Les herrérasauridés (Herrerasauridae) sont une famille éteinte de dinosaures, parmi les plus anciens connus. Ils ont vécu durant le Trias supérieur, il y a environ entre 233 et 210 millions d'années[1].
Les représentants les plus connus de ce groupe ont été trouvés en Amérique du Sud (Brésil, Argentine) dans les années 1960. Un squelette presque complet d'Herrerasaurus ischigulastensis a été découvert dans la formation d'Ischigualasto dans la province de San Juan, en Argentine, en 1988. Des herrérasauridés moins complets (Chindesaurus) ont été trouvés en Amérique du Nord, et ils peuvent avoir aussi habité d'autres continents.
Ces dinosaures carnivores de petite taille (moins de 4 mètres de long) sont classés parmi les théropodes[2] ou considérés comme des saurischiens primitifs[3],[4].
Systématique
La famille des Herrerasauridae a été créée en 1973 par le paléontologue argentin Juan Luis Benedetto(d)[5].
Description
Leur anatomie est inhabituelle et spécialisée et ils ne sont pas considérés comme des ancêtres d'un autre groupe de dinosaures. Ils présentent souvent un mélange de traits très primitifs et dérivés. Le cotyle n'est que partiellement ouvert, et il y a seulement deux vertèbres sacrées, soit le plus petit nombre de tous les dinosaures. Le pubis a une structure dérivée, tournant un peu en arrière et plié à son extrémité pour créer un évasement comme chez les tétanoures, évasement particulièrement important chez H. ischigulastensis. La main, primitive, possède cinq métacarpiens et le troisième doigt est plus long que le second, mais comme les théropodes, elle n'a que trois longs doigts terminés par des griffes courbes. Les herrérasauridés ont également une mandibule articulée comme les théropodes.
Classification
Fernando Novas en 1992 a défini les Herrerasauridae comme le groupe comprenant les genres Herrerasaurus et Staurikosaurus, ainsi que leurs derniers ancêtres communs[6].
Paul Sereno en 1998 définit le groupe comme le clade le plus inclusif regroupant Herrerasaurus ischigualastensis mais pas le Passer domesticus[7].
Max Langer en 2004 définit un taxon phylogénétique de rang supérieur, mais décrivant le même clade, les Herrerasauria incluant Herrerasaurus, mais pas Liliensternus ni Plateosaurus[8].
Deux cladogrammes publiés en 2011 aboutissent à des résultats un peu différents:
Le premier établi par Fernando E. Novas, Martin D. Ezcurra, Sankar Chatterjee et T. S. Kutty, considère Herrerasaurus comme un saurischien basal et donc pas comme un théropode[9];
Le second cladogramme réalisé par Hans-Dieter Sues, Sterling J. Nesbitt, David S. Berman et Amy C. Henrici place Herrerasaurus comme un théropode basal[10].
En 2017, une analyse phylogénétique très complète des premiers dinosaures, réalisée par Matthew Baron, David Norman et Paul Barrett, a abouti à un hypothèse qui positionne les Herrerasauridae dans le clade des Saurischia, en tant que groupe frère de Sauropodomorpha. Cette étude, remettant en cause la classification adoptée par la communauté scientifique, ne considère plus les théropodes comme des saurischiens, mais les regroupent avec les ornithischiens au sein d'un même nouveau clade appelé Ornithoscelida[11]:
Baron & Williams (2018) ont trouvé que Herrerasauria (y compris Daemonosaurus et Caseosaurus) devrait se situé à l'extérieur de Dinosauria[12]. Un résultat similaire a été fourni par l'analyse phylogénétique de Cau, 2018[13]:
Novas et al., 2021 ont révisé les archives fossiles des premiers dinosaures sud-américains et soutenu que Herrerasauria fait partie de Saurischia mais diverge plus tôt que les Sauropodomorpha ou les Theropoda, et corrobore en outre l'hypothèse selon laquelle Chindesaurus, Daemonosaurus et Tawa sont membres du groupe[14].
