Falco punctatus
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Aves |
Ordre | Falconiformes |
Famille | Falconidae |
Genre | Falco |
Espèce
Statut CITES
Statut de conservation UICN
EN B1ab(iii,v); C2a(i) : En danger
La Crécerelle de Maurice (Falco punctatus), parfois dite Faucon de Maurice, est une espèce de rapaces appartenant à la famille des Falconidés. Elle est endémique de l'île Maurice, dans l'océan Indien. Elle est parfois désignée sous le nom de Faucon tacheté.
La Crécerelle de Maurice est un petit faucon : les mâles pèsent 130 à 140 g, contre 160 à 140 g pour les femelles[1]. Ses ailes sont courtes et arrondies, adaptées aux forêts montagnardes denses où elle vit, et ressemblent plus à celles d'un oiseau de proie du genre Accipiter qu'à un faucon[1].
La Crécerelle de Maurice se nourrit de lézards, notamment de geckos du genre Phelsuma, et d'oiseaux, en particulier le Zostérops gris de Maurice[1]. Ses proies incluent aussi la Musaraigne des maisons et des reptiles et passereaux introduits sur l'île[1].
Sa technique de chasse la plus fréquente consiste à rechercher ses proies depuis un perchoir, typiquement un arbre ou un rocher[1]. Il peut également chasser en Saint-Esprit, mais moins que d'autres crécerelles, comme le Faucon crécerelle, qui fréquentent les espaces ouverts[1].
La Crécerelle de Maurice est une espèce territoriale formant des couples monogames[2]. Son cycle de reproduction est similaire à celui des autres faucons, si ce n'est que les juvéniles restent dépendants de leurs parents plusieurs mois, plus longtemps que pour les crécerelles des zones tempérées[1]. Les parades nuptiales démarrent en septembre ou octobre et la ponte a lieu en octobre ou novembre dans une cavité de falaise[1]. Une ponte classique compte deux à cinq œufs[2], le plus souvent trois[1]. Les œufs sont incubés par la femelle seule et éclosent après une trentaine de jours[1]. Les jeunes restent au nid cinq semaines et demie avant de le quitter fin février de l'année suivante[2]. Ils atteignent la maturité sexuelle à l'âge d'un an, mais ne commencent pas nécessairement à se reproduire à cet âge[1].
Commune sur l'île Maurice avant la colonisation par les Néerlandais en 1638, la Crécerelle de Maurice a vu ses effectifs fondre rapidement en raison de la déforestation intensive, de l'expansion agricole et de la persécution humaine, l'oiseau étant considéré comme un mangeur de poules[1]. En 1950, elle était devenue rare, circonscrite à la région des gorges de Rivière Noire, et frôlait l'extinction[1]. Le développement de l'usage des pesticides organochlorés a contribué à réduire la population à quatre individus, dont un couple reproducteur, en 1974[3].
Un vaste effort de conservation est lancé en 1993, combinant notamment reproduction en captivité, nourrissage des oiseaux sauvages et réintroductions[3]. Considéré comme un succès, le programme est arrêté dix ans plus tard, après avoir permis de renforcer ou recréer quatre populations distinctes dans des régions montagneuses de l'île : Rivière Noire à l'ouest, la chaîne de Bambous à l'est, celle de Moka au nord et la région de Bel Ombre au sud[2].
Toutefois, le goulet d'étranglement a débouché sur une perte importante de diversité génétique[4]. En outre, le changement climatique a accru la fréquence des pluies de printemps, poussant les crécerelles à retarder leur cycle de reproduction[5]. Les jeunes sont davantage exposés aux rigueurs de la mauvaise saison et le succès reproductif des crécerelles s'en trouve affecté[5].
De fait, les quatre populations ont connu des destins très différents : la population de Bambous est devenue stable après 2008 avec plus de 50 couples, tandis que celle de Moka s'est éteinte en 2007 ; la population de Bel Ombre compte moins de huit couples, contre une vingtaine pour celle de Rivière Noire[2]. Depuis 2014, la Crécerelle de Maurice est de nouveau considérée comme en danger[2]. Un recensement réalisé en 2018 suggère que la population totale compte moins de 250 couples.
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