Calliphora est un genre de diptères de la famille des Calliphoridae. Ses espèces sont des grosses mouches généralement bleues dont les larves se nourrissent essentiellement de matière animale en décomposition. Elles revêtent une grande importance dans l'entomologie forensique. Calliphora vomitoria en est l'espèce-type.
Description
Les adultes ont un corps trapu dont le thorax et l'abdomen sont bleu métalliques. Ils mesurent entre 6 et 14 mm. Leurs antennes sont courtes, à 3 articles, munies d'une arista velue. Leurs yeux sont rougeâtres et leurs pièces buccales sont de type lécheur. Les larves, quant à elles, sont blanches et mesurent de 8 à 10 mm. Apodes et acéphales, elles possèdent 12 segments visibles entourés de très petites épines. L'avant est pointu et porte des crochets permettant aux larves de se déplacer[1],[2]. .
Calliphora augur et Calliphora stygia, 2 espèces australiènes et leur pupe
Écologie
Ces mouches se nourrissent à l'état adulte de sucres tels que le nectar, les fruits pourris ou toute autre matière sucrée ainsi que des excréments. Leurs œufs sont pondus dans des excréments, de la matière végétale en décomposition, des blessures purulentes (provoquant des myases), de la viande fraîche, ou des cadavres dont la mort est récente ou non. Les espèces de Calliphora sont souvent les premières arrivées sur un cadavre, les femelles y pondent autour des yeux, dans les narines, autour et dans la bouche, au niveau des organes génitaux ainsi que dans les plaies, s'il y en a. Une fois sorties des œufs, les larves blanches se nourrissent de la chair en la liquéfiant grâce à la sécrétion de pepsine. Au bout de 8 jours par temps chaud, elles se transforment en pupes, puis émergent sous forme d'adultes après 14 jours de développement (toujours par temps chaud). Elles hivernent sous la forme d'œuf ou de pupe ou d'imago[1],[2].
Vue de la partie avant d'une larve de Calliphora vicina (troisième stade)
Larves de Calliphora sp se nourrissant du cadavre d'un oiseau (Belgique).
Répartition
Les espèces Calliphora vomitoria et C. vicina sont très courantes, cosmopolites et actives toute l'année même dans des conditions particulièrement défavorables comme un névé à 1800m d'altitude en Suisse au mois de décembre. C. subalpina et C. uralensis sont limitées à l'Europe centrale à des altitudes élevées et à l'Europe du Nord[2].
Usages et intérêts
L'ensemble des espèces de Calliphora permet un compostage efficace des matières animales mortes. C. vomitoria, C. vicina et C. erythrocephala sont très utilisées en entomologie forensique afin de déterminer la date de la mort d'un cadavre[2]. Certaines espèces, comme C. vicina, n'attaquant pas les tissus vivants sont utilisées en tant que larves cicatrisantes au sein de l'asticothérapie[3]. Enfin, l'appétence des femelles pour l'odeur cadavérique joue un rôle essentiel dans la pollinisation de plantes comme les Arums ou la dispersion de spores de champignons tel que Phallus impudicus.
La mouche bleue de la viande, chapitres 16, 17 et 18 Jean-Henri Fabre, Souvenirs entomologiques - Dixième série, Paris, Librairie Delagrave, , 376p..
Claude Wyss et Daniel Cherix, Traité d'entomologie forensique: Les insectes sur la scène de crime, Suisse, PPUR Presses polytechniques, , 336p. (ISBN978-2-88915-028-1 et 2889150283, lire en ligne)
Roland Lupoli, L'insecte médicinal, France, Ancyrosoma, , 290p. (ISBN978-2-9536661-0-6).
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