle 5,25 mm[4].
D'après une étude histologique générale réalisée par Lopez en 1984[6] sur des exemplaires de Diguetia canities de l'Utah, qu'il a récoltés près de Zion National Park, l'anatomie interne montre un ensemble de particularités dont une glande rostrale dédoublée, une glande venimeuse arborescente et la présence d'un organe supra-anal qui pourrait être nouveau[6].
La glande rostrale se présente, comme chez les autres araignées, sous la forme d'une invagination épidermique de la face antérieure du rostre (fig.1). Cependant, il ne s'agit pas d'un simple récessus, mais d'une poche double formée par deux tubes parallèles bien visibles en coupe transversale (fig.2) et se terminant en cul de sac. Chacun d'eux est formé par une chambre aboutissant à une partie canalaire s'ouvrant extérieurement sous une languette en auvent (fig.1).
Elle est remarquable par sa grande taille, un caractère particulièrement frappant de cette espèce et qui ne se retrouve rarement chez les autres araignées. Elle occupe au moins la moitié du prosoma, (fig.3), y entourant une grande partie du système nerveux (fig.5). Se ramifiant dans de nombreuses directions, la glande constitue en effet des diverticules ou lobes en forme de poches s'étendant dans le rostre (fig.4),descendant le long du pharynx et son prétendu "organe du goût", en fait l'une des glandes segmentaires, et, vers l'arrière, donc le pédicule, s'étendant jusqu'à la cauda equina, entre les ganglions sous-œsophagiens et l'épiderme sternal (fig.5).
Exception faite pour sa partie intra-chélicérienne, la paroi glandulaire, épaisse d'environ 30 µm, est constituée uniformément dans toutes ses parties par une gaine conjonctive, une membrane basale et un épithélium sécréteur très plissé entourant une lumière assez étroite. Les hautes cellules glandulaires (adénocytes) prismatiques constituant cet épithélium montrent des noyaux basaux à coloration sombre et un cytoplasme clair contenant une petite quantité de sécrétion en grains acidophiles grossiers. Il ne semble pas exister de fibres musculaires sous la basale. En revanche, la portion intra-chélicérienne de la glande venimeuse est caractérisée par une lumière plus large et un épithélium cuboïdal visible juste au-dessus d'un court canal excréteur. Ses cellules sont remplies par une sécrétion acidophile uniformément granuleuse.
Le grand développement de la glande venimeuse se retrouve, en coupes histologiques, chez Plectreurys tristis (Plectreuridae) également américain où il a été mis en évidence par Millot et retrouvé par Lopez (fig.6) ainsi d'ailleurs que chez Filistata insidiatrix (Filistatidae).
Sur le plan fonctionnel, un tel organe produirait un venin dont la grande abondance pourrait permettre à l' araignée de maîtriser d'emblée ses proies par morsure sans avoir recours à un enveloppement préalable avec des fils de soie.
Selon World Spider Catalog (version 23.5, 18/11/2022)[1] :
Cette espèce a été décrite sous le protonyme Segestria canities par McCook en 1890. Elle est placée dans le genre Diguetia par Simon en 1895[7].
Diguetia dialectica[8], considérée comme une sous-espèce de Diguetia canities par Gertsch en 1958[4], a été élevée au rang d'espèce par Jiménez, Cardiel et Chamé-Vázquez en 2022[2].