Publication originale
(es) Juan L. Benedetto, «Herrerasauridae, nueva familia de saurisquios Triasicos», Ameghiniana, Asociación Paleontológica Argentina (d), vol.10, no1, , p.89-102 (ISSN0002-7014 et 1851-8044, OCLC63173355, lire en ligne)
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé «Herrerasauridae» (voir la liste des auteurs).
(en) M.C. Langer, J. Ramezani et Á.A.S. Da Rosa, «U-Pb age constraints on dinosaur rise from south Brazil», Gondwana Research, vol.X, no18, (DOI10.1016/j.gr.2018.01.005)
(en) Nesbitt, S. J., Smith, N. D., Irmis, R. B., Turner, A. H., Downs, A., and M. A. Norell. (2009). "A complete skeleton of a Late Triassic saurischian and the early evolution of dinosaurs." Science326:1530-1533
(en) Max C. Langer, David B. Weishampel (éditeur), Peter Dodson (éditeur) et Halszka Osmólska (éditeur), The Dinosauria, Berkeley, University of California Press, , 2eéd. (ISBN0-520-24209-2), «Basal Saurischia», p.25–46
(en) M.C Langer, «Early dinosaurs: a phylogenetic study», Journal of Systematic Palaeontology, vol.4, no4, , p.309–358 (DOI10.1017/S1477201906001970)
(en) F. E. Novas, «Phylogenetic relationships of the basal dinosaurs, the Herrerasauridae», Palaeontology, vol.35, , p.51–62
(en) P. C. Sereno, «A rationale for phylogenetic definitions, with application to the higher-level taxonomy of Dinosauria», Neues Jahrbuch für Geologie und Paläontologie, Abhandlungen, vol.210, no1, , p.41–83
(en) Max C. Langer, The Dinosauria, Berkeley, University of California Press, , 2ndéd., 25–46p. (ISBN0-520-24209-2, OCLC55000644), «Basal Saurischia»
(en) Fernando E. Novas, Martin D. Ezcurra, Sankar Chatterjee et T. S. Kutty, «New dinosaur species from the Upper Triassic Upper Maleri and Lower Dharmaram formations of central India», Earth and Environmental Science Transactions of the Royal Society of Edinburgh, vol.101, nos3–4, , p.333–349 (DOI10.1017/S1755691011020093)
(en) Hans-Dieter Sues, Sterling J. Nesbitt, David S. Berman et Amy C. Henrici, «A late-surviving basal theropod dinosaur from the latest Triassic of North America», Proceedings of the Royal Society B, vol.278, no1723, , p.3459–64 (PMID21490016, PMCID3177637, DOI10.1098/rspb.2011.0410, lire en ligne)
(en) M.G. Baron, D.B. Norman et P.M. Barrett, «A new hypothesis of dinosaur relationships and early dinosaur evolution», Nature, vol.543, , p.501–506 (DOI10.1038/nature21700)
Matthew G. Baron et Megan E. Williams, «A re-evaluation of the enigmatic dinosauriform Caseosaurus crosbyensis from the Late Triassic of Texas, USA and its implications for early dinosaur evolution», Acta Palaeontologica Polonica, vol.63, (DOI10.4202/app.00372.2017)
M.G. Baron, D.B. Norman et P.M. Barrett, «A new hypothesis of dinosaur relationships and early dinosaur evolution», Nature, vol.543, no7646, , p.501–506 (PMID28332513, DOI10.1038/nature21700, Bibcode2017Natur.543..501B, S2CID205254710)
(en) Fernando E. Novas, Federico L. Agnolin, Martín D. Ezcurra, Rodrigo Temp Müller, Agustín G. Martinelli et Max C. Langer, «Review of the fossil record of early dinosaurs from South America, and its phylogenetic implications», Journal of South American Earth Sciences, vol.110, , p.103341 (ISSN0895-9811, DOI10.1016/j.jsames.2021.103341, lire en ligne)
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